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Speech is silver, but silence is golden.

La parole est d'argent, mais le silence est d'or.

Aujourd'hui j'ai un entretien d'embauche, un parmi tant d'autres que j'ai raté à cause de ma feignantise exagérée. Je n'ai jamais compris pourquoi il faut se bouger le cul pour travailler, il faut se l'avouer, c'est mille fois mieux de rester à la maison siroter un verre de tequila ou se prélasser toute la nuit alors pourquoi se tordre le derrière à chercher un boulot ? Pffffff !

J'aimerais bien pouvoir rencontrer une de ces cinglées exorcistes qui accordent souvent un vœux dans les séries. Souffle cette bougie et fait un vœux Elisabeth et là, je n'aurai qu'à dire que je veux être la femme d'un milliardaire, juste ça, juste ça promis. Mais bien sûr, j'ai plus de chance de me faire écraser par un bus.

— Stupide vie de merde.

Je viens de faire mon entrée dans l'entreprise « GOODMAN », une filiale spécialisée dans l'exportation de produits locaux. Aujourd'hui est une journée de merde, je l'ai déjà dit mais je ne peux vraiment pas m'empêcher de reprendre la même phrase comme si à force de le dire ça pourra changer quelque chose. Et c'est sans compter sur tous ces crétins qui me dévisagent depuis que je suis entrée comme si j'avais une bite dessinée sur le front. À force, ça devient barbant.

Quand mon regard croise celui d'un homme qui me fixe étonnamment, ma colère monte deux fois plus et ma bouche ne peut se retenir de le remettre à sa place.

— Qu'est-ce que tu regardes ? Tu veux ma photo tête de bite ? Allez dégage !

— Cinglée ! crie t-il en prenant ses jambes à son cou.

Oui, cinglée.

Je vois l'ascenseur devant moi sur le point de se refermer et je presse le pas autant que je peux. Heureusement pour moi, je réussis à entrer avant que ça ne me claque au nez. À l'intérieur je vois un homme et me place devant lui en mettant le numéro de mon étage.

— Quelle journée de merde.

Il doit me prendre pour une cinglée à parler seule dans un ascenseur. Mais comme je l'ai si bien dit, je suis vraiment à cran.

Je jette un coup d'oeil vers lui pour voir sa réaction et constate qu'il a les yeux plutôt en bas, en plein sur mes fesses. Je bloque l'ascenseur et me retourne en furie pour lui faire face.

— C'était quoi ça ?

— Pardon ?

Et en plus Monsieur fait semblant d'être soudainement amnésique.

— Vous venez de me mater les fesses, gros pervers.

— Je ne suis pas un pervers.

Il semble même être plus fâché que moi à en juger par la tronche qu'il tire. Non mais franchement, Monsieur me matte les fesses sans retenue et joue le vexé quand je l'attrape. Typique des pervers sexuels qui sont incapables d'assumer leurs actes.

— Vous n'êtes pas croyable, la moindre des choses à faire c'est de vous s'excuser.

— Mais qu'es...

Ma secrétaire, cette détraquéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant