TOME 2. Ariana Black, fille de Sirius

40. Bannières Noires

Harry put quitter l'infirmerie le lendemain après-midi.

Je l'accompagna jusqu'à la tour des Gryffondor, voulant le soutenir un maximum.

Dans les couloirs, aucun élève n'osait lui parler, certains évitaient même de croiser son regard.

Je ne savais pas si cela le dérangeait, où si cela lui allait très bien.

Dumbledore avait parlé aux autres élèves pendant le repas qui avait précédé sa sortie de l'infirmerie.

Il leur avait demandé de ne pas lui poser de questions par rapport au décès de Cédric, respectant alors son traumatisme et son deuil.

La semaine qui s'écoula après ça était très étrange.

J'avais accompagné Harry parler aux parents de Cédric. Il voulait absolument leur raconter comme il avait été brave avec lui, qu'il n'avait pas souffert.

Leurs pleurs, leur désespoir m'avait frappé en plein cœur.

Dans notre groupe, personne ne parlait de Cédric, ni de ce que l'on ressentait.

Pour ma part, je n'en parlait qu'avec George, qui venait désormais dormir avec moi toutes les nuits.

Je souffrais de la disparition de Cédric, naturellement, mais j'étais aussi folle d'inquiétude pour Harry.

Il ne parlait à personne de ce qu'il avait vécu cette nuit là. Il ne parlait à personne de ce qu'il ressentait depuis.

Il ne souriait plus, ne riait plus, et parlait très peu.

Le dernier soir avant les vacances, le traditionnel banquet de fin d'année avait lieu.

Les autres années, cela était un soir de fête, où l'on annonçait le vainqueur de la coupe des 4 maisons, mais ce soir là, aucun élèves de Poudlard n'avait le cœur à la fête.

En entrant dans la grande salle, je vis que les bannières, habituellement aux couleurs du vainqueur de la coupe, étaient noires.

Je m'assis entre George et Harry.

Cette dernière semaine, il y avait eu beaucoup moins de bruit dans la grande salle lors des repas.

Ce soir encore plus. A la table des Poufssouffle, maison dans laquelle était Cédric, personne ne parlait, tous avaient la tête baissée.

A la fin du repas, Dumbledore prit la parole.

« -Voici donc venue la fin d'une autre année, commença-t-il. Il y a beaucoup de choses que j'aimerais vous dire ce soir. Mais je dois d'abord rendre hommage à un garçon de grande qualité qui aurait dû être parmi nous. Je vous demande de vous lever et de porter un toast en l'honneur de Cédric Diggory.

Tout le monde se leva alors. Harry me prit la main.

Et d'une même voix, tout les élèves chuchotèrent,

-A Cédric Diggory.

Je senti ma gorge se serrer. Tout le monde s'assit ensuite, puis je ne pu me retenir de m'échapper quelques larmes.

-Cédric était un ami loyal et généreux, poursuivit Dumbledore, il travaillait sans relâche et se montrait toujours fair-play. Sa mort vous a tous affectés, que vous l'ayez bien connu ou non.

Je senti mon cœur se serrer de plus belle.

Dumbledore révéla ensuite que Cédric avait été tué par Voldemort. Il expliqua quelques détails, puis continua,

-Je ne peux évoquer la mort de Cédric Diggory sans citer le nom de quelqu'un d'autre. Je veux bien sûr parler de Harry Potter.

Je senti Harry se contracter à côté de moi. Je lui serra la main, comme je l'avais fait l'autre soir dans le bureau de Dumbledore.

-Harry Potter a réussi à échapper à Lord Voldemort. Il a risqué sa propre vie pour ramené le corps de Cédric Diggory à Poudlard. Il a fait preuve d'une énorme bravoure pour affronter Lord Voldemort, une bravoure dont peu de sorciers auraient fait preuve. Et c'est pourquoi, je voudrais également lui rendre hommage.

Il se leva, prit son verre, et toute la salle fit de même.

-A Harry Potter ! »

Je le regarda ensuite avec bienveillance, n'imaginant pas un seul instant ce qu'il traversait.