Le Miroir Maudit

Chapitre 22.

Aiden sourit et répondit:

— Quand nous aurons finis de fabriquer les passes, nous en parlerons à mon père.

Je rayonnais.

— Tu vois, ton mauvais presentiment était faux, tout fonctionne très bien.

Mais Aiden ne répondit pas et se contenta de reproduire les symboles sur les pierres.

Il semblait ne pas avoir perdu son mauvais presentiment et pour une raison quelconque, j'en étais inquiète.

Il réfléchit puis se tourna finalement vers moi en disant:

— Je ne voulais pas te le dire pour ne pas influencer ton avenir, mais il me semble que tu dois le savoir. Dans le livre de Goldenrizy il y avait une prophétie que j'ai retenu par coeur, c'était " L'éclat du soleil sauvera le royaume du soleil et réconcilira les deux mondes restant en effaçant la tâche qui empêchait cela." Ton prénom signifie "éclat du soleil", alors je pense que la prophétie parle de toi. Je suis inquiet concernant "la tâche", c'est de là que vient mon mauvais presentiment.

J'équarquillai les yeux.

— Il y a une prophétie sur moi?

Aiden acquiesca silencieusement.

Je souris.

— Ne t'inquiète pas, la prophétie le dit bien, je vais effacer la tâche qui tente d'empêcher nos deux mondes de s'unir.

Il sourit de son sourire à fossettes.

— Tu as raison, il inspira un grand coup, bon, nous avons encore une quarantaine de passes à faire.

Quelques heures plus tard je refermais le dernier sac de pomme terre remplis de passe.

Je mis autour de mon cou le vieux passe et je lançai un regard à Aiden.

— Allons y, allons voir le roi.

Nous demandâmes à une domestique de nous ouvrir le portail et nous nous dirigâmes vers le palais.

Tout en marchant j'observais Aiden. Il portait sans difficulté deux sacs remplis à rabord de pierres. Je grimaçais, ce n'était pas mon cas, mon dos me faisait déjà mal. Je pestais interieurement contre mon corps frêle.

Aiden me lança un coup d'oeil et me prit un sac. Je le laissais faire. Il avait des muscles autant qu'ils servent.

Nous arrivâmes devant le palais. Un garde nous ouvrit la porte et inclina la tête devant nous en disant:

— Monsieur Aiden, mademoiselle sa fiançée, le roi se trouve dans la salle du trône si vous désirez le voir.

Aiden remercia d'un signe de tête et passa devant lui, je fis pareil. Mon coeur palpitait dans ma poitrine. Je lançais un regard vers Aiden, il souriait.

Il était vrai que j'étais liée à lui à présent. Je secouai la tête.

Devant nous se trouvait une grande porte en bois verni, ciselé d'or et de pierres précieuses.

Aiden la poussa avec une de ses épaules sans lacher les sacs et entra.

Je le suivis. Je regardais autour de moi. La pièce était gigantesque.

Un long tapis en velour formait un chemin pourpre jusqu'au trône royal sur lequel siégait le roi, le père d'Aiden.

Il nous fit signe d'avancer vers lui.

Nous avançâmes et nous déposâmes nos sacs devant lui.

Ses yeux bleus nous transperçaient.

Il désigna de sa main remplie de bagues de toutes les formes et couleurs, ma personne et dit:

— Elle est donc devenue ta fiancée mon fils?

Aiden acquiesça.

J'avais la désagréable impression que cela le dérangeait.

Il baissa le regard sur les sacs devant lui et demanda:

— Qu'est ce ?

Aiden s'avança et en ouvrant un pour extraire un passe, dit:

— Nous avons découvert qu'un autre monde que le notre avait survécu à la guerre des mondes en lisant les livres des mondes dans la salle des trésors et nous avons trouvé comment nous y rendre, il désigna le passe, ceci permet de passer à travers le dernier portail qui existe, "le miroir maudit" qui était également dans la salle des trésors.

Le roi avait blêmit.

Il se racla la gorge et dit:

— Comment avez vous réussi à fabriquer ces passes?

— Ce sont les pierres qui se trouvent dans la grotte dans laquelle j'allais avec mère, nous avons recopié les signes inscrit sur le dernier passe qui reste d'après la guerre des mondes, il désigna le collier autour de mon cou.

Le père d'Aiden sourit créant de petites rides en dessous de ses yeux.

— Je connaissais l'existence d'Aldenvalya et de son portail mais j'ignorais comment les dirigeants d'autrefois passait d'un monde à l'autre. Grâce à vous, il se pourrait qu'on puisse réunir nos deux mondes.

Il se leva.

— Vous avez fait du bon travail. Mon fils je suis fier de toi. Mademoiselle de Rosebury j'aimerai vous montrez quelque chose qui pourrait vous intéresser.

Je lançais un regard à Aiden, il me fit signe de suivre son père.

Nous sortîmes de la salle du trône par une autre porte et nous marchâmes en silence.

Il s'arrêta devant une petite porte à côté de laquelle se trouvait un garde. Il tendit sa main vers moi et dit:

— Donnez moi votre collier, les objets magiques ne doivent pas entrer dans cette pièce.

Je le retirait et le lui donnait. Il le donna au garde. J'étais de plus en plus curieuse de la chose qu'il voulait me montrer.

Le garde ouvrit la porte et nous entrâmes.

La salle était vide. Il n'y avait absolument rien autour de nous à part quatre murs gris.

Le garde referma la porte derrière nous.

Un long frisson me parcourut l'échine.

Je lançais un regard interrogatif au roi. Il s'approcha de moi et attrapa une mèche de mes cheveux en disant:

— Vous avez les cheveux comme les rayons du soleil.

J'avais peur de comprendre. Je me reculais vers le mur.

Il sourit et croisa ses bras sur sa poitrine en disant:

— Vous n'êtes pas de ce monde n'est ce pas?

Comment avait t'il deviné?

Il se pencha vers moi.

— Elly c'est ça? Un prénom qui signifie "éclat du soleil".

Je déglutis et répondis:

— Que savez vous exactement? Qui...qui êtes vous?

Il se mit à rire d'une façon qui me glaça toute entière, et sortit un papier plié en quatre de sa poche. Il le déplia en me regardant puis il le lut devant moi.

— " L'éclat du soleil sauvera le royaume du soleil et réconcilira les deux mondes restant en effaçant la tâche qui empêchait cela." Vous me demandez qui je suis? Je suis la tâche.

Mon coeur manqua un battement.

Le père d'Aiden était la tâche dont parlait la prophétie?

Mais alors... si je devais l'effacer, j'allais devoir faire disparaître le dernier parent qui restait à Aiden?

Il rangea la feuille dans sa poche et dit:

— Maintenant que les présentations sont faites, nous allons pouvoir parler sérieusement, n'est ce pas?