Chapitre 9 : Alba.

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BONNE LECTURE

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>< Alba ><


Il me lâche la main lorsque je suis enfin assise à l'arrière de la voiture. Je ferme la porte et ouvre la fenêtre. Je jette un coup d'œil au chauffeur puis je repose mon regard sur Aaron. Il est penché sur la voiture, les mains sur le rebord de la porte.

Il me regarde attentivement, comme si tout ce qui vient de se passer ne l'avait pas perturbé. Mais peut-être que c'est sa façon de gérer sa perturbation ? La regarder dans les yeux... Moi, ma façon c'est de fuir, mais face à lui c'est exclu.

- tu as le droit de m'en vouloir, tu sais...

- je t'en veux pas, m'exclame-je.

Si je t'en veux terriblement. Tu m'as touché et embrassé comme si nous étions en couple véritable. Depuis mon viol, j'ai essayer avec les hommes mais aucun n'a réussis à me redonner ce qu'Aaron m'a procuré en un touché. C'est agréable mais frustrant étant donné notre situation. C'est pour ça que je ne lui en veux pas vraiment.

- tu as le droit, je n'ai pas bien agi, affirme t-il.

- c'est vrai, je t'ai avertis mais j'imagine que tu devais le subir pour comprendre mes inquiétudes. À lundi.

Il baisse les yeux pendant une seconde, mais revient vite dans les miens. Ses yeux traduisent que du regret, peut-être qu'il est vraiment sincère. En tous cas, je dois toujours rentrer chez moi finir ma peinture.

- A lundi joli monstre, finit-il par prononcé.

Il me sourit sincèrement avant de s'éloigner de la voiture. Je referme la vitre de la voiture et demande au chauffeur de me ramener au même endroit que la dernière fois. C'est-à-dire chez moi.

Je ne sais plus quoi penser de cet homme. Il me procure des sentiments si contradictoires. A la fois de la haine, puis du plaisir. J'adore le voir sourire comme il vient de le faire. Mais je déteste la raison pour laquelle il le fait. Mais j'adore le surnom débile qu'il me donne.

Devenir amis avec son ennemis c'est la chose la plus stupide à faire.

Je ne devrais pas permettre ça, mais comment l'empêcher quand je passe mes journées entières avec lui ? Dans le même bureau ?

Je devrais prendre des distances, m'éloigner un maximum de son lieu de travail. Est-ce que papa m'en voudra si je me concentre plus sur mes peintures que sur la société ? Est-ce que ça me disqualifie ? Peut-être, mais c'est urgent de trouver une solution.

Une fois devant mon appartement, je me tiens au rebord de la porte pour descendre de la voiture. J'ai finalement besoin d'une bonne nuit de sommeil. Ou une sieste, puis une bonne nuit.

- Merci beaucoup pour le trajet.

Je lui donne un billet et il me rend mon sourire. Je m'apprête à avancer jusqu'à la porte de mon bâtiment quand une silhouette grande et fine se met devant moi. Ses cheveux sont bruns et longs. Son cou est paré d'un pendentif cœur, similaire à celui de ma mère, il y a des années de ça.

- salut ma libellule.

C'est elle, en fait. Ce surnom stupide qu'elle m'a donné toute ma vie, jusqu'à ce qu'elle parte refaire sa vie à l'autre bout d'ici. Et là tout de suite, je crois revivre le même moment. La même douleur. La même porte qui claque et qui ne s'est jamais rouverte sur elle.

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