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Une personne qui ne voit pas ses propres erreurs ne changera jamais.

PDV MAEL

Je ne sais vraiment pas ce qui est le plus agaçant dans l'histoire. Que cette garce d'Élisabeth POTIN ne soit plus ma secrétaire ou le fait qu'elle ait pu se procurer la somme de trois millions de dollars aussi rapidement. Comment a t-elle fait ? Mais surtout, comment ne l'ais-je pas anticipé ? J'ai horreur quand tout ne se passe pas comme je l'avais prévu, ça me donne un goût de non accomplissement. Comme si les choses s'étaient arrêtées bien trop vite, avant le moment initialement prévu.

— Tu bois maintenant en voiture ? Qu'est-ce qui t'arrive ?

Je remue mon verre de whisky dans tous les sens et mets un instant de côté la question d'Evan. Je n'ai jamais perdu, encore moins face à une femme. Je ne veux pas l'admettre, je ne peux pas. Le goût de la défaite est bien trop amer pour une personne comme moi, une personne qui gère tout un empire. Je suis Michael WILLIAM, je ne devrais pas connaître la défaite.

— Qu'est-ce qui t'arrive cette fois-ci ? me redemande t-il d'un air sérieux.

— Si tu ne l'avais pas encore remarqué, je suis de mauvaise humeur.

— Comme chaque jour en fait. Et à quoi est dû cette mauvaise humeur ? Surtout ne me dis pas que c'est liée à ce qui est arrivée à Ana, je sais que tu l'aimes bien mais pas à ce point.

Ma relation avec Ana est très compliquée et prête quelques fois à confusion. Sa mère et la mienne ont grandit ensemble et étaient de grandes amies. Quand la sienne est morte, Ana est devenue une fille pour ma mère et une grande amie pour moi. Enfin, de mon côté surtout. Quant-elle venait à la maison, elle se dirigeait toujours dans ma chambre au lieu d'aller dans celle de Bogota pour jouer à la poupée. Ma sœur ne l'a jamais aimé et c'est à se demander pourquoi. Pourquoi cette Elisabeth et pas Ana ? Qu'a t-elle de si spéciale que ma sœur voit et que je ne semble pourtant pas voir ?

— Maël tu m'écoutes ?

Il claque des doigts devant mes yeux, un brin agacé et énervé.

— Qu'est-ce que tu disais ?

— Bon sans à quoi tu penses ?

J'avale tout le contenu de mon verre avant de lui répondre d'une voix sèche :

— Je n'arrive pas encore à croire que Mademoiselle POTIN ait démissionné.

— Pourquoi tu tenais tant à la garder alors que la vérité il n'y a que toi et moi qui la connaissons. Tout ça n'avait aucun sens et tu n'aurais jamais dû lui mentir.

S'il y'a bien une chose en quoi excelle Evan c'est faire la morale aux autres. Je crois bien que je me fatigue à force de le voir critiquer tout ce que je fais et donner son point de vue comme si j'étais le grand méchant loup de l'histoire. Elisabeth POTIN n'est pas une sainte, c'est même une peste doublée d'une chieuse. Elle a du répondant, elle est méprisante et elle aussi a des défauts dont-il n'a même pas idée.

— Evan je fais ce que je veux et tu n'as pas intérêt à tout lui raconter. La seule question qui me taraude à cet instant précis, c'est comment elle a eu l'argent aussi rapidement.

— Peut-être dans son compte en banque.

Moi qui pensait ne pas être d'humeur à rire, j'arrive quand même à esquisser un sourire. Evan a le don de pondre quelques fois des imbécilités.

— Tout le monde à part toi semble avoir remarqué qu'elle est fauchée. Forcément une personne l'a aidé, et je soupçonne Bogota.

— Bogota ? Pourquoi ta sœur aurait fais ça ? Et je te rappelle que tout l'argent qu'elle a c'est toi qui le lui donne. Où est-ce qu'elle serait allée prendre tout cet argent ?

— Je te l'ai déjà expliqué plusieurs fois. Chez nous quand tu deviens majeur tes comptes en banques sont mis à ta disposition. Et mon père considère uniquement 21 ans comme l'âge adulte et pas 18 ans. Ce qui fait que Bogota a accès à ses comptes en banque depuis plus de quatre mois. Si c'est elle qui a fait ça je peux t'assurer qu'elle va entendre parler de moi. Je lui ai bien dis de ne pas se mêler de mes affaires et surtout pas si ça concerne Mademoiselle POTIN.

L'option Bogota est la plus plausible. Connaissant la naïveté maladive de ma sœur et la ruse diabolique de cette garce ça ne me surprendrait pas.

— Et donc ? Pourquoi donner autant d'argent à Elia ?

— Elles se sont soudainement découvertes un lien d'amitié. Il faut les voir monter et descendre ensemble comme deux chewing-gums collés sur une chaise. J'ai tout essayé pour les séparer mais Bogota n'entend rien, et je ne te parle même pas de cette cinglée qui me servait de secrétaire.

— Pourquoi ça t'énerve autant ? Si elle est partie tu ne peux qu'être fière, tu vas pouvoir arrêter de mentir et faire semblant.

— Je voulais que ça s'arrête quand moi j'en aurai eu envie.

— Le véritable problème que tu as avec Elia ce n'est pas sa grande gueule, mais le fait qu'elle semble être la seule n'ayant pas un lien de sang avec toi qui ne t'a pas fais les yeux doux. Tu ne supportes pas reconnaître que tu ne puisses pas faire du charme à une seule femme sur cette terre.

Il n'est effectivement pas loin de la vérité. Depuis tout petit j'ai toujours eu tout ce que je voulais, de gré ou de force. Et quand bien même je ne pouvais pas les avoir, mon argent s'est chargé de tout acheter. Je n'ai pas l'habitude d'être déçu, je n'ai pas l'habitude des échecs, je n'ai tout simplement pas l'habitude des « non. »

— Ce n'est absolument pas ça.

— Je te connais beaucoup trop Maël, et ce qui te fait encore plus mal c'est qu'elle est pauvre et ne semble pas vouloir de ton argent. Tu es habitué à ce que ces gens te cirent les pieds et voient ton argent comme tout l'or du monde. Elia par contre semble différente et ça te fait enrager de l'avouer. Tu aurais voulu qu'elle te supplie de lui donner de l'argent, tu aurais voulu qu'elle te fasse du charme comme la plupart de tes secrétaires à savoir Nikita BLESSING.

— Je t'en prie, continue dans ta lancée.

— Ton seul problème avec Elia c'est que tu veux la mettre dans ton lit et elle ne semble pas être du même avis que toi. Tu ne veux pas admettre qu'il puisse exister une femme pauvre, qui était d'ailleurs ta secrétaire, qui n'a pas essayé de te draguer. Et maintenant qu'elle a démissionné tu sais que ça ne risque plus d'arriver. Tout ton manège en fait c'était ça n'est ce pas ?

— Elle a mit au défi ma virilité.

— C'est vrai que tu es le grand Michaël WILLIAM et aucune femme ne peut défier ta virilité.

Je sais que je peux la conquérir, je sais que je peux la mettre dans mon lit. Je ressens son envie, je ressens que le plaisir est partagé, je ressens qu'elle est tout aussi excitée que moi. Mais quelque chose la bloque. J'aimerai qu'elle se donne d'elle-même, j'aimerai qu'elle fasse le premier pas.

— Il y'a des moments où elle dit des choses tellement sensées que j'en viens à me demander si elle est vraiment pauvre. Et même si je ne lui ai jamais dis ça, elle me surprend beaucoup.

— Pourquoi tu penses que tous les pauvres sont prêts à tout pour de l'argent ?

— L'argent fais et achète tout sauf la vie. Et crois-moi que s'il n'y avait pas la mort, rien ne pourrait nous empêcher d'être les rois de ce monde. Une fois elle est sortie avec Bogota en boîte et ma sœur a pris de la drogue. Tu vois j'étais sûr que c'était elle la cause de ça, mais elle n'avait pas une seule trace dans son organisme. Ça aussi m'a beaucoup étonnée. Je suis habitué à côtoyer des femmes avides de pouvoir et je refuses d'admettre qu'elle soit une sainte.

— Et tu refuses aussi d'admettre que tu n'as pas pu la mettre dans ton lit.

— Tu sais bien que je ne perds jamais. Cette partie là n'est qu'une question de temps. Parce que comme toutes les autres avant elles, je vais la mettre dans mon lit et la jeter ensuite.

Ma secrétaire, cette détraquéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant