Crying for no reason, because we've been holding back tears for a while.
Pleurer sans aucune raison, car on a trop retenue ses larmes depuis un moment.
Quand j'entre dans sa chambre et le voit couché juste devant moi, mon coeur fait un bond. Je ne voulais pas pleurer, je voulais être forte mais les larmes qui ont déjà coulées le long de mes joues me prouvent que ça ne sera pas possible. Tous ces tubes sur lui, tous ces bruits qu'émettent les machines, toutes ces odeurs me donne les vertiges et une profonde envie de vomir. Vomir parce que ça me répugne, ça me dégoûte de le voir couché comme un légume à cause de Monsieur bite. Je le déteste de m'avoir séparé de mon ami, je le déteste de me faire autant souffrir.
— Titi.
Ma voix semble si brisée et faible, mon corps si épuisé et fragile. S'il me voyait à cet instant, il n'aurait pas arrêté de se moquer de moi. Parce qu'à cet instant je suis faible, faible face à lui. Je m'avance petit à petit le corps tremblant à son chevet.
— Je sais que tu m'entends parce que je ne crois pas une seule seconde à ces théories de mythos sur le coma. Je sais que tu vas te relever parce que tu es un homme fort, un battant, un combattant, un guerrier. Je t'ai écrit une lettre où je m'excusais de mon comportement mais malheureusement tu ne l'as pas lu. Je tenais à te demander pardon de t'avoir aussi mal traité, je sais bien que tu m'entends rarement demander pardon, et même quand je le dis je ne le pense pas toujours mais cette fois-ci je suis sincère, je suis sérieuse et je suis surtout désolée.
C'est comme si la vie essaye de me punir avec Hunter. Ce qui me fait le plus mal dans cette histoire c'est qu'il n'ait pas lu ma lettre, je voulais qu'il sache que je suis désolée. Et maintenant je me retrouve dans une chambre entrain de lui parler, entrain de parler seule. Entrain de souffrir, entrain de souffrir seule. À penser à son rire, à ses paroles, mais surtout à nos moments heureux ensembles. Imbécile l'amour, imbécile les sentiments. Allez vous faire foutre, allez vous faire voir parce que si c'est ça aimer alors aimer n'est pas aussi beau que ce que l'on croit. Si aimer c'est souffrir et pleurer, alors ce sentiment n'a rien de merveilleux.
Imbécile l'amour.
— Tu n'as pas intérêt à te moquer de moi, ces temps-ci je chiale pour un rien. Tu te rappelles de la fois où j'étais triste parce qu'un homme m'avait encore largué ? C'était toujours la même chanson, personne ne voulait de moi, je dois être probablement difficile à aimer. Je me sentais mal et je pensais que encore une fois c'était liée à ma mère. Comme d'habitude, ce sentiment d'abandon m'avait envahi. Je n'arrivais plus à croire en rien et tu avais des examens le lendemain mais malgré tout tu es venu rester avec moi et tu m'as consolé. Tu m'as dit que tu seras toujours là pour moi, que jamais tu ne vas me laisser. Mais tu m'as mentis Hunter, tu me mentais ce jour tout que tu avait dit était faux.
Mes larmes perlent de plus en plus exprimant l'état dans lequel mon coeur est en ce moment : en morceaux, en miettes. Il ne reste plus rien, il ne restera plus jamais rien.
— C'était évident qu'on allait être séparés parce que tu vois, la mort elle s'en fou qu'on s'aime comme des malades. Elle s'en fou de ça putain, elle divise et sème la souffrance partout où elle passe. La mort s'en fou des sentiments, elle ne sème que la tristesse. La désolation. Le manque. La solitude.
La mort, putain je la déteste.
— Elle s'enfou du fait que je t'aime, du fait que tu m'aimes. Elle sème la tristesse et qu'est-ce qu'on récolte ? Les regrets. Les regrets de n'avoir pas dit des choses qu'on aurait aimé dire. Les pleurs. Les pleurs qui expriment le chagrin, le chagrin d'avoir perdu une personne qu'on aime. Tu es toujours en vie et tu as intérêt à le rester parce que si tu n'es plus là je ne suis plus rien. Si je te perds, je semerais à mon tour le chaos dans la vie de celui qui t'a arraché à moi. Il souffrira je peux te l'assurer, bien plus que moi, il me suppliera de l'achever.
Je ne lui pardonnerai pas.
— Regarde-toi aujourd'hui Titi, je n'aurais jamais pu imaginer que je serai là entrain de parler seule. Entrain de parler à un lit d'hôpital où toi tu serais couché. La vie est tellement ironique n'est ce pas ? Elle nous gifle d'un côté et nous caresse de l'autre. Ces derniers jours j'ai compris que tu sais plus sur moi que je ne sais sur toi. Je ne t'ai jamais demandé qui sont tes parents et comment tu as vécu ton enfance car à chaque fois je monopolisais la parole. Je ne me demandais jamais « est-ce que Hunter a lui aussi des choses à me raconter ? » Et je sais maintenant que c'était plus que égoïste. Mais combien de fois au juste tu t'es plains de ça ? Jamais. Pourtant moi, je passe ma vie à me plaindre de tout et de tout le monde.
Je sèche mes larmes d'un coup de main sur mon visage et essaye de me contrôler. Je dois être forte, je me dois d'être plus forte.
— Je sais que tu n'es pas d'accord avec ce que je vais faire, mais tu me connais assez pour savoir que je suis très catégorique. Ce n'est pas réellement faire semblant d'aimer Monsieur bite qui me fait peur, mais ce que je vais devenir après ça. Shasha a raison sur un point tu sais, c'est toi qui me fait être gentille. Et maintenant que tu n'es pas là pour me dire :
- « Stop Elia, tu vas trop loin. »
— J'ai peur de dépasser les limites. Comment ne pas devenir sadique Titi ? Comment être la personne qui te mérite dans un monde aussi méchant ? Je voudrais rester toute la journée avec toi mais j'ai promis de ne pas mettre long et je ne veux pas que ton médecin se transforme en père fouettard, tu sais comment il me fou les puces au cul donc je vais devoir te laisser. Mais ce n'est qu'un au revoir et pas un adieu, parce que je sais que tu vas vivre encore longtemps. Alors s'il te plaît, vis pour moi, vis pour nous. Je t'aime titi.
Je serre sa main une dernière fois et prends la porte. Je me sens tellement mieux comme je lui ai parlé, j'en avais vraiment besoin pour être boosté. En sortant de sa chambre, je vois Bogota assise en face de moi une malette en main. Je retire mon cache nez et me rapproche d'elle.
— Tu es vraiment revenue.
— Bien sûr, tu en doutais ? Comme je t'ai dit je suis allée prendre l'argent à la maison. Comment va ton ami ?
— Il est en vie c'est le plus important, pour le reste on verra par la suite. J'espère que tu n'en as pas parlé à ton frère.
— Bien évidemment, et puis je ne l'ai pas trouvé à la maison. Il est allée chercher ma mère qui est enfin rentrée de son voyage de France. Résultat, je ne l'ai pas revu depuis qu'il a quitté l'immeuble où on était. Où est-ce que tu vas dormir ? Il est déjà presque 01 heures du matin et tu ne t'es toujours pas changée.
— À la maison avec Shasha, on est même déjà entrain de rentrer. Le médecin a fait une exception aujourd'hui et m'a laissé le voir dans la nuit, mais après 19 heures normalement il n'y aura plus de visites.
— Tu ne veux pas plutôt rester avec nous ?
— Non. Tu sais, ma cousine est restée seule ces derniers jours et ce n'est pas bien car dans ce genre d'épreuves on doit être là l'une pour l'autre. Pour l'instant j'ai juste envie de rentrer me reposer. Demain sera un nouveau jour j'espère juste qu'il sera moins mélancolique que celui-ci.
— Je l'espère également Elia parce que tu mérites d'avoir un jour de paix.
— C'est forcément de la faute du père Noël, comme je déteste les fêtes de Noel il me le fait payer mais crois-moi je n'ai pas encore dit mon dernier mot.
— C'est tout toi Elia, faire des blagues dans des situations de crises.
— J'emmerde les crises Bogota, elles peuvent tout simplement aller se faire foutre.
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Ma secrétaire, cette détraquée
RomanceÉlisabeth POTIN est une peste manipulatrice et égoïste, à elle seule elle cumule un nombre incalculable de défauts. Impulsive, rebelle, désordonnée, de mauvaise foi, perfide, et mythomane à plein temps. Mais elle est encore plus, une championne en c...