Mikey x Reader /spécial Bonten/

Chapitre 46

Posté originellement le 21 août 2022.

Toujours le 10 décembre, au soir.

-Tu n'as pas l'air dans ton assiette. Des problèmes ?

-Ahhh... non c'est rien. C'est juste que l'attaque prévue dans quinze jours me préoccupe un peu, j'avoue.

Koko et moi mangions tous les deux dans son bureau, depuis que la salle-restaurant avait été désertée et que tout le monde mangeait de son côté. Il y avait trop de problèmes quand les gars bouffaient tous ensemble.

Je fixais mon pot de nouilles chinoises sans grand appétit. Ce que m'avait dit Takemichou plus tôt dans la journée résonnait encore en boucle dans ma tête.

« Il faudrait qu'on puisse le voir tous ensemble. Le ramener de force si possible. Ne t'inquiète pas, tu ne seras pas impliquée pour pas que Sanzu et les autres pensent que tu les as trahis. »

Ça allait mal tourner. Je connaissais bien les plans foireux de Takemichou et de Chifuyu, et même aidés par les autres, ils ne dépassaient pas 100 de QI réunis. Ils veulent y aller le jour de Noël, en même temps que l'attaque contre mon frère, car Mikey serait moins entouré comme il ne participait pas.

-En tout cas, on a bien travaillé aujourd'hui, tu m'épates tous les jours un peu plus.

-Merci, c'est gentil.

Que répondre d'autre à ça ? Surtout venant d'une personne qui fait payer ses compliments en billets de banque.

-Je t'avoue, la première fois que je t'ai vue, j'avais peur que tu me « remplaces» dans mon taf et que Mikey se débarrasse de moi car je serais devenu inutile. Mais finalement, tu es super sympa ! Ça fait du bien, une présence féminine dans le milieu.

-Arrête, tu vas me faire rougir, je rigolai.

-Je ne plaisante pas ! Tout ce que je veux dire c'est que... même si on ne te le dit pas souvent, et bah... on t'apprécie vraiment.

Il avait dit ça tête baissée, les cheveux dissimulant presque complètement son visage, mais je jurais qu'il avait rougi. Lui, gêné ?
Je sentis la culpabilité me serrer la gorge. Dire que je jouais un double jeu... j'avais fini par les apprécier aussi, cette bande de tarés.

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Pourquoi le temps passait si vite ?

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Plus qu'une semaine avant qu'on attaque le gang de Yosuke. J'avais vomi trois fois de stress, dont une fois où Takeomi avait dû me relever les cheveux pour ne pas les salir. Dans une semaine, j'allais devoir laisser Mikey seul avec Takeomi et Koko au QG pour tuer mon propre frère avec les brigades exécutives, dirigées par Sanzu et les Haitani. Mikey restait très secret dessus, même si j'avais essayé de le soudoyer une nuit pour qu'il me fournisse de plus amples détails.

Ce qui m'inquiétait encore plus, c'était que Takemichou et les autres devaient faire leur apparition ce jour là aussi !

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Plus que trois jours. Tout le monde était crispé et irritable, surtout moi, qui criais sur tous les hommes de main qui me regardaient avec un peu trop d'insistance. Sanzu avait dû m'enfermer à double tour dans ma propre chambre pour que je me calme.

La veille.

-Mikey !

-Hum ?

On était dans la salle de réunion du Bonten. Il n'y avait personne cependant, seulement nous deux. 

-Je ne la sens pas bien, cette histoire. Il y a un truc qui ne va pas marcher. Tu es sûr que tu seras en sécurité dans ce bâtiment abandonné ?

Pour des raisons de discrétion et de sécurité, Mikey et les Hauts Gradés qui resteront sur place resteront cachés dans un bâtiment abandonné lambda choisi pour protéger le Boss.

-Mais oui. J'ai tout planifié avec les Hauts Gradés. Tout se passera bien.

-Promets moi de ne pas faire de choses inconsidérées.

-Quoi ? Pour qui tu me prends ? C'est à moi de te dire ça normalement. Tu as le don énervant de toujours te foutre dans des situations inextricables et dangereuses.

-Ahhh... si tu le dis.

-Je compte sur toi pour faire du bon travail demain comme d'habitude.

Je pris alors congé de lui, le laissant seul dans la pièce. Il regardait comme à son habitude le ciel par delà la fenêtre.

Le jour J.

Le silence était plus assourdissant que le moteur de la voiture de luxe dans laquelle j'étais installée. Assise sur le siège passager, j'avais une magnifique vue sur les bras veinés de Sanzu qui conduisait. Il était furieux contre moi, parce que Mikey avait ordonné à ce qu'il me colle aux basques tout le long de la mission et aussi de me servir de chauffeur. Ce qui voulait dire : pas d'excès de vitesse, pas d'initiatives irréfléchies, pas d'otages, pas de débordements bruyants. Bref, tout le contraire de Sanzu.

C'est donc dans une atmosphère plus que tendue que j'étais acheminée vers le QG de Yosuke. Au moins, ça avait le mérite de me faire -un peu- oublier le stress énorme qui me rongeait le bide. Dans le meilleur des cas, mon grand  frère allait mourir. Dans le pire des cas, c'est Mikey qui connaîtrait ce sort. Merveilleuse soirée en perspective, n'est-ce pas ?

Pour plus de discrétion, Sanzu et moi avons pris une autoroute différente de celle des autres, donc logiquement, on n'arrivera pas à la même heure. Et évidemment, nous deux allons arriver en dernier. J'étais sûre que c'était un autre stratagème de Mikey pour me protéger le plus longtemps possible, et j'étais presque aussi certaine que c'était une autre raison de la rancoeur de Sanzu.

Une demi heure passa. Normalement, le premier groupe, composé de Rindou et de Ran, devait être arrivé depuis dix minutes. Je ne m'inquiétais pas à leur sujet, même s'ils devaient normalement envoyer des rapports par messages. Ils devaient sûrement être trop occupés.

-Putain ! Y a des bouchons. Ça nous rallonge d'au moins quinze minutes. J'ai le seum ! s'écria Sanzu.

Ce qui signifiait qu'on allait arriver dans à peu près trois quarts d'heure.

Finalement, le bouchon ne dura à peine plus de cinq petites minutes et Sanzu écrasa la pédale d'accélérateur.

-Tu- tu ne le diras pas au Boss hein ? Faut juste accélérer de trente kilomètres heure pour arriver à l'heure...

-Putain, si tu fais ça, on arrivera largement plus tôt que prévu ! Je ne dirai rien, mais Mikey aurait été furieux !

On arriva aux abords de Kyūshu, une des régions contrôlées par Yosuke. Sa base n'étant pas très loin d'ici, on ne mît pas longtemps avant d'arriver. Soudain, je vis que quelque chose clochait. L'immeuble était en proie aux flammes.

Ça, ce n'était pas prévu dans le plan, si ?