Hell is empty, all demons are here.
L'enfer est vide, tous les démons sont ici.
— Maël je peux tout t'expliquer.
Bogota se lève du lit et va vers lui d'un pas précipité prête à le calmer. Mais je sais qu'il ne va pas vouloir l'écouter et va se faire sa propre déduction de la situation.
— Bogota ne te melle pas de ça. Je veux savoir pourquoi elle n'est pas revenue après avoir fais sa course.
Je ne dis rien et me contente d'observer la scène. Je ne sais pas pourquoi j'ai du mal à verbaliser mes pensées. Je veux m'expliquer, je veux bien dire quelque chose mais rien ne sort. Comme si ma propre bouche se refusait à m'obéir. Comme si j'étais devenue muette.
— Elle ne se sent pas bien.
— Vraiment ?
Sa voix a une teinte d'ironie, on sent tout de suite qu'il ne croit pas un seul mot de ce qu'elle dit. Je me force donc à dire quelque chose pour me défendre.
— Bogota laisse tomber, je peux très bien expliquer la situation.
Je fais la forte mais je ne sais pas comment enchaîner ce que je veux dire. Les pensées sont dans ma tête et les mots au bout de ma langue mais je n'arrive pas à les formuler. Qu'est-ce qui m'arrive ? Depuis quand j'ai du mal à m'exprimer ?
— Je vous écoute donc, expliquez-moi la situation.
J'inspire et j'expire avant de sortir machinalement :
— J'avais mon téléphone sur moi au cas où vous auriez eu besoin de moi.
Au lieu de calmer la situation, cela semble l'énerver encore plus.
— Et où est ce téléphone ? Montrez-le moi.
Je tapote à côté de moi et ne voit rien du tout. Je me souviens tout d'un coup qu'avant de monter on était en bas et que je l'ai forcément laissé là-bas. Nette ce qu'il me fallait pour que ce con s'énerve encore plus.
— Il est en bas.
— Waouh, vraiment bravo. Vous êtes très professionnelle. Et c'est d'ici que vous auriez entendu mes six appels en absence ? À quoi bon vous donner un téléphone de marque si vous n'êtes même pas capable de vous en servir ? Êtes-vous stupide ?
— Maël arrête, tu n'as pas à lui parler comme ça.
— Maria Bogota ne te melle pas de ça !
Il semble encore plus fâché, du coup je dis la première chose qui me vient à l'esprit espérant qu'il se détende plus.
— Je suis navrée Monsieur, je suis aussi fautive.
— Aussi ? Donc vous estimez que ma sœur a sa part de responsabilités ? Et bien vous êtes folle à lier, la seule qui est mon employée ici c'est vous. Levez-vous de là on y va.
Il vient vers moi et me tire par le bras, ce qui m'éloigne brusquement du lit.
— Lâche-la Maël.
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Ma secrétaire, cette détraquée
RomansÉlisabeth POTIN est une peste manipulatrice et égoïste, à elle seule elle cumule un nombre incalculable de défauts. Impulsive, rebelle, désordonnée, de mauvaise foi, perfide, et mythomane à plein temps. Mais elle est encore plus, une championne en c...