Ma secrétaire, cette détraquée

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You are so important, don't underestimate yourself anymore.

Tu es si importante, ne te sous-estime plus.

Il est 09 heures et je viens de franchir le pas de notre étage. J'ai des lunettes de soleil et un chapeau pour camoufler mes mauvaises ondes et mon envie de tuer tout le monde. Le seul conseil que je peux donner à mes ennemis, c'est de ne pas me chercher aujourd'hui.

— Bonjour.

Sur le bureau à l'extérieur où j'étais hier, je trouve une femme assise un desktop devant elle. Une femme qui n'était pas là jusqu'à hier. Elle est assez jeune, je dirais 26 ans ou moins, mais elle n'est pas mon égale. Ses jambes sont croisés de manière imposante, de telle sorte que ça renvoie l'image de la femme qui connait bien, je dirais même, très bien le patron. Elle prend ses aises et c'est plutôt déroutant pour une simple employée.

— Bonjour.

Elle ne semble pas très intéressée par les présentations du coup je me décide à poser la question la première.

— S'il vous plaît, qui êtes vous ? Moi je suis Elisabeth POTIN, la nouvelle assistante personnelle de Monsieur bi... Enfin, je veux dire Monsieur WILLIAM.

— Je suis sa secrétaire administrative, Nikita BLESSING. Maël m'a d'ailleurs parlé de toi, j'espère que ça ne te dérange pas que je te tutoie ?

Qu'est-ce que je disais tout à l'heure ? Voyez-vous ça, Madame a même l'immense honneur de le tutoyer. Et à quoi est-ce que Elisabeth POTIN a droit ? Un « oui Monsieur » sans broncher, de l'hostilité à longueur de journées, et des insultes déplacées comme « petite pute. » Mais je ne vais pas le laisser continuer à péter sur ma dignité et me traiter de cette façon. Il peut bien la sauter si ça lui chante mais je mérite le même respect qu'elle.

— Fais comme tu veux.

Je tire la chaise en face d'elle et pose mes fesses dessus. J'ai l'impression que mon cerveau va sortir de ma tête tant j'ai la migraine. Ça doit être ça quant-on mélange alcool et problèmes amicaux.

— Voici pour toi.

Elle prend une boîte dans un tiroir qu'elle pose sur la table et pousse vers moi. Je regarde une fois, et quand je constate ce que c'est, je retire mes lunettes pour être sûr de bien voir.

— Un téléphone ?

— Oui, de la part de Maël. Apparemment le tien serait tombé hier accidentellement.

Je ne comprends vraiment pas où est l'arnaque. Il a passé tout son temps à se foutre de ma gueule pour quand même m'acheter un téléphone ? Et de surcroit Apple ? Ça c'est clairement pour m'insulter comme à sa grande habitude. Je l'imagine déjà assis dans son bureau tel un prince me regardant encore de haut. Mais pour qui se prend cette merde ?

— Je ne comprends pas pourquoi il m'a acheté ce téléphone, le mien coûtait dix fois moins que ça.

— Il est très attaché aux choses chères. Et puis il a une boutique Apple, donc il n'a qu'à passer la commande pour que le téléphone soit livré, et la plupart du temps il a même des stocks à l'entreprise.

Je ne manque pas de lever les yeux au ciel après ce qu'elle a dit. Pourquoi ça me surprend? Une boutique Apple ? Il ne manquait vraiment plus que ça pour que ce con se prenne encore plus la tête.