XXIV. TOGETHER AGAIN

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Après avoir eut les informations qui lui manquaient, l'officier Miguel Pilguez s'était immédiatement rendu dans le bureau de son supérieur pour lui faire part d'une intense inquiétude qui le hantait.
Il sentait que quelque chose n'allait pas avec les parents de sa protégée. Il était persuadé qu'ils étaient bien trop calmes et réagissaient de façon qui paraissait trop rationnelle pour être honnête.

Ils conclurent qu'il fallait une surveillance accrue de leur domicile et de leurs lignes afin d'étayer ses suppositions.

Au troisième jour de surveillance, il comprit que son intuition avait été la bonne. Et, grâce à lui, les équipes de secours étaient intervenus à temps pour sauver ce couple de leur ultime geste désespéré face à la culpabilité qu'ils ressentaient et ce qu'ils considéraient comme la perte de leurs deux seuls enfants. Leurs deux petites filles que la vie semblait s'acharner à vouloir leur arracher.

***

Après plusieurs semaines de thérapie, de visites à leurs enfants toujours inconscientes, M et Mme Sweet reprenaient peu à peu leurs activités. Mme Sweet avait même récupéré un poste, à mi-temps, à la mairie où elle avait déjà travaillé pendant plusieurs années.

La date anniversaire de l'accident de Nolwenn approchait à grand pas et les médecins s'étaient montré de plus en plus fatalistes quant au réveil de cette dernière. Mais ses parents continuaient d'espérer, d'attendre.

Attablés dans la cafétéria de l'hôpital, ils discutaient à nouveau de ce qu'ils pourraient faire, ou non, pour leurs filles.

Mme Sweet se sentait épuisée de cette attente, de ces incertitudes, et se trouvait indécise concernant l'arrêt ou non des machines pour Nolwenn. M Sweet, lui, y était totalement opposé. Ils ne savaient pas si leurs filles se réveilleraient un jour, ou si seulement l'une d'entre elles se réveillerait, mais il ne voulait en aucun cas interférer avec un quelconque espoir de rétablissement pour l'une ou l'autre.

Tandis qu'ils continuaient à débattre, une infirmière arriva en trombe à leur table. Complètement essoufflée, elle leur annonça la nouvelle qu'ils attendaient depuis des lustres.

- Elle se réveille !

Il y avait tellement de médecins présents dans la chambre des deux jeunes filles, qu'à leur arrivée, les parents ne virent pas tout de suite laquelle s'était enfin réveillée. Ils nourrissaient ce fol espoir qu'elles soient toutes les deux sorties de leurs comas et qu'ils pourraient redevenir cette famille qui leur manquait tant.

- Il va lui falloir énormément de repos, mais elle est à présent hors de danger. Nous pouvons la laisser dans la même chambre que sa sœur, pour, espérons, un double bénéfice. Maintenant, nous allons devoir vous parler des protocoles de soins que nous avons envisagés, et vous laisser le choix de celui qui vous paraîtrait le plus approprié. Mais n'oubliez pas que tout doit être fait non seulement pour son bien à elle, mais pour le votre à vous aussi.

Le médecin enchaîna sur les différentes options qui s'offraient à eux. 

Ils pouvaient décider de ramener leur enfant chez eux dans les prochaines semaines, avec un suivi médical et un traitement adapté, ou décider de l'envoyer dans un centre de jour, quelques temps, et faire suivre son évolution. La dernière option, préconisée par le corps médical au complet, était tout bonnement une admission en centre fermé. Pendant un mois complet, dans un premier temps, puis d'adapter le séjour à sa situation.

C'était un choix douloureux, mais ils devaient en priorité penser à la santé mentale de leur fille.

Kylliane entra en centre fermé deux semaines plus tard.

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