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To great ills, the great remedies.

Aux grands maux les grands remèdes.

— Ici l'unité POTIN, je suis entrée dans la salle, je répète, je suis entrée dans la salle. Un deux, un deux. Je te reçois cinq sur cinq, à toi le micro.

— Tu n'as pas à faire ça Elia, je suis juste à un mètre de toi.

— Ce n'est pas ce qu'on dit souvent dans les films ? Je n'ai pas l'habitude d'utiliser ce genre de machines Bogota et à force mes fesses ne font que trembler.

— Alors fais en sorte que tes fesses ne tremblent plus.

Je me disperse dans la salle et essaye de me mêler aux autres invités. Marcher avec ces talons est deux fois plus compliquée que sans. J'ai l'impression que mes chevilles vont lâcher. Je vais au buffet et prends quelques muffins et un cocktail. Je ne pensais pas que c'était possible de se régaler autant quant-on aide les réfugiés. Enfin, les riches vont les aider et moi je vais manger. Ça serait méchant de ma part de laisser se gâter toute cette nourriture qui me supplie de la manger.

— On aime bien se régaler à ce que je vois.

Je pivote ma tête vers la droite et observe brièvement l'homme qui vient juste de m'aborder. Métisse à la taille moyenne et à la carrure légèrement imposante. Tout ce qu'il y'a de plus banal. Je lui réponds tout de même pour ne pas paraître sans éducation.

— Hum...beau...coup... Tr..op... Bo...n.

- « Arrêtez de parler en mangeant, les riches ne font pas ça. »

Je souffle d'exaspération en entendant la voix de ce crétin qui me sert de patron à travers l'oreillette. Je ne savais pas que lui aussi pouvait entendre ce que je dis. Mais comme bien sûr je suis sensée jouer la riche, je me nettoie la bouche et mâche ce qui est à l'intérieur.

— Désolée, je ne suis pas habituée à manger des muffins.

- « Mais... qu'est-ce qui vous prends de dire ça ? Les riches mangent ce qu'ils veulent et n'ont pas de contrainte. Contentez-vous de sourire quand vous ne savez pas quoi dire. »

Si ça n'allait pas attirer l'attention je lui aurais déjà dit d'aller se faire foutre. Mais non, je dois rester calme pour Bogota parce que son honneur est en jeu. Et cet imbécile en profite bien parce qu'il sait que je ne peux pas répliquer. Je me contente donc de faire ce qu'il dit et sourit.

- « J'ai dis de sourire comme une demoiselle, pas comme une sorcière sous crack. »

— Merde, allez vous faire foutre.

Oups ! Je crois bien que je l'ai dis plus haut que je n'aurais dû, ce qui a fait froncé les sourcils de l'homme à côté de moi.

— Je vous ai fais quelque chose de mal ?

— Non en fait je parlais à cet homme derrière vous qui me faisait des signes sexuels. Il y'a vraiment de vrais tarés ici c'est pas croyable. Et en plus ils ne se cachent plus ces pervers sexuels. Non mais où va le monde.

Il se retourne et me demande discrètement :

— Celui en costume bleu marine ?

— Oui.

— Je vais aller lui parler, je ne peux clairement pas laisser un homme vous importuner. On le signalera à la sécurité.

Merde.

Quand je le vois avancer vers cet homme, je le stoppe directement d'une main sur son épaule. S'il part l'accoster alors qu'il ne m'a clairement fais aucun signe, il saura que j'ai mentis.

Ma secrétaire, cette détraquéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant