Chapitre 23 : Alba.

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BONNE LECTURE

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>< Alba ><


Nous sommes enfin lundi ! Je suis tellement contente de pouvoir commencer cette semaine humanitaire. Honnêtement, quand j'ai vu le programme, je me suis demandé si j'étais à la hauteur des enseignements qu'ils voulaient que je donne. Puis, je me suis rappelé que l'homme à mes côtés était autant une cruche que moi mais que lui était plutôt confiant.

Alors je me fais confiance aussi. Si Aaron se fait confiance pour quelque chose qu'il n'a jamais fait alors je dois apprendre à faire comme lui. Enfin, je crois qu'il n'a jamais enseigné.

Sur le chemin vers notre taxi, je me tourne vers lui. Je rougis quand je remarque qu'il me regardait déjà. Qu'est-ce qui lui prend encore ?

- tu as déjà enseigné dans ta vie ? Demande-je après m'être raclé la gorge.

Nous regardons dans les yeux jusqu'à arriver devant le van noir. Le même qui nous a amenés ici dans la nuit de samedi.

- non jamais, mais pour l'université on doit bien préparer un tas de synthèse, c'est similaire au cours qu'on doit donner cette après-midi. Tu t'inquiètes de te savoir à la hauteur ?

- je n'ai jamais enseigné à des enfants. Je ne suis pas inquiète mais si je le fais mal, notre voyage n'aura servi à rien. J'aurais servi à rien, c'est ça qui m'inquiète.

Je détourne le regard et avance jusqu'à la porte coulissante du van. Sa main aussi chaude que l'air me retient par le poignet.

- Alba, tu seras à la hauteur. Tu l'es toujours quand tu décides de l'être, ne l'oublie pas. Aucune personne gentille n'échoue dans la vie. On peut rater un objectif mais quand on sourit et fait sourire, on a tout gagné, tu le sais ? Alors un conseil, souris et laisse toi aller.

Me laisser aller... En voilà un conseil que j'ai déjà entendu une dizaine de fois par mon père ou encore ma mère quand elle était encore dans ma vie. Je ne m'en étais jamais soucié, je ne l'avais jamais pris au sérieux, mais là... Dans la bouche d'Aaron, mon cerveau prends l'information comme un ordre, comme quelque chose de censé et que nous sommes capable de faire.

Pour seule réponse, je hoche la tête en souriant. Je retire également sa main de mon poignet maintenant brûlant à cause de son toucher.

Azmera sort du van avec un sourire éclatant coller au visage. La voir sourire me fait automatiquement sourire. Il a raison, quand on est heureux on a tout gagné.

- Bonjour vous deux ! Alba, j'ai vu ton message, voici le dictionnaire.

Je le prends et le regarde attentivement. Hier soir dans la soirée, je lui ai demandé un dictionnaire dans la langue que parlent les enfants sous ma responsabilités. C'est important qu'ils ne sentent pas exclus à cause de la barrière de la langue que nous instaurons depuis des millions d'années.

- Oh merci beaucoup ! Vous parlez également l'...amharique ?

- oui, elle a longtemps été notre langue mais depuis peu, les états peuvent choisir leur langue officielle. Les enfants de là-bas parlent donc tous l'amharique.

- c'est très intéressant. Hier j'ai lu qu'ils commençaient très jeune à apprendre l'anglais, c'est pour une raison particulière ?

- oui, pour le travail. Ici le tourisme offre des milliers d'emplois pour les plus chanceux d'entre eux. Facile d'être employé quand on a de bon résultat en anglais et que nous savons parler plus de trois langues. Grâce à vous, peut-être voudront-ils apprendre l'espagnol en plus de l'anglais ?

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