Chapitre 13

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Arkos me suivit en baissant la tête dans les couloirs de l'Arbre. Il n'avait toujours pas retrouvé sa bonne humeur, cela m'inquiétait un peu.
Nous arrivâmes devant la porte de la chambre d'Éric et d'Aurélien. Arkos hésita à frapper, mais je lui jetai un regard lourd de sous-entendus et il s'exécuta.
Ce fut Aurélien qui vint ouvrir. En nous apercevant, il recula mais ne ferma pas la porte. J'entrai en traînant Arkos derrière moi et je m'approchai d'Éric, assis sur son lit.
Quand il nous vit, il grogna et voulut partir mais je le retins.
- Arkos a quelque chose à te dire, dis-je.
- Oui, fit Arkos. Euh... Excuse-moi pour tout à l'heure. Je n'étais plus moi même.
- Si tu crois que ça va changer quelque chose ! cracha Éric. Tu m'as foutu la honte et t'es toujours mon Alpha. Rien n'a changé !
- Justement, répliquai-je. Dis-lui, Arkos.
- Eh bien... fit celui-ci d'un air évasif. Je pourrais parfaitement briser le lien qui nous unit...
Ça, c'était le Arkos que je connaissais. Sa bonne humeur était de retour.
- C'est vrai ?! s'exclama Éric.
- Non, c'était une blague.
Devant la tête d'Éric, je réprimai un rire et lui dis :
- Ne t'inquiète pas, il plaisante. Le lien peut être brisé, il suffit de te faire mordre par un Vampire.
- Quoi ? Mais pourquoi ?
- Les Loup-garous et les Vampires ont un lien assez particulier. En gros, si tu es mordu par un Vampire alors que tu es sous le joug d'un Alpha, tu deviens indépendant. Un loup solitaire, en quelque sorte. Par contre, tu auras une dette envers ce Vampire.
- Quel genre de dette ?
- Il pourra te donner un ordre auquel tu seras forcé d'obéir. Mais un seul. Pas comme un Alpha.
- Mais c'est quand même risqué, alors ?!
- Il suffit de le demander à Alice...

Il se redressa et s'écria :
- Qu'est-ce qu'on attend, alors ?
- Qu'Arkos la ramène.
En effet, pendant que je donnais des explications à Éric, il s'était éclipsé à la recherche de notre jeune Vampire. J'étais la seule à l'avoir remarqué. Il était vraiment discret, quand il s'y mettait...

Il revint bientôt en compagnie d'Alice, qui n'avait pas l'air de comprendre son rôle dans cette histoire.
- Mais en gros, vous voulez quoi ? me demanda-t-elle. Arkos m'a expliqué des trucs mais j'ai rien pigé.
- Mords Éric.
- Quoi ? Mais pourquoi ?
Elle avait la même réaction qu'Éric. Marrant.
- Fais-le, c'est tout, lui répondis-je.
- Bon, heu, OK...

Elle s'approcha d'Éric qui lui tendit son bras. Elle hésita un instant, puis y planta ses crocs.
Il gémit de douleur et je me précipitai pour éloigner Alice pour éviter qu'elle ne boive son sang. Elle s'essuya la bouche en marmonnant :
- Et le pire, c'est que je ne trouve même pas ça dégoûtant...
- C'est normal, lui répondis-je. Bon, on va voir si ça a marché. Arkos, donne-lui un ordre.
- Heu... Lève un bras.
Rien ne se passa. Le lien était donc rompu. Il ne restait plus qu'à se débarrasser de la dette.
- Alice, pareil. Donne-lui un ordre.
- Ah ? Bon. Heu... Saute par la fenêtre !
- Non !!! m'écriai-je.
Mais trop tard. L'ordre était donné. Elle avait dit la première chose qui lui était passée par la tête. Malheureusement, on était au septième étage.
Arkos se précipita sur Éric pour l'empêcher de bouger. Ce dernier se débattit énormément, il n'essayait même pas de résister à l'ordre, il savait que c'était inutile.
- Retiens-le le temps que je sois prête ! lui dis-je.
- Plus facile à dire qu'à faire !
Je courus vers la fenêtre, l'ouvris et sautai.
- Mino ?! s'écrièrent ensemble Alice et Arkos.
Je me rattrapai à la fenêtre de l'étage du dessous et criai :
- Lâche-le !
Il m'entendit et m'obéit. Aussitôt, je vis Éric débouler et sauter comme un fou par la fenêtre. Quand il fut à ma hauteur, je l'attrapai d'un bras et le renvoyai vers le haut en hurlant :
- Tu rattrapes, Arkos ?
- Sans problème ! entendis-je.
Il l'attrapa et le rentra dans la chambre. Puis je me hissai sur la fenêtre ou j'étais, et sautai le plus haut possible.
J'atteignis la fenêtre de la chambre et me propulsai à l'intérieur.
J'atterris en douceur sur le sol et levai la tête vers Alice.
- Toi, tu m'en auras vraiment fait voir de toutes les couleurs... lui dis-je d'un air las.
- Désolée, dit-elle avec un air pas désolé du tout. Je ne pensais pas qu'il le ferait...
- C'est compliqué à expliquer. Bon, merci de ton aide, on va laisser Éric se remettre de ses émotions, maintenant. Je te raccompagne.

Nous sortîmes tous les trois de la chambre et laissèrent Éric tranquille. Je laissai Alice regagner sa chambre et partis en direction de la mienne, en compagnie d'Arkos.
- Demain, leur entraînement commence, fit-il.
- Oui, je sais. Et notre calvaire, aussi.
- Oh, Mino, ça va ! Ce n'est pas si grave que ça quand même !
- Je vais devoir me battre en compagnie de huit boulets. Tu appelles ça pas grave, toi ?
- Le temps qu'ils soient prêts à aller en mission, ils auront fait des progrès, tu verras !
- Je l'espère, je l'espère...

J'arrivai à la hauteur de ma chambre. Je lui fis un petit signe de la main et entrait. Me ravisant, je me retournai et lui dis :
- Pas de visite-surprise ce soir, d'accord ?
- OK, OK...
Je refermai la porte. Enfin seule ! Pour une journée au QG, ç'avait été plutôt mouvementé...

Fin du chapitre !
Oui, je sais, c'est très court, mais c'est le troisième en une semaine, et je préfère écrire un chapitre par scène au lieu de couper des scènes entre chapitres.
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Je vous aime bande de poissons bleus !

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