CHAPITRE 5

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CHERYL

Lonely Day - System of a Down

Je suis assise par terre, contre un mur, la tête reposant sur mes genoux rompant tout contact avec les personnes dans la pièce, l'espace étant occupé par les imposantes carrures de six hommes un ayant émergé entre temps. J'ai bien tenté de les persuader de me dire ce qu'il se passe, en quoi ma mère est impliquée dans ma séquestration mais malgré mes questions, mon monologue interne que j'ai débité à haute voix et mes excès de violence à l'encontre du torse de Hollow dès qu'il a eu le malheur de se redresser... Les hommes qui m'entourent n'ont pas ouvert la bouche et n'ont pas bougé d'un pouce. Je suis fatiguée, excédée et pense qu'ils se sont trompés de personnes... je n'ai pas d'autres arguments.

- C'est bien gentil de dire qu'il faut en parler à ma mère mais je vois mal comment elle pourrait apparaître dans cette pièce ? Par la volonté du Saint-Esprit ?

Je continue de grommeler inlassablement. Paris est la seule personne que je considère de gentille ici...même Alfret me déçoit et il détourne les yeux à chaque fois que je le mitraille des miens. Alors que j'allais de nouveau m'exprimer sur mon mécontentement, la porte par laquelle nous sommes apparus, il y a plus d'une heure, s'ouvre. Je me recroqueville sur moi-même par crainte mais c'est mon corps entier qui me lâche, une fois encore, lorsque ma mère apparaît encore en uniforme de travail et une boîte à la main.

- Salut les garçons !

Elle lance sa salutation d'un ton bien trop serein et joyeux alors qu'elle referme la porte. Une fois verrouillée, elle pose ses yeux sur l'assemblée et précisément sur moi. Mon corps me lâche, ma vision déjà troublée se voile totalement et ma tête que mon corps ne retient plus rencontre le sol très proche.

* * *

- Pieds en l'air, voilà !

C'est ce que j'entends alors que mes jambes en hauteur et mes bras pèsent lourds, parcourus de fourmillements agaçants.

- Je savais que ce moment arriverait mais je ne pensais pas en de pareilles circonstances.

C'est la voix douce de ma mère qui résonne dans ma boîte crânienne et je peine à ouvrir les yeux sous la fatigue qui me foudroie.

- Elle revient à elle, tu peux lâcher ses jambes Hélix.

Lorsque ma vision devient claire, j'aperçois sept têtes face à moi. Je suis allongée sur une moquette qui pique les endroits de peau qui entrent en contact avec elle. Ma mère est toujours là et je parviens à me tirer de mon état onirique définitivement. Elle me soulève la tête pour me faire avaler de l'eau qui semble remettre mes organes en mouvement. Je veux pour me relever mais je suis retenue par une main sur l'épaule qui appartient à Paris.

- Il ne faudrait pas que tu tombes une troisième fois ce soir.

- Ne dit-on pas jamais deux sans trois ?

Ma voix, à la seule énonciation de ces paroles, m'est inconnue. Mes vociférations précédant mon évanouissement m'ont beaucoup plus atteint que ce que je ne pensais. Ma bouche est pâteuse et je ressens une envie de manger de malade. Une fois qu'ils sont certains que j'ai repris mes esprits, les hommes prennent place sur les sofas bien que Hollow n'a pas bougé du sien d'après ce que je constate lorsque j'effectue une observation de la pièce, puis mes assistants m'aident à me relever pour me reposer sur le fauteuil à ma gauche.

- Ça va ma chérie ?

Je lance malgré moi un regard perçant de travers à ma mère dont le sourire ne s'efface pas pour autant.

BLOOD STORMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant