Ma secrétaire, cette détraquée

- 10 -

No one can make you feel inferior without your consent.

Personne ne peut te faire sentir inférieur sans ton consentement.

— Merde.

Je ne sais pas comment transférer son planning de la semaine dans mon téléphone. Et mon ego qui pèse plus de cinquante kilos m'empêche d'aller lui demander de l'aide. Non mais franchement, c'est de sa faute si je suis dans cette merde maintenant.

— Qu'est-ce que vous êtes entrain de faire ?

Je sursaute au son de sa voix et fait tomber le téléphone que j'avais entre mes mains.

— Ça vous amuse d'effrayer tout le monde de cette façon ?

— Oui, et c'est même un hobby à vrai dire.

Je me courbe pour ramasser mon téléphone et prie intérieurement que ça ne se soit pas cassé. Quand je le retourne je constate l'inévitable, l'écran s'est totalement fissuré et le tactile ne donne plus.

— Vous êtes content maintenant pauvre crétin ?

— Contrôlez votre langage.

À cet instant, je me fiche qu'il soit mon soi-disant patron.

— Allez vous faire foutre. Est-ce que vous savez combien de temps il me faut travailler pour acheter un portable ?

— Toute votre misérable vie ne serait pas assez suffisante malheureusement. Mais que je sache, ce portable était entre vos mains quant-il est tombé, pas dans les miennes.

— Vous m'avez fais peur, et en sursautant j'ai lâché le portable. Tout est de votre faute. Comment je vais faire maintenant sans téléphone ? Tout ça à cause de vous.

— Arrêtez de pleurer, nous ne sommes pas dans une garderie ici. Quelle est la marque de votre téléphone ?

— Itel.

— Et c'est pour ça que vous parlez aussi fort ? Vous ne connaissez pas Apple ? Qui utilise encore itel de nos jours ?

J'ai tellement envie de prendre une corde et de serrer son cou avec. Tellement fort que le sang vas sortir de ses veines pour couler sur tout son long sol en marbre. Et je vais me délecter de voir ses yeux sortir de ses orbites alors qu'il sera entrain de rendre son dernier souffle. C'est très extrême mais au moins je serais débarrassée de son vieux cul de bourgeois arrogant.

— Ne faites pas comme si vous n'avez pas remarqué que c'est largement au dessus de mes moyens.

— Vous avez raison, ça je l'ai bien remarqué mais j'aime tellement me foutre de vous. Quant-à moi, je pourrai m'acheter des téléphones Apple toutes les minutes si j'en avais envie.

— Achetez vous un coeur à la place.

J'essaye encore de taper l'écran de mon téléphone mais rien ne bouge. J'avais besoin de tout sauf ça, encore plus avec les temps de crises que je vis.

— Arrêtez de faire une scène pour une si petite chose, ce n'est pas une entreprise pour les bébés.

— Une si petite chose ? Est-ce que vous savez qu'il m'a fallu une année entière pour m'acheter ce téléphone Itel dont vous vous moquez ? Est-ce que vous savez que j'ai dû faire des heures supplémentaires pour pouvoir économiser de l'argent ? Est-ce que vous savez même vraiment ce que signifie le mot « travailler » ? Pour vous tout est facile, vous ordonnez on obéit, et quant-on obéit pas vous utilisez votre argent pour tout arranger.