COMATOSE

XXV. WAKE ME UP WHEN SEPTEMBER ENDS

Au fil des semaines qui passaient, l'état général de Nolwenn se mit à s'améliorer progressivement. Elle respirait maintenant de manière autonome et ses signes vitaux montraient des signes imminents de potentiel réveil.

Ses parents étaient pleins d'espoir.

Dans le même temps, le dossier concernant l'enquête en cours fut complété et envoyé au juge d'instruction pour le jugement.
L'audience eut lieu en présence des parents des protagonistes et de leur avocat. L'état psychiatrique de Kylliane ayant été déclaré incompatible avec une assignation.

L'avocat qui la représentait était un confrère très qualifié de M Sweet et il avait toute confiance en lui.
Si son confrère avait été capable de faire relaxer des criminels de la pire espèce, il était tout aussi capable de permettre que sa fille adorée soit jugée à sa juste valeur et ne subisse pas une peine trop lourde.

L'audience, très médiatisée, dura longtemps. Plus longtemps que ce à quoi s'attendaient les parents des adolescentes.
Beaucoup de témoins furent entendus, beaucoup de questions embarrassantes leurs furent posées également. Ils commençaient à se demander si, en réalité, ce n'était pas leur procès qu'ils subissaient.
La magistrate ne se montrait pas tendre avec ces parents meurtris. Elle leur reprochait de ne pas avoir eut la bonne attitude envers chacune de leurs filles. D'avoir cherché à se protéger eux-mêmes sous couvert de préserver la santé mentale de Kylliane.
Selon elle, rien ne justifiait la mascarade qu'ils avaient manigancé pour soi-disant que leur fille recouvre la mémoire de ses propres moyens.

Leur avocat était féroce, il était réellement doué. Il parvint à convaincre cette cour que les parents de jumelles n'avaient agis de cette manière uniquement par désespoir. Ils n'avaient aucune autre solution puisqu'ils ne savaient pas de quoi aurait été capable Kylliane si elle avait découvert que tout le monde la soupçonnait. Comment aurait elle réagit  en apprenant qu'elle était à l'origine de l'état de santé de sa sœur ? Elle se serait certainement fait du mal, d'après eux. Ils avaient simplement préféré attendre qu'elle soit prête à faire face à la réalité.

L'officier Pilguez fut dans les derniers témoins appelés.
Lui qui s'était lié d'une affection paternelle envers Kylliane avait aussi été celui qui l'avait poussée à découvrir la vraie vérité. Celle que tout le monde lui cachait. Celle que tout le monde pensait trop dure pour cette petite fille.
Il parla de la force mentale de cette enfant. Il avait été touché par la détermination avec laquelle elle avait tenté de résoudre cette affaire là où tout le monde avait simplement fait l'autruche.
Il expliqua à quel point cette jeune fille était en réalité très mature et très intelligente. Certes, elle avait un grave problème psychiatrique mais, finalement, ce n'était pas de sa faute.

Kylliane n'avait rien fait pour être atteinte de ce trouble, elle n'avait pas demandé à vivre dans cette différence. Elle n'avait pas sciemment attaqué sa sœur. La seule chose dont elle pouvait se rendre coupable aurait été d'avoir ignoré les signaux d'alerte que son esprit lui avait envoyé pendant si longtemps mais qu'elle avait ignorés. Mais, en même temps, ce n'était pas à lui d'en juger.

Enfin, Kylliane fut entendue via une visioconférence sur les faits qui lui étaient reprochés.
Au grand dam de son avocat, elle ne nia aucune des accusations qui étaient portées à son encontre.
Le juge fut surpris de voir qu'elle répondait "coupable" à chacun des faits qui lui était reproché.

La magistrate demanda à ce que l'audience soit suspendue pour concertation.
Durant les deux heures d'attente, les parents de Kylliane et leur avocat n'était pas confiants. En effet, ce dernier pensait que la jeune fille avait fait paraître son plaidoyer totalement caduc en se présentant comme coupable aux accusations fantaisistes qui lui étaient portées.