BLOOD STORM

CHAPITRE 14

CHERYL

♫ Like a Stone - Audioslave ♫

- Où est-ce qu'elle est passée ?

Un cri retentit pourtant, ce n'est pas cette voix qui me tire de mon sommeil, ce sont les vibrations de mon téléphone dans ma poche. Je cherche à l'extirper de mon jean, foutu slim, et quand il est enfin en ma possession, c'est le visage de ma mère que j'aperçois cependant le voyant de la batterie m'interpelle et il s'éteint. Si on n'avait pas fait toutes ses photos, j'en aurais probablement encore.

Je me remémore les derniers événements et remarque la présence des caisses dans le coffre de la voiture dans laquelle je me suis glissée. Les cris masculins continuent à l'extérieur de l'habitacle sans que je ne parvienne à distinguer les mots énoncés. Surement après moi.

- Grimm ! Tu l'as localisé ?

La voix de Hollow que je commence à connaître retentit tout près du véhicule et je m'accule d'autant plus contre la moquette pour ne pas être repérée.

- Elle est ici. Répond le dit Grimm.

- On a passé le moindre recoin au peigne fin, regardé sous toutes les voitures. Son téléphone est peut-être tombé et ce bâtard d'angelenos l'a capturé.

Sa voix est rauque et j'imagine aisément la veine qui ressort de son cou. Un retentissement sourd contre la taule du hangar me provient avant une nouvelle remarque.

- Ça ne sert à rien de t'exploser une seconde main.

- Ferme ta gueule Hélix si tu ne veux pas que ce soit dans ta face.

- Byron doit prendre la route si on ne veut pas se retrouver avec un second problème sur le dos.

Je reconnais cette fois la musicalité de Paris malgré une inquiétude présente dans son timbre. Je me suis mise dans de beaux draps mais si je sors Hollow risque de me faire la peau. Pas le temps de réfléchir que déjà la portière conducteur du 4x4 s'ouvre. Un poids fait basculer le véhicule et je ressens les secousses de Byron à présupposer. Le moteur broute à l'allumage. Où est-ce que je vais me retrouver ? Allez, Cheryl, ne déconne pas, tu vas finir à pétaouchnok, manifeste toi un peu. Il ne va pas te tuer. Qui sait ? Il n'est pas net comme gars.

Pense à un endroit de rêve, c'est ça ! J'essaie de visualiser mon été et ce ne sera irrémédiablement pas sur une serviette de plage avec ses immondes créatures que l'on nomme enfants qui viendront m'abattre des jets de sable à chacun de leur passage. Ce ne sera pas non plus bercé par le bruit des vagues et des rappels de sécurité du poste de secours. Non. Je vais passer mon été après la fin, enfin, de mes études à intercepter les menaces à mon encontre.

Bon, si c'est Byron, ça n'a pas l'air d'être le plus colérique. Il ne me fera aucun mal quand il me découvrira. S'il me découvre ! Je peux profiter de cette opportunité pour m'échapper. Mdr... je n'ai ni argent, ni téléphone. Que veux-tu t'échapper ? Pour tomber sur pire à la première station-service ?

Pas le temps de prendre davantage ma décision, nous roulons. Je peux observer brièvement les faisceaux lumineux des ampoules du hangar qui défilent. Un dos d'âne me bouscule dans l'appareil et l'une des boîtes en suspension bascule. Je me protège immédiatement avec mes bras devant mon visage et retiens ma supplique de douleur quand elle me cogne le bras gauche. Stabilisée, j'observe mon cellulaire éclaté. Super ! Il manquait plus que ça. On peut dire que cette caisse est blindée comparé à ma chance. Je vais finir avec un magnifique bleu au vu de l'élancement qui persiste. J'aimerais vraiment que les étoiles s'alignent en ma faveur de temps en temps.