La musique me pétait les tympans. À moins que ce ne soit le bruit des conversations ?
Assise au bar, je buvais un mojito. Voici la situation : Mikey avait disparu de mon champ de vision, et le mec qui était en train d'essayer de me draguer puait l'alcool. Kakucho restait en retrait pour me laisser de l'air mais il gardait toujours un œil sur moi. J'espérais juste qu'il lève son cul pour dégager le poltron qui me parlait.
-Et puis à ce moment-là, continua le dragueur, je lui ai pété le nez, à ce connard, il n'avait qu'à pas m'envoyer bouler...
-Sincèrement désolée, mais j'ai autre chose à faire.
Je me levai pour partir en laissant l'homme coupé dans son monologue. Kakucho se mit aussitôt en mouvement pour me suivre, légèrement derrière toi. Je lui fis signe d'approcher.
-Un problème, [t/p] ?
Un pli soucieux et fatigué lui barrait le front.
-Deux, même. Premièrement, tu aurais pu dégager ce gars, il était vraiment chiant et aurait pu me vouloir du mal. Deuxièmement, et le plus important, où est le Boss ?
Kakucho regarda autour de lui pour le chercher. Mais rien y fait, le jeune homme aux cheveux blancs ne se trouvait nul part.
-Si ça se trouve, il est parti se reposer, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas été en contact avec autant de monde d'un coup. Koko et Sanzu sont introuvables aussi après tout.
-Attends, on parle bien de la même personne là ? Parce que moi je cause de la personne qui par son seul charisme, à rameuter tous les gars de Tokyo dans le plus gros gang de la génération. C'est pas une centaine de mafieux qui vont l'épuiser.
L'inquiétude et la colère transparaissaient dans ma voix. Kakucho leva le ton aussi.
-Non. Tu ne le connais pas. Tu ne le connais plus. Le Manjiro Sano du Toman et le Manjiro Sano du Bonten ne sont pas les mêmes personnes. Désolé de te dire ça comme ça. Tu as été absente pendant trop longtemps pour prétendre le connaître. Aujourd'hui, quand un gars parle trop fort en sa présence, il le descend direct parce que ça l'épuise. Il ne dort presque plus, et un rien le met en colère.
Je le giflai brusquement. Comment osait-il me dire ça, à moi ? La claque fut tellement forte que bon nombre de personnes s'arrêtèrent de parler pour nous regarder, avant de reprendre comme si de rien n'était.
Il avait merdé en parlant mal de Mikey et en le traitant de petite chose fragile, alors que des nombreux ennemis se trouvaient ici et pouvaient utiliser ces informations à une fin malhonnête. Et aussi parce qu'il avait raison. Et que je ne le supportais pas.
Kakucho se rendit compte de son erreur et se retourna une seconde fois pour vérifier si personne n'avait écouté notre conversation. Tout avait l'air normal.
-Bon... ça ne nous dit pas où il est.
-On ne devrait pas s'inquiéter. C'est Mikey l'intouchable quand même !
-Tu viens de dire qu'il avait changé et que ce n'était plus la même personne... Enfin bon, je ne peux pas m'en empêcher, je suis née pour m'inquiéter de son sort.
Je me dirigeai vers les escaliers, mon collègue à la traîne.
-Mais ! Où tu vas comme ça ? Hey !Attends moi !
Arrivés au premier étage l'ambiance était différente. Pas de musique, juste la fumée des joints illusionnant un brouillard. Des hommes âgés jouaient au poker autour de plusieurs tables rondes. La moquette rouge absorbait le son de mes talons sur le sol.
Les hommes me jetèrent un œil vite fait, puis semblèrent me reconnaître. Après mon enlèvement, j'étais devenue assez célèbre, et mon nom ne s'oubliait pas facilement. Aussi, je dirigeais à une époque un gros gang, quand même !
Kakucho mit une main sur mon épaule pour m'inciter à avancer. Il chuchota :
-Ne reste jamais immobile la tête en l'air. Ça pourrait te coûter la vie.
-Vraiment ? dis-je sarcastiquement. Et bien, merci de ce conseil.
-Bon. J'ai compris que tu voulais le chercher mais tu veux commencer par où ?
Je souris. Intérieurement, je le remerciai d'être aussi compréhensif et de nature inquiète. Malgré son ton léger, il devait être soucieux pour Mikey.
-Pas besoin de chercher. On va aller directement dans la salle des caméras de surveillance.
-Mais tu sais que les caméras ne couvrent pas toutes les pièces, si ?
-Je sais. Mais ça éliminera déjà pas mal d'endroits. C'est Laurent qui a les clés de la salle par contre.
Quelle idée de remettre les commandes à un type comme lui. Je l'avais vu disparaître en compagnie de deux hommes dans les étages. Du regard, je balayais la pièce pour le trouver. Pas là.
-On monte, ordonnai-je à Kakucho, qui grommela quelque chose contre les femmes entêtées.
Au deuxième étage, il n'y avait que des petits salons privés.
-On va devoir entrer dans toutes les pièces ? Je vais plutôt l'appeler pour lui demander où il est.
Il sortit son tel et Laurent décrocha au troisième appel.
-Quoi ? Je suis plutôt occupé là.
J'arrachai le tel de ses mains. Ma patience avait des limites, et je connaissais assez Laurent pour savoir qu'il chercherait un moyen de nous faire perdre du temps.
-Donne moi les clés de la salle des caméras de surveillance.
-Le mot magique ?
-Plus vite ou tu le regretteras.
-C'est si gentiment demandé.
Il sortit de la pièce devant moi, le haut défait et en caleçon. Il me lança le trousseau.
-Même pas un jour et tu me voles mon pouvoir.
Je repartis avec Kakucho sans rien dire. La salle de surveillance se trouvait au dernier étage avec les cuisines. Nous courrions presque dans les escaliers, manquant de trébucher six fois. Une fois devant la porte, Kakucho se positionna entre la pièce et moi.
-Reste derrière moi, ordonna Kakucho à mon égard, la main tendue devant en signe de protection.
Il ouvrit la porte après avoir inséré la clef dans la serrure hautement sécurisée. Un déclic bruyant retentit, et le panneau de métal se déplaça. Des dizaines d'écrans recouvraient les murs. L'homme chargé de les surveiller dormait.
-Je vais dire à Koko d'employer de meilleurs salariés. À moins que ce ne soit le boulot de Laurent maintenant.
-Là ! Je l'ai trouvé ! Il parle à un gars dans le salon n°38. Il y a Koko et Sanzu aussi. Et deux mecs qui servent de gardes du corps pour l'interlocuteur.
Je fonçai vers le poste que Kakucho me montrait. Effectivement, deux hommes, -dont Mikey-, étaient assis face à face dans des canapés avec leurs gardes du corps derrière eux. Seul l'arrière de son crâne était visible car la caméra pointait dans son dos. Par contre, l'homme avec qui il échangeait était parfaitement reconnaissable.
Mon frère.
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Mikey x Reader /spécial Bonten/
FanficMikey x Reader Il a sombré dans les ténèbres. Et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour l'en libérer. Quoi qu'il m'en coûte. Après de nombreuses années, j'ai enfin réussi à intégrer le Bonten pour faire revenir Mikey sur le droit chemin. Je...