Notre volonté

Chapitre 25 : Alba

BONNE LECTURE

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ꕥ

>< Alba ><

Je fais craquer ma nuque tel un joueur de boxe, en entrant dans notre chambre d'hôtel. Aaron est rentré depuis deux heures mais pour moi, la réunion avec Azmera s'est éternisée, nous avons été prendre un verre en ville pour discuter. J'ai demandé à être seule sinon évidemment que mon pot de colle d'Aaron serait venu avec moi. Je préfère mettre des distances entre nous depuis hier matin...

La séance de fou rire que j'ai eu grâce à lui n'avait rien d'anodine pour moi. Sa façon de toujours vouloir être près de moi, caméra ou pas me dit que quelque chose est en train de changer entre nous. Quelque chose qu'aucun de nous deux ne contrôle visiblement car sinon le prédateur Aaron aurait déjà essayé de s'éloigner de moi.

Nous voulons l'entreprise tous les deux, peut-être n'est-ce qu'une ruse pour que je baisse les armes face à son charme ? Mais il le sait, je ne baisse jamais les armes. Il avait l'air sincère au restaurant, son câlin a été l'un des plus réconfortant de toute ma vie. Je me suis interdite l'amour d'un homme depuis ce soir-là mais Aaron est différent. La décision prise par mon cerveau pour protéger mon cœur et mon corps n'a plus de sens.

Souvent l'amour vient du cœur mais maintenant je doute. Mon cerveau effrayé par ce sentiment qui a protégé mon cœur avec des peurs pourrait-il tomber pour Aaron ?

Le son de ses pas sur le parquet résonne dans toute la suite. Je relève la tête vers lui quand j'ôte mon deuxième talon.

- pourquoi es-tu couverte de sueur ? On dirait que tu as couru !

- il faisait chaud ce soir. Tu as déjà commencé l'organisation pour leur voyage ?

- tout est fini, je me suis dit que tu aimerais alléger la charge de travail...

C'est merveilleux, il est merveilleux. Comment ne pas lui faire confiance lorsqu'il me fait ce genre de petite attention ?

- merci beaucoup, je suis épuisé, c'est gentil.

- c'est normal, je voulais te rendre service. Alors cette soirée entre femme ?

- c'était génial, ça faisait un bail que je n'avais autant eu une conversation aussi profonde. Je veux dire, elle m'a appris tellement de choses en si peu de temps, c'est génial. Et toi ? C'était pas trop dur ?

Nous nous asseyons autour de la table où traînent plusieurs feuilles brouillon, remplies de tableaux, de listes et de phrases éparpillées. Il se sert un verre de jus d'orange dans son verre et me le tend. Je le prends en le remerciant d'un sourire.

- le plus dur a été de caler ça sur l'emploi du temps des employés, puis je me suis rappelé que pour des enfants, ils feraient tous le compromis de diminuer leur travail. On pourrait faire ça après notre compétition, le gagnant se présentera comme grand patron et le perdant viendra quand même assister, pour ne pas les perturber et nous permettre à tous les deux de voir ce projet réaliser.

Il me regarde avec une lueur d'espoir. Ces yeux ne me traduisent pas une férocité face à l'adversité que nous entretenons au quotidien en Espagne mais bel et bien de l'espoir. Pour je ne sais quelle raison.

- Bien sûr, ça me convient. J'ai eu l'idée mais je souhaite que tu y assistes lors de ta défaite !

Il me sourit et renverse la tête en arrière en râlant. Sa pomme d'Adam est à couper le souffle. La vue qu'il m'offre à ce moment-là me coupe le souffle. Je bois mon verre de jus cul sec et secoue la tête. Il faut que j'arrête de penser à lui de cette façon là bordel.