Lumière de nuit

Chapitre 11

Halalaaaaaaa ! Je suis vraiment désolée du retard énormissime mais allez vous plaindre à l'orage et à mon modem qui est fragile comme une plume en cristal ! Enfin... Attendez-vous à avoir plusieurs postes cette semaine, j'ai plein de chapitres d'avance !

- Ne t'inquiète pas, Mino, tout va bien... me dit Arkos en me relâchant.
- Tout va bien ?! Tu te fous de moi ?! Elle est en train d'agoniser ! lui hurlai-je.
Je me forçai à ne pas ouvrir cette foutue porte qui me séparait d'Alice. Elle avait cessé de crier et je n'entendais plus qu'un silence terriblement inquiétant. Au bout d'une minute, le garde déclara qu'il n'y avait plus de danger et ouvrit la porte.
Je me précipitai dans la salle en cherchant Alice du regard. Où était-elle ?
Au milieu de la pièce, l'Orbe brillait plus fortement que jamais. Elle en était presque éblouissante.
Et devant elle, par terre, gisait Alice. De ma position, je sentis qu'elle n'était qu'inconsciente. La vie coulait encore en elle. Je fus si soulagée que je m'assis par terre pour reprendre mes esprits. Ainsi, la transformation faisait souffrir à ce point...
Bien. Elle était vivante. Maintenant, une nouvelle question me tarauda l'esprit. En quoi s'était-elle transformée ?
Je m'approchai doucement d'elle pour observer ses traits, mais au même moment, elle ouvrit les yeux et se remit debout.
Elle avait grandi d'environ dix centimètres et pris de la poitrine. Ses lèvres étaient plus rouges, ses cheveux plus noirs, ses yeux plus pénétrants et bleus ciel désormais. Sa peau avait pâli. Ses oreilles étaient dorénavant pointues, mais pas assez longues pour faire d'elle une Elfe.
Dans l'apparence globale, elle avait largement mûri.
Et, à travers sa bouche entrouverte, je vis de petits crocs briller à la lumière de l'Orbe.
Une Vampire. Elle était devenue une Vampire. Oh mon d... Quoique.
À y réfléchir, cela lui convenait parfaitement.
Alice était audacieuse, indépendante, directe, volage, vivant au jour le jour. Exactement le caractère d'un Vampire.
Oui, l'arbre n'aurait pu trouver mieux pour Alice. Elle avait l'éternité devant elle, maintenant. Elle n'aurait pas autant de mal à survivre que ce je craignais.
Elle se renfrogna en me voyant.
- Comme un coup de jus, hein ?! me cria-t-elle.
- Ça dépend des personnes... fit Arkos pour détendre la situation.
Alice fit la moue puis se calma, avant de se rendre compte qu'elle faisait quasiment la même taille que moi.
- Ouah, Mino ! s'écria-t-elle. C'est toi qui a rapetissé ou bien moi qui ai grandi ?
Pour toute réponse, la garde lui tendit un miroir. Elle le prit et cria de stupeur en voyant son reflet.
- Ouarg ! C'est moi, ça ?! Naaan... Si ? Ah ouais donc en fait quand vous dites transformation, c'est transformation, hein ! Vous faites pas les choses à moitié, dites donc !
Je la regardai  babiller son monologue incessant tout en priant pour que les autres soient aussi réceptifs à la transformation qu'elle et qu'ils s'agrémentent aussi bien de leur nouvelle apparence.

Puis le garde nous annonça qu'il était temps de libérer la salle et nous acquiesçâmes tous. Alice fit un pas mais retomba aussitôt par terre, et leva vers moi un regard d'incompréhension. Devant sa tête, j'éclatai de rire et dis :
- Tu es plus grande qu'avant, c'est pour ça. Mais ne t'inquiète pas, ça va passer ! Appuie-toi sur moi, je vais t'aider.

Elle obéit et nous traversâmes la salle ensemble. Je la reconduisis jusqu'à sa chambre, où Cindy, sa colocataire, n'était plus. Puis je me rendis à la mienne pour attendre les transformations des autres, auxquelles je refusai d'assister. Les cris d'agonie, ça va cinq secondes.
Ce fut Arkos qui vint me chercher et qui m'accompagna à une petite salle où tous les autres étaient déjà là, avec un garde. Ils ne semblaient pas trop traumatisés par leur transformation. Je les observai attentivement.

Les cheveux de Caroline étaient toujours blonds, mi-courts et bouclés. Elle avait minci, pris un tout petit peu de poitrine et surtout, surtout, deux grandes ailes de papillon s'agitaient dans son dos, vertes émeraudes. Cela semblait beaucoup la gêner, mais moins que tous les regards posés sur elle, car c'était sa transformation qui était la plus voyante.

Éva avait minci, son corps s'était musclé et sa poitrine avait beaucoup grossi. Décidément... Ses cheveux étaient devenus très noirs, assez courts. Ses yeux étaient passés du brun ordinaire au violet améthyste et son visage semblait plus affûté, plus félin.

Cindy, avait minci et gagné en muscles et en poitrine, tout comme Éva. Ses cheveux étaient passés du poil de carotte au roux tirant sur le rouge, magnifique, et ses boucles descendaient jusqu'au milieu de son dos. Des oreilles très pointues dépassaient de sa chevelure, et ses yeux verts brillaient intensément.

Éric avait grandi, s'était énormément musclé, et son visage me parut plus sauvage. Ses cheveux châtains en bataille prenaient parfois des reflets argentés et ses yeux bleus étaient devenus très clairs. Je remarquai qu'Arkos le regardait bizarrement. Étrange.

Aurélien n'avait quasiment pas changé. Ses cheveux étaient plus blonds, ses yeux, plus bleus et brillaient d'un bel éclat.

Max, lui, s'était musclé et avait bronzé. Ses cheveux étaient marrons foncés, comme avant, mais ses yeux étaient vairons : l'un était brun, mais l'autre était vert émeraude, que je trouvai très joli.

Quant à Karim, il n'avait, le pauvre, quasiment pas grandi, et sa taille était toujours en dessous de la moyenne. Ses yeux noirs brillaient de vie et ses cheveux bruns foncés n'avaient pas changé.

- J'ai beau les avoir harcelés, ils ne m'ont rien dit, me murmura Arkos en parlant des espèces de chacun. Seul le garde est au courant.
- Je vois... Ça va être la surprise, alors.
- Il m'a juste que c'était différent pour tout le monde, et aucun comme toi ou moi ! Enfin, toi, le jour où on saura ce que tu es...

En effet, malgré les tests sanguins et tout le bazar autour, personne n'avait réussi à trouver mes origines et mon espèce. Le mystère total. Du coup, on ignorait tout de mes capacités, et, d'ailleurs, j'ignorais celle des autres espèces aussi.

Le garde s'avança et déclara :
- Je vais maintenant vous annoncer vos espèces.