CHAPITRE 8

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CHERYL

♫ Le Gang - BB Brunes ♫

- ...Pour la prochaine fois, vous n'oublierez pas votre présentation sur la photographie surréaliste. Bonne soirée.

Les ordis claquent, l'amphithéâtre clapote sous les pas et les zips des sac à dos sont remontés alors que le prof s'évade de la salle. Je referme mon Macbook à mon tour en prenant mon temps. Une masse se pose sur ma tête et je sens la présence d'un homme, je suis prête à attaquer jusqu'à reconnaître la bouille enjouée de Paris. Un rayon de soleil ce garçon, même quand je lui fais la tête. Il se réduit pour me déposer un baiser sur la joue alors que l'assistance encore présente observe du coin de l'œil. Je plonge mon regard dans mon sac pour échapper à ce malaise.

- Ta journée s'est bien passée ?

Son sourire est rafraîchissant et je daigne lui répondre.

- C'était long.

Il rigole et me tend un gobelet de chez Colombus.

- Je n'aime pas le café.

- Je sais, c'est un thé glacé.

Je pince mes lèvres pour retenir un sourire mais il m'a eu. Je ne peux pas résister à un thé glacé face à la chaleur texane.

Nous rejoignons la voiture, ma voiture cette fois.

- Rassure-moi, il n'y a personne dans le coffre ?

Je chuchote pour ne pas qu'on nous entende et il s'esclaffe gaiement. Je lève les yeux ayant l'impression qu'il me prend pour une conne.

- Non, je te rassure, il n'y a personne.

J'expire un soupir de soulagement et nous empruntons le chemin pour la demeure de Hollow.

- Tu vas rester avec moi chez Hollow ?

Il fait une grimace et je comprends immédiatement la réponse.

- Je ne peux pas, j'ai quelques affaires à régler.

Je ne cherche pas à en savoir plus et monte le son de la radio qui diffuse, comme par hasard, ... Le Gang.

- Fais gaffe à toi ma grande, fais gaffe à toi ma grande

C'est Paris qui chante complètement mort de rire. Je le frappe gentiment avec une moue boudeuse mais je finis par me joindre à lui. C'est une personne tellement solaire qu'il est impossible de lui faire la tête.

Nous passons le trajet à chanter passant de Beyoncé aux Red Hot. Je me détends complètement au point d'en oublier mon nouvel hébergeur qui nous attend devant la maison blanche du jour où j'ai découvert la photo. Un froid s'abat sur nous et Paris coupe la musique.

La résidence est comme dans mon souvenir, un paradis blanc où les meubles sont noirs mais tout est très épuré. Il n'y a que le minimum syndical et ça me fait froid dans le dos. Finalement, c'est dénué de charme par cette neutralité. C'est temporaire. C'est ce que j'essaie de me dire.

- Je dois y retourner ma belle, je te laisse en compagnie du chef.

Le surnom me fait rougir, c'est bien la première fois qu'un homme me dit ça. Il me fait un clin d'œil et disparaît. Hollow ne tarde pas à me rejoindre, situé en haut de l'escalier il me fait signe de le rejoindre.

- Ta chambre sera face à la mienne. Tu laisseras la porte ouverte et j'en ferai de même. Au moindre problème, tu cries.

Son ton est sans appel mais je ne peux m'empêcher de dire quoi que ce soit.

BLOOD STORMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant