Mikey x Reader /spécial Bonten/

Chapitre 41

Alors ses bras étaient si apaisants finalement ? Ils m'entouraient la taille tout doucement et délicatement. Je sentais son souffle chaud dans ma nuque. Ses lèvres la frôlaient de quelques millimètres à peine et pourtant tout mon corps frissonnait.

-On n'a pas eu beaucoup d'occasions de se parler toi et moi, commença Mikey.

Je restai silencieuse. Ce qu'il se passait était tout de même incroyable et je ne voulais pas gâcher ce moment avec des mots inutiles. Mais c'est vrai qu'en y repensant, les uniques fois où nous nous étions retrouvés seuls, c'était soit pour s'embrasser soit pour discuter de sujets graves sur moi ou le Bonten.

-Je m'inquiète pour ta sécurité, enchaîna-t-il, J'ai peur qu'une des missions te tue. J'ai peur que quelqu'un te vole à moi encore une fois. J'ai peur que je te fasse du mal. Et pourtant, égoïstement, je ne veux pas que tu partes. Je veux que tu restes là, tout près de moi.

J'avais l'impression qu'il s'ouvrait enfin à moi, et je ne le coupai pas dans sa lancée et le laissais parler.

-Mes pulsions... s'aggravent. Elles sont de plus en plus fréquentes. Et à chaque fois que je reprends le contrôle, c'est pour me rendre compte que j'ai fait des choses abominables. Et je m'en rappelle même pas. Je suis un monstre. Mais je l'assume et l'accepte.

-Ne dis pas ça.

Quelle merveilleuse conversation à avoir, tous les deux doucement enlacés dans son lit. Je me retournai pour le regarder droit dans les yeux. C'est là que je me rendis compte qu'il pleurait. Je ne fis aucune remarque par respect, mais séchai ses larmes d'un doigt.

-Tu n'es pas mauvais, Mikey. Tu es un être bon à qui il est arrivé de mauvaises choses. C'est tout.

Manjiro ne paraissait pas me croire. Ses cheveux blancs cachaient la moitié de son visage et luisaient malgré la quasi totale obscurité présente.

-Regarde : tu essayes de me protéger de tous les moyens. C'est un acte de bonté.

-Oui, mais pour te protéger de l'environnement dangereux et toxique auquel je t'expose ! C'est gentil ce que tu dis, mais c'est faux. Maintenant dors. Tu as presque plus de cernes que moi.

-Non.

-Quoi ?

J'avoue avoir parlé assez brusquement. Mais tout se bousculait dans ma tête à cet instant. Je me redressai à califourchon sur lui.

-Je ne peux pas te laisser imaginer des choses pareilles. Tu es l'être le plus incroyable que je connaisse.

Il écarta ses pupilles en grand. Pourquoi était-il si surpris ?

-Mais-

-Non, écoute-moi ! J'ai très bien compris que tu étais parti pour nous protéger, à l'époque... et tous les événements affreux que tu as vécu expliquent tes pulsions sombres. Malheureusement, quitter ceux que tu aimes n'était pas la meilleure solution, je le crains. Nous t'aimons, Mikey.

Je marquai une pose pour reprendre mon souffle. J'osai à peine le regarder dans les yeux.

-Je t'aime.

J'avais une sensation accrue du poids de mon corps sur le sien, des parcelles de ma peau en contact avec la sienne. Je pris conscience de mes cheveux sur mon visage, de mes mains posées négligemment sur son torse, du soulèvement irrégulier de sa respiration.

C'était avec un sentiment d'irréalité qu'il me prit délicatement derrière la nuque pour m'embrasser. Ses baisers étaient comme une pénétration : fougueux et profonds.