Chapitre 37

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- Tu ne peux pas m'arrêter, déclarai-je.
- Tant que ta tête est mise à prix, je peux, rétorqua-t-il.
- Tu voudrais empêcher la prophétie de se réaliser ? fis-je d'un air innocent.
- Quelle prophétie ?
- Laquelle ?! s'exclama Djibril. Celle des Anges ! Celle d'un nouveau-né destiné à faire régner la paix !
- Vous... Vous avez une preuve ? demanda le jeune, ébranlé.

Mes ailes créèrent un souffle qui fit vaciller les choses vides. Quelques plumes tombèrent sur le sol, sous les yeux écarquillés des spectateurs.

- Ça suffira ? demandai-je.

Tous abaissèrent leur arme. Grimm me regarda d'un œil mauvais.
- Ne tire pas cette tête... fit le jeune. Tu devrais te réjouir !
- Me réjouir ?! rugit soudain l'homme.

Devant l'incompréhension de la foule, il continua :
- Ne comprenez-vous pas ? Ils vont renverser le Conseil ! Ils ne veulent pas la paix mais la guerre !
- Si je voulais la guerre, tu serais déjà mort, répliquai-je. Dis plutôt que tu n'as pas envie de perdre tes employeurs.
Il ne répondit rien.
- Ce ne sera pas un problème, insistai-je. Il y aura toujours des monstres à abattre, des Démons à vaincre, des bandits à capturer. Le Conseil est au pouvoir depuis trip longtemps. La tyrannie à assez duré.
- Et si tu étais pire qu'eux ? Hein ? Déjà que le peuple est sur la corde raide à cause de la barrière sécurisée qui flanche !

J'eus besoin de quelques secondes pour me remettre de la surprise de cette information, mais je répliquai bien vite :
- Et qui a instauré cette barrière ? Hum ?
Il ne répondit rien.
- Je ne dis pas être la souveraine parfaite. Je n'ai rien demandé à mon destin. Mais c'est ainsi, et je me dois d'au moins essayer.
Je lui tendis la main.
- M'y aideras-tu, Grimm ?

Lentement, il saisit ma main et la serra.
- Je t'y aiderai, Mino, fille des Anges. Mais tu as intérêt à assurer au pouvoir, où tu peux être sûre que le prochain coup d'État m'aura à sa tête.
- Marche conclu.

Les gens applaudirent de toutes parts et les cris de joie se firent entendre.
Je leur demandai de faire circuler discrètement dans la ville l'information.
Avant que je parte, Grimm me glissa à l'oreille :
- Déjà prête pour les beaux discours, en tout cas...
Je souris et sortis.

Comme prévu, nous retrouvâmes les autres devant la fontaine du centre-ville. J'avais de nouveau rentré mes ailes.
- Tout s'est bien passé ? demandai-je.
- À merveille, répondit Alice. On y va ?
Elle pointa du doigt l'Arbre.

- Oui, répondis-je. On y va.

Lumière de nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant