Chapitre 17

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Il faut savoir, impérativement, que j'avais toujours détesté mon frère. Yosuke [t/n], de son nom, avaitquitté le domicile familial lorsque j'avais 11 ans et lui 17 ; c'était lui qui ramenait presque la totalité de l'argent à la maison grâce à ses petits boulots. Il avait, comme moi un an plus tard, fondé son propre gang, et c'est pour cette raison que je ne l'avais plus jamais revu. C'est de famille, on dirait.

Alors imaginez ma surprise, quand je vis qu'il faisait l'objet de cette fameuse grosse mission dont on m'avait tant parlé. Cette mission consistait à assister à une sorte de grande réunion de mafieux, dont le Bonten assistait pour la première fois cette année, pour décider de chaque territoire et affiliation de chacun. Mon frère Yosuke en faisait évidemment partie. Sauf que, dans la grande idée de Sanzu (celui là n'arrêterait donc jamais de m'énerver), le Bonten a prévu un coup de maître lors de cette réunion. Empoisonner tout le monde. Rien que ça.

Et c'était moi de le faire. J'allais tuer Sanzu plutôt, cela m'aurait éviter de subir ses idées plus tard. Mais bon. C'est aussi un ordre de Mikey, et, règle numéro un...

La mission débutait dans deux semaines, et demain, les Hauts Gradés, plus moi, nous allions faire une petite réunion stratégique pour peaufiner les détails de notre plan. Mais l'idée générale ne me plaisait pas du tout. Je devrai mettre ma noble personne, dans une tenue de serveuse dégradante, en danger, pour donner de l'alcool empoisonné aux chefs mafieux présents SAUF Mikey, et Sanzu dans le rôle de second. Après, ça serait leur tour de jouer pour négocier l'antidote contre de très grosses sommes.

Ce plan comportait d'énormes défauts. Premièrement, le lieu de la réunion se fera dans un hôtel cinq étoiles préalablement réservé et inspecté par tous les chefs, donc difficile de le faire passer pour la mystérieuse nouvelle stagiaire sortie de on ne sait d'où pile au bon moment. Deuxièmement, comment changer l'alcool pour ne pas empoisonner le chef par mégarde ?

J'avais également peur aussi des autres chefs de gang qui seraient présents. Après cet épisode, mon visage serait divulgué et je deviendrais réellement un membre du Bonten pour le monde mafieux. J'étais nerveuse ; j'appelai Takemichi. C'est Inupi qui répondit.

-Désolé. Takemichou est avec Hina, je réponds donc à sa place.

-Pas de soucis. Il faut qu'on parle.

J'entrepris alors de lui expliquer ma situation catastrophique.

-Et tu ne peux pas refuser simplement ?

-Tu as d'autres questions bêtes ?

-Pardon, j'essaie vraiment de trouver une solution, mais je ne vois pas du tout. C'est dans combien de temps tu as dit ?

-Deux semaines.

-Ça nous laisse un peu de temps. Vraiment, désolé de ne pas t'aider tout de suite.

-Ce n'est pas grave. Tu as raison, il reste du temps. D'ici là, je trouverai sûrement une solution.

-Oui. Je parlerai de ton problème aux autres. Rappelle dans la semaine, nous on ne peut pas le faire.

-Je sais. Merci Inupi.

Je n'en trouvais pas, de solutions. Les jours passèrent. Un, deux, trois, et enfin il ne restait plus qu'une semaine. Je commençais vraiment à stresser. Le vendredi avant le fameux jour, je rappelais Takemichi et c'est lui qui répondit. Malheureusement, il n'avait aucun plan. Enfin, aucun plan réalisable. Chifuyu et lui ont dû se creuser la cervelle pour élaborer des trucs aussi tordus.

Le jour suivant, les Hauts Gradés et moi faisions une dernière réunion stratégique pour être sûrs que nous n'oubliions rien. Et je n'avais aucun moyen de me sortir de ce pétrin.

Je les écoutais parfaire notre plan d'une oreille distraite. De ce que j'avais compris, Kakucho m'aiderait à m'infiltrer parmi les employées l'hôtel, au cas où un vrai salarié se poserait trop de questions à mon sujet. Mikey serait avec Sanzu et Koko, pour le protéger, et les frères Haitani assisteraient à la réunion via des caméras miniaturisées dans mes vêtements. Ils arriveraient en renfort, si ça tourne mal. Autant dire que ça me rassurait pas du tout.

Assis autour de la table, Kakucho, lui, écoutait attentivement. Moi, qui n'était pas -encore- une Haute Gradée, je restais debout derrière Kokonoi. Je le regardais en coin. Dans six jours, la mission commencerait et je devrais mettre ma vie entre ses mains. L'idée ne me plaisait pas, mais étant donné qu'il était sûrement l'homme le plus sage ici, je ne me plaignais pas.

Je tournais les yeux. Mikey était en train de me fixer. C'était compliqué à remarquer, puisque ses pupilles ne reflétaient rien ; mais aucun doute possible. Personne ne le remarqua à part moi. Je détournais les yeux encore une fois.

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Les jours passèrent, et quand il n'en resta que trois, j'étais tellement stressée que ma santé en prit un coup. Des sueurs froides la nuit, des vomissements le jour, enfin en bref, la totale. Finalement, je me décidai à aller à la pharmacie ; je prévins tout le monde avant pour ne pas qu'ils s'inquiètent, et je pris une voiture pour partir.

On était un dimanche et en ville, c'était noir de monde dans les rues commerçantes. Je me faufilais à travers la foule pour entrer dans un pharmacie. Il y avait seulement un autre client, qui payait déjà à la caisse. Je pris ce dont j'avais besoin et fis la queue. L'homme devant se retourna, et me percuta de plein fouet. Ce qu'on avait dans les mains tomba par terre, et mon flacon de pilules se brisa.

-Pardon, je suis désolée, si j'ai cassé quelque chose, je le repayerai.

-C'est moi, j'aurais dû regarder devant moi.

On s'était accroupis tous les deux pour réparer nos bêtises. La pharmacienne derrière son comptoir partit dans l'arrière boutique pour remplacer nos produits. Je relevai la tête, et c'est là que je vis enfin son visage. Les cheveux noirs en bataille, les yeux gris, à vue de nez très grand, en gros, mon opposé. Pour la première depuis une quinzaine d'années, je revoyais enfin mon frère. Dans une pharmacie. En plein cœur de Tokyo.

Mikey x Reader /spécial Bonten/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant