CHAPITRE 18

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CHERYL

♫ Home - A Perfect Pairing ♫

Nous rejoignons le hangar deux heures après le coucher du soleil. L'opacarophile que je suis n'a pas pu s'empêcher d'être en pâmoison face aux couleurs du ciel et prendre des photos avec le téléphone de Hollow qui n'a, de nouveau, pas bronché quand je lui ai emprunté. Je suis en train de penser au fait que demain, c'est déjà lundi et j'ai cours avec des devoirs à rendre, que ceux-ci ont besoin d'une relecture et que je n'ai pas mon matériel. Ça va vraiment être compliqué de gérer les cours et les devoirs si ma vie commence à se résumer à ça...En même temps, je n'aurai surement pas dû m'enfuir dans une camionnette même si je n'avais pas prévu que Byron voyage jusqu'au fin fond du Texas. À peine le pas du garage franchi, Hollow s'extrait de l'habitacle de la Ferrari. Je manque de trébucher à le suivre jusqu'à la pièce principale qui fait vaguement penser à un bureau de coursiers sur Wall Street tellement tout le monde semble en ébullition autour de l'ordinateur de Grimm ou à passer des coups de téléphone en tournant dans la pièce. Est-ce le moment où le loup doit sortir les crocs et montrer sa place d'Alpha dominant ? Je crois que je vomis s'il se met réellement à faire ça ! Le Hollow plus ou moins décontracté de la voiture est devenu si tendu qu'un roc pourrait s'écraser contre lui, c'est la pierre qui exploserait.

- Paris, tu l'emmenes chez toi, j'ai pas le temps de m'occuper d'elle.

Aussitôt, Paris récupère le lancer de clé de Hollow au vol et m'accroche le bras sans que j'ai le temps de comprendre ce qu'il se passe réellement dans ces lieux. Il interchange les clés de Hollow avec les siennes sur le portant avant de grimper dans la Lexus qui met moins de temps qu'il n'en faut pour le dire pour partir sur les routes et se rendre vers la maison de Paris. Je n'oublie néanmoins pas son comportement à lui aussi quand il a rétorqué qu'il donnera mes restes quand il en aura terminé avec moi.

- Tu me fais la tête ?

- Je ne sais pas, je crois que je suis juste énormément déçue.

Il semble accepter mes sentiments et ne pas chercher à se justifier.

- Je suis désolé, tu sais. Ce n'est pas toujours une partie de plaisir de côtoyer ce monde.

- Je ne peux que l'imaginer mais je ne suis clairement pas assez forte pour.

L'atmosphère se fait moins chargée mais une tension demeure et ça me fait mal de devoir la soutenir car Paris est probablement mon pilier depuis le départ. Je commence à ressentir le froid à cause de mon simple tee-shirt et c'est en tentant de me frictionner que je me rappelle l'existence de mon téléphone. 46 appels en absence de Sybelia avec une tonne de messages et un message de Maman disant "tu es en sécurité ma chérie, n'en doute pas, ces gars sont plus difficiles à franchir que la plus haute prison surveillée des états-unis, je ne doute pas de Hollow pour te tirer d'affaires". Très rassurante, maman, merci. Je suppose qu'elle a dû en vivre des vertes et des pas mûrs avec mon père et des situations sûrement bien pires que ce que j'ai pu vivre dernièrement. Les messages de Sybelia quant à eux sont ponctués majoritairement de "c'est pas vrai !", "tu me troll avoue !", "tu as regardé quel genre de film hier soir pour te créer une histoire pareille ?" "au temps pour moi, je viens d'en parler à Al'" "MON DIEU MEUF TU TRAINES AVEC DES GANGSTERS" "attends, MON MEC EST UN GANGSTER" "TROP COOL". Je sens que notre prochaine discussion va être intense. Quelle bourde je fais ! Instinctivement, je claque ma main sur mon visage désespéré.

- Quelle merde !

- Quelle merde !

Au même moment, je sens la voiture qui combat les imperfections de la route où le bitume semble absent.

BLOOD STORMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant