Chapitre 26

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Laurent nous a, Sanzu et moi, libérés de notre cellule pour nous enfuir tous ensemble et retrouver Koko, puis rejoindre Mikey au 5ème étage. En ce moment, nous progressions lentement et en silence pour remonter les escaliers de la cave, l'ascenseur étant trop utilisé le matin. Les premières lueurs du jour réchauffaient les murs en pierre du sous sol. Plus nous montions, et plus la luminosité augmentait. Arrivés au palier, Laurent nous regarda à tour de rôle afin d'avoir notre approbation: il ouvrit la porte du rez de chaussée et nous entrions sans un bruit.

-Tu es sûr que les premières rondes de contrôle n'ont pas encore commencé ? On ne craint vraiment rien ? s'inquiéta mon partenaire.

-Je crois que c'est plus du tout le moment pour douter de ses paroles. On s'était mis d'accord.

-TU t'étais mise d'accord toute seule. Je ne voulais pas, mais c'était toi qui avait le flingue au départ. J'étais coincé.

-Taisez vous, chuchota notre compagnon d'infortune. Ce n'est pas le moment de se disputer et de se faire repérer. Je vous signale que je risque ma peau aussi.

On se tut à contre-cœur et continua à marcher. Le hall étincelait grâce à la lumière du matin qui se répercutait sur le carrelage, de toutes les couleurs par les vitraux des fenêtres.

Un imposant escalier que je n'avais pas remarqué ce matin attira mes yeux: on aurait dit les grands escaliers dans les films historiques, mais style oriental. Laurent nous emmena justement derrière celui-ci, où une petite porte de service se cachait.

-C'est la porte qui mène à la cour arrière ? C'est ici, notre rendez vous avec Kokonoi ? demandai-je.

-Si il est à l'heure il doit être juste derrière.

Joignant le geste à la parole, Laurent ouvrit la porte en bois, et le soleil nous aveugla quelques secondes. Une ombre à contre jour se dessina dans l'encadrement : Sanzu sortit son arme, celle que Laurent lui avait passé après nous avoir libérés. Mais il n'en fit rien.

-Enfin un visage que j'apprécie. Un peu.

-Merci, c'est sympa, répondit Koko. Ça fait 10 minutes que j'attends. Je vous préviens que vous me le payerez. C'est le cas de le dire d'ailleurs car chaque seconde de trop était 500 en moins sur la paie mensuelle-

-Pardon ?

-Je vous en supplie, fermez la, dit soudain Laurent. On doit y aller. Nous allons passer par l'escalier principal car de toute façon il n'y a pas d'autre moyen d'atteindre les étages supérieurs. Du coup, nous allons très très probablement rencontrer de charmants gardes armés en chemin donc tenez vous prêts.

Notre petit groupe partit donc vers le 5ème étage. Je regardais l'heure sur mon téléphone que j'avais récupéré plus tôt : 10 minutes avant de rejoindre Mikey. Il va falloir vous dépêcher.

J'étais étonnamment calme, alors que la situation ne s'y prêtait pas. J'allais revoir Mikey, et cette pensée me faisait avancer. Je gardais le contrôle de mes émotions. Pas de mouvements brusques ou inutiles. Toujours courir sans regarder derrière moi. Je faisais confiance à mon instinct. Même ma peau sale et mes vêtements déchirés ne me gênaient plus ; quoique cela risque d'être terriblement gênant d'apparaître aussi malpropre devant mon Boss.

Le premier et le deuxième semblaient vides, aucun homme ne montait la garde. Nous faisions quand même attention à rester discrets. Puis les ennuis commencèrent.

-Halte là ! Les mains en l'air et vos identités !

-Sanzu Haruchiyo, the best of the best of the world !

Il leva bien les mains, mais pour tirer sur le pauvre homme. Je ne me réprimai plus de vomir en mettant la main devant ma bouche. Avec l'habitude, je supportais de voir du sang couler jusqu'à mes pieds. Plutôt, je devenais vide, comme si mon cerveau se mettait en pose pour éviter de se rendre compte de l'horreur devant mes yeux. Cette fois ne s'y coupait pas mes gestes devinrent mous et courir me sembla difficilement envisageable.

    «Je ne peux compter plus que sur toi»

Ces mots. C'est Mikey qui les avait prononcé le jour de l'enterrement de Draken. C'était ce jour là que j'avais décidé de tout plaquer pour le rejoindre, pour lui éviter de sombrer seul. Je mettais ma vie dans ses mains. Alors jamais je ne le quitterais, maintenant, je décidai de prendre soin de lui jour après jour, de lui rendre son sourire, ses émotions. Alors, je devais monter là-haut le retrouver. Il le fallait.

Une énergie nouvelle parcourra mon corps ; je pus enfin courir normalement. Laurent m'avait attendu pendant que Koko et Sanzu faisaient le ménage devant.

-Ça va ? s'inquiéta notre nouveau compagnon.

-Oui. Il faut monter absolument.

-Pas au prix de ta santé mentale.

-Quelle délicate attention. Mais ça va aller. On peut se dépêcher ? Koko et Sanzu doivent se demander ce que nous foutons.

Il relâcha le bras qui me soutenait pour que je puisse me redresser. Laurent et moi nous remettions en route.

-J'ai cru un instant qu'on vous avait enfin semé, soupira le drogué.

-Vous foutiez quoi ? renchérit Koko.

-C'est de ma faute, j'ai tourné de l'œil un instant.

-Dépêchez vous, on doit y être dans 5 min.

Enfin parvenus au 5ème étage, la sécurité était telle que Laurent préféra jouer de ses contacts pour nous faire entrer comme «otages».

Sanzu, Kokonoi et moi devaient faire semblant d'être une monnaie d'échange -ce qui normalement était le cas- et nous arrivions devant la porte d'un bureau. Laurent toqua.

-Entrez.

Avant d'ouvrir, notre nouvel ami nous regarda à tour de rôle. Son regard disait «faites comme dans le plan et tout se passera pour le mieux.»

À l'intérieur, il y avait Mikey et Kakucho, assis dans un magnifique canapé en cuir (sûrement hors de prix) et en face dans un fauteuil de la même matière se tenait Amane Kasumioji, notre kidnappeur. Celui-ci fut surpris de voir Koko parmi nous, et avant qu'il comprenne quoique ce soit, moi,ainsi que toutes les personnes faisant partie du Bonten, y compris Manjiro, sortions nos armes à feu en direction de l'hôte. Ses gardes du corps le défendirent de leur propre arme, mais ne savaient pas qui viser. Le chef ennemi sortit une arme également.

Sanzu alla se positionner devant Mikey pour faire barrage de son corps et le protéger. La victoire nous tendait les bras, nous étions alors en supériorité numérique.

-Nos hommes sont en train de prendre possession de ce bâtiment. Vous avez voulu vous frotter au Bonten, et vous allez le regretter.

L'homme sembla enfin remarquer Laurent qui se tenait un peu en retrait.

-Toi ! Tu me trahis après que je t'ai recueilli ! Tu vas le regretter...

-Bon, trêve de bavardage. Tu vas mourir ce soir. Une dernière parole ? demanda Sanzu.

-Si je tombe, Manjiro Sano tombera avec moi !

Sanzu se raidit d'un coup et se plaça encore plus devant notre Boss. Amane Kasumioji eut un rictus sinistre. Je sentis qu'il allait faire quelque chose. Il se leva d'un coup, et deux coups de feu se firent entendre. L'un transperça la poitrine de l'homme, et l'autre coup avait transpercé la mienne. Il avait tiré sur moi.

Mikey x Reader /spécial Bonten/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant