CHAPITRE 21

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CHERYL

♫ I Feel like i'm drowning - Two Feet ♫

J'ouvre les yeux sur la chambre sombre tapissé de noir de Hollow, dans des draps incroyablement doux et qui portent son odeur. Une odeur épicée et brute de patchouli qui me fait penser à ses incroyables bougies que j'achetai ado. Sa couverture est remontée contre mon visage et je suis surprise d'émettre un soupir de plaisir. Je n'aurai pas cru aimer autant cette fragrance, c'est un parfum addictif auquel je n'avais jamais prêté attention jusqu'à maintenant. Habituellement, je n'ai pas le nez fin, parmi mes cinq sens, c'est celui que j'utilise le moins. Je préfère le toucher, la vue, l'ouïe et surtout le goût. Oh maintenant je rêve d'un petit déj, il n'y a pas moyen d'installer un room service ? Peut-être que si je fais exprès d'être malade à cause de la clim ça peut fonctionner ? L'envie d'essayer est trop grande pour résister ! Comment va se comporter ce méchant chef de gang face à la préparation d'un bon petit repas au lit ? J'ai hâte. Bon, j'imagine surtout qu'il va m'envoyer balader mais rien n'est perdu tant qu'on a pas essayé.

Je me mets à tousser intentionnellement de manière plus ou moins crédible, au point de m'étouffer moi-même avec ma propre salive. Je sens l'assèchement immédiat de ma gorge qui a besoin d'eau et de mes yeux qui se mettent rapidement à piquer. Voilà qui m'apprendra à faire la maligne. Dans un effort désespéré, j'observe les tables de chevet à la recherche de quoi boire pour faire passer ma bêtise. Je repère un bidon d'eau avec un robinet sous lequel se tient un verre. Je m'empresse de me servir pour délivrer quelque peu mes voies aériennes. Alors que je tente de me remettre de mes émotions à cause d'une stupide blague, mon hébergeur se déclare dans la pièce et vient me rejoindre, s'installant tout comme moi, au bord du lit.

- Est-ce que ça va ?

- Oui, ta manie bizarre d'avoir un bidon d'eau près de ton lit m'a apparemment sauvée.

Il m'analyse attentivement, prêt à poser le dos de sa main sur mon front, toutefois il s'immobilise à quelques centimètres.

- Je peux ?

Je hoche la tête en affirmation, seulement il attend toujours. Il attend des mots. Il attend mon autorisation. Aurait-il compris ?

- Oui, tu peux.

Son toucher est chaud mais il est plus frais que mon propre front. Il fronce alors les sourcils avant de pointer son visage face au mien. Je m'imagine rouge écrevisse, les yeux humides, les lèvres sèches avec ma coupe de cheveux du réveil : rien de glamour en soit.

- Je pense que tu es malade. Tu as dû rester un peu trop longtemps dans ta chambre hier. Je vais appeler Hélix pour qu'il vienne vérifier ton état si tu es d'accord ?

La culpabilité. C'est la culpabilité qui me ronge à présent face à ma manigance puérile.

- Je ne suis pas malade. J'ai simplement toussé et je me suis entruchée. Pas de quoi en faire un drame.

Ça serait peut-être un peu trop d'avouer que c'était une excuse pour qu'il m'apporte le petit-déjeuner.

- Tu veux quelque chose à manger ? Ça t'aiderait sûrement à te remettre.

Finalement, je vais peut-être obtenir ce que je veux. C'est mesquin mais je crois que j'aime le voir mariner. Je prends ma petite voix pour lui répondre.

- Oui, je veux bien.

Il s'éloigne et j'ai l'impression de perdre bataille...donc il faut que je me lève. Tristesse. C'est pas l'homme à marier qu'il laissait paraître le premier soir chez lui. Résignée, je repousse les draps alors qu'il passe le bas de porte. Il se retourne.

BLOOD STORMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant