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In life, you have to know how to count, but not on others.

Dans la vie, faut savoir compter, mais pas sur les autres.

Je reste stoïque incapable de bouger bien trop surprise par ce revirement de situation. Il y'a encore quelques instants j'étais en position de force mais maintenant je me sens toute petite. Comme une fourmi devant une botte, ou comme un insecte devant une grenouille. Ça devient une chaîne alimentaire où celui qui mange se fait également manger.

— Je pensais que tu n'allais plus venir Maël, d'habitude tu es si ponctuel.

— Tu ne fais pas les présentations ?

Il pose la question à Monsieur GOODMAN tout en en me pointant du doigt. Et tout d'un coup, j'ai le pressentiment qu'un carnage se prépare.

— Voici ma nouvelle assistante Mademoiselle POTIN, Mademoiselle POTIN je vous présente un des plus grands associés de mon entreprise, mais surtout mon meilleur ami, Michael WILLIAM.

Comme si « ami » à lui seul ne rendait pas la situation assez extrême il fallait qu'il rajoute encore « meilleur » devant. Bon sans, qu'on me donne une pelle que je puisse ramasser ma tronche par terre.

— Bonjour Monsieur, c'est un véritable plaisir pour moi de vous rencontrer.

Jouer la carte de la fille qui est désolée est sûrement la meilleure chose à faire. Ou je peux toujours prétendre être amnésique et souffrir d'un trouble mental qui rend mon cerveau instable. Comme font les sadiques pour ne pas aller en prison, car il est toujours plus facile de dire qu'on est cinglée pour fuir ses responsabilités.

— Le plaisir n'est hélas pas partagé.

Non seulement ce crétin me prend de haut mais il ose encore sourire. Et pas un gentil petit sourire, non, un sourire qui peut se traduire par :« Prends ça dans ta face conasse ! » Il me traverse tel un courant d'air et part saluer Monsieur GOODMAN. Je me retourne donc aussi vite pour épier leur fait et geste.

— Comme tu l'as si bien souligné je déteste être en retard. Malheureusement, j'ai été bloqué dans l'ascenseur par une femme qui m'accusait d'avoir maté ses fesses. Autant te dire qu'on ne me l'avait jamais faite celle là.

— Vraiment ? C'était une de mes employés ?

Merde. Il faut que je dise quelque chose.

— Voulez-vous du café Monsieur WILLIAM ? De la tisane ? Un thé ?

— Non.

— Vous en êtes sûr ?

— Qu'est-ce qui vous arrive tout d'un coup Mademoiselle POTIN ?

— Rien Monsieur GOODMAN.

Je suis à deux doigts de craquer et d'exploser, mais je ne sais pas quelle démarche suivre. Et si je prends une poêle et l'assomme avec, en prétextant l'avoir empêché de dévoiler un secret d'Etat sous peine de mort ? Ou je peux commencer à pleurer et accuser mes menstrues ? Ou encore je tombe dans les pommes et me réveille dans quelques heures ? Beaucoup d'options mais peu de certitudes.

— Comme je te disais Evan, une femme m'a traité de pervers sexuel dans ton ascenseur. Et si j'avais ne serais-ce que su que c'était une pauvre je l'aurais remis à sa place. En la voyant aussi bien habillée j'ai pensé qu'elle est une associée de ton entreprise, mais en fait elle venait juste pour le poste d'assistante.

Ma secrétaire, cette détraquéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant