Chapitre 14

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Je me réveillai beaucoup plus tôt que la veille, le soleil n'était même pas encore levé. Il devait être environ six heures.

Comme il m'était impossible de me rendormir une fois réveillée, je me levai et m'habillai. Je sortis ensuite pour aller me préparer à l'entraînement qui commencerait dans quelques heures.
Tant que je ne connaissais pas les espèces de chacun, je ne pouvais pas prévoir un programme adapté.
Mais maintenant que j'avais toutes les cartes en main, il était temps que je me mette au travail.
La première chose était de déterminer qui serait à l'avant et qui à l'arrière.
Caroline, en tant que fée, ne saurait jamais se battre parfaitement mais réussirait sans doute à maîtriser la guérison. Or le médecin d'une troupe ne doit jamais s'exposer, question de stratégie. Donc, Caroline, en dernière ligne.
Karim, le Murmureur, serait beaucoup plus utile à l'arrière : sa capacité à parler aux animaux lui permettrait de les envoyer en éclaireurs sans risque. Et comme il était toujours de faible stature, autant ne pas l'exposer de trop.
Aurélien pouvait être aussi bien à l'avant qu'à l'arrière en raison de ses dons : les Enchanteurs excellaient à la stratégie, maîtrisaient les sorts d'attaque et les maîtres en la matière pouvaient même lancer des sorts de guérison.
Cindy, l'Elfe, était dans la même situation qu'Aurélien. Les Elfes excellaient autant au combat que dans la magie.
Quant à Alice (Vampire), Éva (Femme-félin), Éric (Loup-garou) et Max (Homme-arbre), il ne faisait aucun doute que leur place était en première ligne.

Je me rendis à la bibliothèque (cinquième étage), où l'on pouvait trouver de l'encre et du papier, et m'attelait à la tâche.
Vers huit heures du matin, j'entendis les habitants de l'arbre se réveiller et s'en aller vaquer à leurs occupations. Je souris en imaginant Arkos attendre devant ma porte sans savoir que c'était lui qui était en retard.
Je levai les yeux et y concentrai toute mon énergie. Aussitôt, ma vision s'activa et mon regard traversa les murs de bois jusqu'à apercevoir Arkos. Comme je le pensais, il m'attendait encore. Je désactivai l'hyper-vision.
Heureusement que j'avais fini ce que j'avais à faire, ainsi je pus le rejoindre avant qu'il ne me croit morte.
Comme prévu, il ouvrit de grands yeux en me voyant.
- Quoi ?! s'exclama-t-il.
Je souris devant son air stupéfait.
- Oh lala... continua-t-il. Deux Mino ! Je vais pas pouvoir survivre, moi !
- Imbécile !!! lui criai-je en lui assénant un coup de poing sur la tête. Ça fait deux heures que je suis levée !
- Roooh... T'aurais pu me le dire quand même... Moi ça fait une demi-heure que je t'attends... dit-il tandis qu'il se redressait en frottant son crâne.

Je ne répondis rien et repartis. Il me rejoignit en courant en me dit :
- Donc, tu as eu le temps de penser à l'entraînement ?
- T'inquiète, je gère ! dis-je en souriant.
- Ouah, une Mino qui sourit ! Je l'ai pas encore dans ma collection !
- La ferme...
- Ah ça, par contre, j'en ai une centaine d'exemplaires...
- Tais-toi ou je t'assomme.
- Méchante...

Nous continuâmes à plaisanter ainsi jusqu'à être arrivés en bas de l'Arbre, puis nous nous rendîmes à notre clairière personnelle d'entraînement.
- Ils arrivent quand ? lui demandai-je.
Il ne me répondit pas.
- Arkos ?
- ...Je savais bien que j'avais oublié quelque chose...
- ...Ne me dis pas que tu as oublié de les prévenir ?
- ...
- Raaah, franchement, Arkos ! T'es irrécupérable !
- Je sais, je sais... Mais là, j'ai la flemme de tout remonter...
- T'inquiète, on va le faire à ma manière. Mets-toi là et regarde là-bas.
Il se plaça devant moi, le dos tourné.
- Voilà... Ne bouge plus maintenant. Compte jusqu'à trois...
- Un... Deux... Mino, ne me dis pas que...
- Trois !!!!! criai-je en lui donnant un coup de pied qui l'envoya jusqu'au septième étage de l'Arbre. Parfois, je ne mesure pas ma force... Il passa par une fenêtre, qui heureusement était ouverte. Je tendis l'oreille et entendis :
- Oups...
- Hiiiiiiii !
- Chut, chut ! Moins fort ! Vous allez ameuter tout le QG !
- Dégage, sac à puces ! Ou je t'écrabouille !!!
- Doucement, jeune Vampirette... répondit-il. Non... Non, pose ça tout de suite, Cindy !
Il avait donc atterri dans la chambre de Cindy et d'Alice. Je sentis que ç'allait devenir très, très drôle.
- Sors d'ici, sale pervers !!! cria Cindy.
- Mais calme-toi, enfin ! Aie ! Hey, il ne t'a rien fait ce coussin...
- Lui peut-être, mais toi...
- Roooh, ça va, vous êtes juste en serviette de bain, ça aurait pu être pire...
Encore ?! Décidément, ça devenait une habitude chez lui.
- Tiens, vous prenez votre bain en même temps ? fit-il.
- La feeeeeerme ! hurlèrent les deux furies en lui lançant, je suppose, d'autres coussins.
- Mais aieuh ! Tu ne connais pas ta force, Alice ! Tu pourrais vraiment me blesser !
- Qu'est-ce que tu crois que j'essaie de faire ?!
- Bon, bon, on se calme. C'est Mino qui m'envoie.
Elle se calmèrent aussitôt. Vive l'autorité ! Dommage qu'Arkos n'en ait pas du tout...
- Bon, vous vous habillez et vous me rejoignez dans le couloir, OK ?
- OK... firent-elles, déçues.

Arkos me rejoignit une demi-heure plus tard, accompagné des huit. Je ris en silence en repensant à la scène et m'approchai d'eux en reprenant contenance.
- Bien ! fis-je. Je vois que tout le monde est là, c'est parfait !
- Tu as prévu quoi en premier ? me demanda Arkos, curieux.
- Les capacités et la place de chacun dans l'équipe.
- Oh ? Intéressant.
- Caroline, dis-je.
Elle se figea et émit un petit :
- Ou... Oui !
- Tu vas être le principal médecin de l'équipe. Une des plus lourdes responsabilités, ajoutai-je. Et tout aussi risquée que les autres.
- Pourquoi ? intervint Aurélien. Je comprend qu'être le médecin de la troupe implique beaucoup de responsabilités, mais en quoi est-ce dangereux ? Les médecins ne sont-ils pas censés rester en arrière ?
- Bien vu, lui répondis-je. En effet, Caroline va rester en arrière la plupart du temps. Mais... Cela n'empêchera pas les ennemis de la prendre pour cible prioritairement. Éliminer le médecin en premier est une stratégie de base.
- Mais... continua-t-il. Les monstres arrivent à élaborer des stratégies aussi approfondies ?
- Si seulement c'était les monstres... murmura Arkos.
- En fait, expliquai-je à Aurélien qui fixait bizarrement Arkos, les monstres ne sont pas nos seuls ennemis.
- Quoi ?! s'écria-t-il.
- Il y a aussi les brigands, les pirates... Et les Contrecarreurs.
- Les quoi ? fit Alice.
- Les Contrecarreurs, répétai-je. Des gens qui pensent que les monstres sont mignons et tout gentils et qu'il ne faut pas les tuer. Du coup, ils les défendent et ça nous met de sacrés bâtons dans les roues.
- Mino exagère un peu, dit Arkos. Ce sont juste des gens qui ont besoin de croire en quelque chose et qui voient le bien partout.
- Je vois... fit Aurélien. Alors nos ennemis ne sont pas seulement des monstres...
- Exactement. Il va falloir vous habituer... à tuer.

Et voilà ! Une révélation assez importante sur ce chapitre...
J'espère que vous aimez l'histoire et que l'intrigue avance assez vite !
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Je vous aime bande de requins marrons à pois roses !

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