Chapitre 28 : Aaron.

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BONNE LECTURE

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>< Aaron ><


Parfois je me demande si être quelqu'un bien ça apporte vraiment quelque chose. C'est pas comme si prendre des vers de terre à main nu était quelque chose que toute personne gentille voulait faire dans sa vie... Après c'est marrant car je m'amuse à en balancer sur les gosses et Alba, alors ça en vaut le coup.

- Aaron Graham arrête de t'armer de vers de terre !

Je fais un non de la tête à Alba et lui en lance un à ses pieds, qu'elle ramasse munis de ses gants. J'en ai pas car la seule paire de gant qui reste, est troué et n'est plus utilisable du tout donc pas de gant pour moi, gentleman invétéré grâce à ma petite maman.

Je l'aime ma mère, de tout mon cœur, mais parfois vraiment, je regrette d'être aussi bien élevé. Bon j'avoue que même sans éducation je n'aurais pas voulu laisser les gants pourris à Alba.

- Monsieur ! Monsieur ! J'ai réussi à planter les tomates par là, regardez ! Me dis Zeru, un garçon de ma classe.

- c'est super ça, va dire à mademoiselle Zara de t'en donner d'autres !

C'est la nouvelle professeur qui remplace l'autre pervers de Nader. Zara est du Cameroun et elle est de nationalité américaine, elle est venue dépanner en tant que professeur international. Avant elle, je ne savais même pas que ça existait mais apparemment, il suffit juste d'avoir eu le concours et de s'inscrire en tant que bénévole sur les associations. Elle est payé des culs de bouteilles mais au moins, elle aime ce qu'elle fait...

Quand je regarde tous les enfants se mettre aux petits soins pour leur potager ça me fait penser que dans deux jours je ne les verrais plus... On est déjà jeudi et nous avons fait tout ce qu'on voulait accomplir pour eux. Nous avons installé un plan marketing pour faire gagner de la visibilité, un plan des démarches à suivre pour faire les travaux sur le propriété. L'Etat ne subvient pas au besoin des petits pour la seule et bonne raison qu'ils sont tous pris en charge par les associations qu'ils aident déjà en leur laissant une "propriété".

J'ai vite compris en voyant les échanges mail et courrier que le gouvernement pensait que ces enfants sont une corvée que les gens comme Azmera ont pris en charge.

Nous avons commandé des fournitures, contacté les meilleurs travailleurs du pays, nous avons mis en relation des aidants potentiels avec l'association. En bref, tout notre possible a été fait pour l'instant et Alba ne sait pas quoi faire de plus pour les aider.

Mon téléphone sonne alors je frotte mes mains contre mon vieux jean de travail. Je décroche sans regarder qui est-ce.

- Allo ? Graham ?

- vous êtes qui ?

- le juge.

Un seul mot et je comprends l'identité de cet homme. Je m'éloigne directement des oreilles indiscrètes tandis qu'il commence à débiter.

- l'affaire est réglée, le juge a tranché. Merci d'avoir signalé le problème, au plaisir de refaire affaire avec vous, Graham, prenez-soin de ces gosses.

Puis il raccroche sans rien attendre de moi. Le juge...

Cet homme est amoureux de sa femme qui a était victime de Nader. Je l'ai appelé et passé un marché avec lui par la même occasion. Je devais lui donner la localisation de ce petit con en échange d'une somme versée à l'association.

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