Chapitre 37 : Alba.

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BONNE LECTURE

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>< Alba ><


Ses doigts parcourent mes deux bras, en les frottant, pour peut-être essayer de me calmer. Mais je n'y parviendrais pas maintenant, malgré que je sente son soutien.

Quand tu penses avoir atteint ton quota de mal être, de profonde tristesse et de douleur immense, quelque chose de plus fort te frappe. Une chose intense, qui te fait souffrir. Tu sens ton cœur s'emballer, brûler et se fissurer légèrement comme si scientifiquement c'était possible. Mes mains tremblent, je lâche les nombreux papiers qui viennent de me sortir d'une vie qui semblait enfin devenir paisible.

- Alba, regarde moi.

Je tourne la tête vers la fenêtre, plutôt que lui. Je pleure tellement, je ne veux pas qu'il me voit aussi vulnérable. C'est absurde, il m'a vu pleurer plusieurs fois. Sa main tourne délicatement mon visage vers le sien, je ravale comme je peux mes larmes mais son regard rempli de tendresse ne me laisse pas le choix.

Je pleure encore plus en le regardant dans les yeux.

- j'ai peur, avoue-je entre deux souffles.

- je sais mais on devrait pas tirer de conclusion , on doit aller le voir et lui demander tu ne crois pas ?

- et si c'est vrai ? Aaron, c'est écrit qu'il paie des frais médicaux depuis quelques mois dans le service pancréatologie. Tu sais ce que ça veut dire si son pancréas est endommagé ? S'il a un cancer !

Je me lève et fais les cents pas. Je dois trouver une solution. Papa ne peut pas mourir, mon père ne peut pas mourir... Non, non, non, je refuse ! Je ne veux pas subir cette douleur, je ne veux pas ressentir ça !

Je sens une crise d'angoisse me prendre à la gorge. Mes poumons me font mal, l'air me manque comme à chaque fois que je suis mise au pied du mur. Je cherche quelque chose pour m'accrocher, une chaleur humaine touche mes mains.

- Je suis là, Alba, appuie-toi sur moi.

Je me laisse aller contre lui, sa main place la mienne sur son cœur où je peux entendre ses battements réguliers. Mon rythme cardiaque s'accélère de plus belle quand je revois les factures de l'hôpital dans ma tête.

Mon père va mourir.

Peut-être qu'il est déjà en train de mourir et je ne le sais même pas.

Mes pleurs sont bruyants à présent, mon corps tout entier réclame d'extérioriser la peine de mon coeur.

- sent le, essaie de te mettre au même rythme.

La voix d'Aaron me ramène sur terre.

Mes larmes coulent toujours, salissant sa chemise alors que ma tête est calée contre son torse. Je sens tout, je me sens bien... Aaron a su être un nouveau refuge pour moi en quelques semaines, il sait me calmer et je sais l'écouter pendant ce genre de crise. Ma respiration n'est plus hachée, je reprends des petites aspiration petit à petit.

- Allez, viens.

Il prend ma main dans la sienne, je ne discute même pas, j'ai juste envie qu'il prenne tout en main, que j'arrête de penser au sentiment que j'ai. Je sens quelque chose s'arrêter, je perds quelque chose définitivement en ce moment et je viens de m'en rendre compte.

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