Chapitre 27

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Bonjour tout le monde ! À l'heure où je vous écris, j'admire la vue qu'offre mon balcon. (Voir la photo).
Je me dis que j'ai vraiment de la chance d'avoir des vacances.
Et puis j'essaie de vous pondre une jolie suite à cette histoire que je visualise de mieux en mieux.
Sachez que ce n'est pas facile. Je suis sans arrêt distraite par le paysage.
Mais comme j'aime raconter ma vie, ça m'arrange, j'ai des trucs à dire comme ça.
Oui, je suis très bavarde. Au moins, ça prouve que je suis inspirée.
J'espère que cette histoire vous plaît autant qu'au début.
Sur ce, je vais peut-être me mettre à la tâche au lieu de babiller des choses qui n'intéressent quasiment personne.
N'oubliez pas de voter et de commenter !

D'après la tête de Max, cela ne présageait rien de bon. Lui qui ne prenait quasiment jamais la parole... C'était étrange que ce soit lui qui me transmette l'information.
Puis je me rappelai qu'en tant que Homme-arbre, il ne dormait que deux heures par nuit. Donc il avait dû être l'un des derniers à rester éveillé, et pour peu que l'information ait été délivrée tard dans la nuit, il avait été le seul à pouvoir l'acquérir.

Les têtes surprises de mes compagnons confirmèrent mon hypothèse. Seul Max était au courant.
L'inquiétude se lisait sur tous les visages, mais je m'efforçai d'arborer une mine sereine.
Après tout, les Anciens avaient l'air plus ouverts que les membres du Conseil.

Crystal vint nous chercher dès qu'elle fut informée de mon réveil. Elle aussi était inquiète. Mais elle afficha un masque sévère, car elle se devait de ne pas faillir à sa tâche. Elle nous mena à travers les couloirs de la Citadelle jusqu'à la Salle des Anciens.

Ils nous accueillirent encore plus froidement que la veille. Néanmoins, je remarquai qu'ils m'observaient en permanence. J'eus même l'impression de voir dans leurs yeux une marque de respect. Et j'eus la même sensation en regardant Crystal.
Comme si j'étais une pierre précieuse et fragile.

Mais je savais désormais pourquoi j'étais au centre de l'attention. Mon corps abritait l'âme de leur maîtresse disparue, Zwei. J'élaborai déjà une stratégie de défense au cas où ils voudraient me disséquer pour la récupérer quand soudain, à ma grande surprise, ils s'inclinèrent. Tous, exceptés mes compagnons, évidemment.

Stupéfaite, je fis un pas en arrière. Personne ne s'était encore jamais mis à mes pieds. J'avais tout fait pour que ça n'arrive jamais. Je ne voulais pas du pouvoir. J'avais trop peur qu'il m'enfonce dans mes ténèbres.

- Re... Relevez-vous... balbutiai-je.
- Dame Zwei, fit respectueusement Katrine. Vous êtes de retour parmi nous.
- Non... Je ne suis pas Zwei !
- Je confirme, dit Arkos.
- Ne faites pas les ignorants, déclara Katrine en se relevant brusquement. Nous savons qu'elle est en vous. Votre ami ici-présent à même prononcé son nom.

Arkos lâcha un juron entre ses dents. Crystal avait l'air perdue.
Ses yeux se défendaient contre les regards accusateurs de mon équipe. "Ce n'est pas moi !", disaient-ils.
Peut-être bien que ce n'était pas elle. Après tout, Laniri aussi était présent.

- Nous exigeons notre chef, dit Katrine, autoritaire.
- Impossible. Je ne sais pas comment la faire sortir de moi.
- Qui à parlé de la faire sortir ? Il vous suffit de vous retirer, vous.
Je compris où ils voulaient en venir.
- Seriez-vous en train de dire que je devrais mourir pour elle ?
- Votre sacrifice sera plus que récompensé.

J'affichai une expression horrifiée. Ils ne valaient pas mieux que le Conseil.

- Il est hors de question de la libérer, répliquai-je. Elle est bien trop dangereuse.
- Dans ce cas, nous nous passerons de votre coopération, dit Katrine d'un ton magistral. Il nous suffit de vous tuer pour que Dame Zwei renaisse de vos cendres.

Elle claqua des doigts. Aussitôt, plusieurs dizaines de combattants envahirent la salle. Instinctivement, je me mis en position de combat. Ma troupe fit de même. Quant à Crystal, elle semblait perdue dans toute cette agitation qui la submergeait.
Je n'eus plus de doute concernant son innocence, et lui intimai de s'enfuir si elle ne voulait pas se battre. Elle obéit aussitôt et nous fûmes bientôt encerclés par l'ennemi.

- Ne les tuez pas ! m'exclamai-je.

"Accepte ma suprématie... "
"Ce n'est pas le moment, Zwei."
"Huhu... Au contraire... C'est mon moment... Le tien est révolu."
"Qui es-tu, Zwei ? Et que veux-tu ?"

Ce dialogue intérieur ne m'empêchait pas de me battre convenablement, mais il me déconcentrait tout de même.

"Connais-tu mon surnom, Mino ? Celui que les tiens m'ont donné ?"
"Je n'ai pas de "miens " !"
"Le démon aux mille ténèbres... Amusant, non ?"
"Tu es un démon ?"
"Qui sait... Huhu..."

J'assomai mon adversaire, me baissai pour éviter le coup d'épée d'un autre venu de derrière, lançai mon pied en arrière et l'atteignis au ventre. Je finis le travail en le frappant dans la nuque du tranchant de la main. L'inconvénient, quand on ne tue pas son ennemi, c'est que ça prend du temps à s'en débarrasser.
Il me sembla qu'ils étaient une infinité.
Cindy, qui, d'habitude, ne prenait pas part au combat qu'avec recul et désintérêt, s'énerva soudain.
Ses mains s'illuminèrent, créant une source de lumière si puissante que tous furent aveuglés, amis comme ennemis.
Possédant des sens assez aiguisés pour nous repérer dans l'espace sans avoir recours à la vue, Arkos et moi attrapâmes nos compagnons et les tirâmes à l'extérieur de la foule.
Cindy éteignit la lumière de ses mains et tout le groupe reprit peu à peu ses esprits.

- Vite ! les pressai-je. Ils ne vont pas tarder à nous poursuivre !

Déjà, j'entendais leurs cris et leurs pas se rapprocher. Je me mis à courir à travers les couloirs, suivie de mon équipe. Mais nous n'arrivions pas à les semer. Ils se rapprochaient toujours plus.

- Psst ! Par ici ! émit une voix.

Je m'arrêtai, en cherchant la source. Une porte s'ouvrit à la volée et une main me tira à l'intérieur, m'arrachant un cri de surprise.

Une fois que tous se furent glissés à l'intérieur, la personne qui nous avait appelés referma la porte et nous intima le silence en plaçant un doigt sur sa bouche.
À ma grande surprise, les soldats passèrent sans penser à vérifier dans les pièces.
Quelques-uns essayèrent tout de même d'ouvrir la porte, mais elle ne pouvait être ouverte que de l'intérieur. Ils s'en allèrent donc.
Sauvés.

Je me retournai vers la personne qui nous avait donné cette chance de salut.

- Crystal !

Lumière de nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant