Chapitre 14

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Mais dans quel pétrin je me suis fourrée encore ? Pourquoi diable ai-je accepté d'avaler quoique ce soit venant de lui ? Mais déjà je n'arrivais plus à réfléchir. J'étais persuadée que si j'ouvrais la bouche, je ne pourrais pas m'empêcher de dévoiler mes secrets. C'était sûrement son but.

J'allais tomber à la renverse mais il me rattrapa à temps. Et au lieu de franchir ma porte, il m'emmena quelques étages plus hauts, dans sa chambre à lui. Évidemment, il était trop tôt pour que personne ne nous croisa. J'allais devoir me débrouiller toute seule.

Enfin, il me jeta sur son lit, qui puait la clope.

-Comment tu te sens ? C'est incroyable n'est-ce pas ?

Je me concentrais pour ne pas répondre, j'avais l'esprit tellement en vrac que je pouvais dire n'importe quoi. Il se pencha soudainement au dessus de moi et me regarda droit dans les yeux.

-J'en ai marre de ton petit jeu. Je t'ai prévenue tout à l'heure, et voilà comment tu réagis ? Tu vas voir le Boss ? Maintenant, dis moi la vérité.

Je le repoussais de toutes mes forces et il tomba aux pieds du lit. Je me redressais et j'étais franchement énervée. Oui, énervée de sa présence constante autour de moi. Je savais qu'il le faisait pour Mikey, mais ça me saoulait vraiment. Je devais mettre enfin les choses au clair avec lui.

-Tu vas m'écouter maintenant. Je disais la vérité quand je t'ai dit que tout ce que je fais, c'est pour le bien du Boss. Jamais je ne lui voudrais le moindre mal. Et les gens à qui je téléphone, je travaille avec eux. Ce sont mes contacts. Et si j'utilise des portables non pistables, ce n'est pas parce que je me protège de toi, mais d'autres gangs qui pourraient nous vouloir du mal. Alors arrête de me suivre et laisse moi faire mon travail !

Il en resta bouche bée. Moi, la drogue, me donna une adrénaline inattendue. Je me levai et partis loin de lui. Tellement loin que je sortais carrément du QG. Je vagabondais alors à pied, et j'atterris au cœur de Tokyo. Je voulus prendre un taxi, mais je me rendis compte que je n'avais sur moi que mon portable personnel.

Je pris soudain compte de ma situation catastrophique, surtout que la drogue était encore dans mon sang. Étant donné que je n'utilisais pas ce portable pour le travail, il était exclu d'appeler un membre du Bonten, puisque je ne connaissais pas leur numéro.

Pas le choix donc: je devais les joindre pour me sortir de cette situation. Je mis un temps à taper mon code de déverrouillage, avant de réaliser que mon écran était toujours éteint. Bordel. Je l'allumai, et allai dans les appels d'urgence.

-Allô [t/p] ? Qu'est-ce qu'il y a du nouveau?

-Faut que tu m'aides.

-Oula c'est quoi cette voix ? T'es où tu veux qu'on vienne te chercher ?

-Chui dans une rue bondée. Euh... dans le centre...

-Ça va pas m'aider...

Je me tournai dans tous les sens pour apercevoir un panneau reconnaissable mais ma vue se brouillait à chaque fois que je fixais des lettres.

-Saleté de drogue...

-Tu as pris de la drogue ? Attends, ne bouge pas je regarde ta localisation c'est plus simple... c'est bon, je sais où tu es. Tu peux raccrocher ne bouge pas j'arrive. 

Puis le silence. Sans l'accord de mon cerveau, mon corps se mit en marche tout seul pour s'asseoir sur un muret entre une boulangerie artisanale et un resto de brochettes. Le regard fixé sur mes pieds je réfléchis.
Un peu trop.

Sans raison, les larmes commencèrent à couler. Ou y avait il une raison finalement ? Tout ce que je savais, c'était que le stress accumulé et la tristesse de ses années à le chercher, chercher, chercher, pour au final se rendre compte qu'il n'était pas vraiment là. Ses yeux ne réfléchissaient plus la lumière, l'engloutissant dans les ténèbres de son cœur et de son corps qui devaient se décomposer sous le poids du deuil et de la dépression. Le problème était que ses émotions transparaissent en moi, car sa tristesse était ma tristesse. Sa colère était ma colère. Son amour pour moi était mon amour pour lui. Mais qu'est-ce que je racontais ?
J'avais l'impression de nager en plein délire. Je ne connaissais pas les effets exacts de cette drogue, mais elle faisait des dégâts. Tous mes efforts me semblaient soudain vains pour faire revivre l'ancien Mikey, malgré tout ce qu'il s'était passé en une nuit.

Flashback

-Je veux ouvrir une nouvelle ère pour les bad boys. Et quand ce sera fait, j'espère que tu seras là pour le voir. Toi aussi Kenchin, je te veux avec moi dans le coup ! s'écria Mikey.

-Ça me paraît réalisable, dit un certain garçon avec des blessures partout.

-De toute façon Mikey, tu es déjà un bad boy. Le meilleur de tous je dirais même.

Il rougit.  A cette époque, nos plans étaient des rêves d'adolescents, mais qui resteraient les mêmes à vie.

-Et vous c'est quoi votre rêve ? Demanda Mikey.

-pouvoir sauver tout le monde...

-Hein? Il est bizarre ton rêve ! Personne n'est en danger ! Surtout pas avec Mikey à côté, dis je. Moi mon rêve, c'est de battre Mikey !

-Impossible, rigola Draken, le second de Mikey.

-J'aimerai bien voir ça ! Mais si tu veux. Un jour, tu me battras et je pourrai reconnaître ta supériorité... un jour.

Fin du flashback

-Je vois que nous avons bien fait de nous dépêcher. Qu'est-ce qui t'es arrivé, [t/p] ?

Mes deux meilleurs amis s'approchaient de moi. Ils étaient venus en moto, comme au bon vieux temps. Matsuno Chifuyu, et le véritable chef du Tokyo Manji seconde génération, Takemichi Hanagaki, alias Takemichou pour les intimes.

-Les gars...

Et je fondis dans leurs bras.

Mikey x Reader /spécial Bonten/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant