Chapitre 37

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00h06~

- Qu'est-ce que vous me voulez ?

J'avais traîné Laurent dans un recoin sombre, Kakucho à la suite, pour ne pas être entendue par des oreilles indiscrètes. Je lui fis brièvement le tour de la situation.

-Donc ce serait à cause de moi, tout ce merdier ? s'offusqua Laurent dans un simulacre de regret.

-Tu n'avais qu'à mieux choisir tes employés de la sécurité ! s'énerva Kakucho. Ça m'étonnerait pas qu'il y ait des traitres même, en plus d'incapables.

Je n'y avais pas pensé. Peut-être que les armes étaient passées sous le nez des gardes car ils l'avaient fait exprès, et non à cause d'un manque d'attention.

-Sache que si on ressort vivants de cette merde, je te botterai le cul.

-Ahhh... Désolé. Qu'est-ce qu'on doit faire alors ?

Kakucho passa le doigt sur sa cicatrice. C'était la première fois que je le voyais nerveux au point de s'en remettre à un tic.

-On va retrouver les mecs qui veulent notre mort.

-Et on commence par où ? Parce que je veux bien les chercher avec vous, mais d'après ce que j'ai compris vous étiez cachés quand vous avez entendu la conversation. Vous n'avez pas vu leur tête ?

-Effectivement. Seulement, ils ont dit qu'ils étaient de la génération 79. Donc faut chercher des vieux, dis-je après un moment de réflexion.

-J'ai vu des anciens pas loin. Je crois que c'était à côté du bar à strip-tease, révéla Laurent qui était tout fier de servir à quelque chose pour une fois.

Je jetai un coup d'œil vers l'endroit qu'il m'indiquait. La fumée des cigares s'échappait de la pièce par volutes d'argent. On ne voyait presque rien donc.

-Il nous faut un plan, et un moyen de collecter des informations sans paraître suspects.

-Tu pourrais te faire passer pour une danseuse, suggéra Laurent. Je suis sûr qu'avec deux ou trois déhanchés, ces vieux pervers te diront tout ce que tu voudras.

-Ça va pas la tête ?

Je fus surprise de constater que Kakucho et moi avions parlé en même temps. Il affichait un air gêné, mais son regard était déterminé, inébranlable. Il se reprit et enchaîna :

-Je te rappelle que tu t'adresses à la deuxième cheffe adjointe du Bonten ! C'est à dire ta supérieure ! Il est hors de question que sa réputation soit entachée par tes idées obscènes.

Laurent et moi le regardions sans mot dire. Il s'écoula une minute entière avant que ce dernier s'excusa en marmonnant.

-De toute façon, je disais ça comme ça... et puis je ne sais pas si c'est une si bonne idée finalement. Ça peut être dangereux.

-C'est à dire ?

-Tout à l'heure, j'étais aussi dans ce bar... ne me demandez pas pourquoi. J'ai entendu leur conversation, et c'était pas joli joli. Ils n'apprécient pas qu'il y est une femme si haut gradée au Bonten. Ils sont vieux jeu, et proféraient des insultes que je préférai que tu n'entendes jamais. Reste ici, nous on s'occupe des informations.

Je n'y trouvais rien à redire. Seulement, je ne voulais pas être celle qu'on protège, être mise à l'écart. Je n'allais pas me cacher. Ce serait en quelque sorte les laisser gagner. Mais je ne trouvais pas d'autres solutions.

Mikey x Reader /spécial Bonten/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant