Chapitre 38

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Bonjour tout le monde ! Je vous annonce qu'il reste encore deux chapitres après celui-ci.
Le livre touche à sa fin (du moins... Le tome 1...)

Djibril nous accompagna jusqu'à l'entrée. Là, il fut d'une aide précieuse, car nous pûmes nous introduire dans le QG sans aucun problème. Nous montâmes le plus discrètement possible les escaliers, mais à cette heure, tous dormaient. Mais le Conseil ne dormait jamais. Tel un serpent, il restait dans l'ombre à guetter sa proie.
Leur salle était ouverte quand nous arrivâmes. Comme s'ils nous attendaient. Cela ne m'empêcha de passer le seuil, tout comme Arkos et les autres qui entrèrent à ma suite.

Les doyens étaient assis. Seule Elay se leva à notre approche.
- Tiens donc, revoilà notre Ange, dit-elle doucement.
- En effet, répondis-je. Et voilà aussi la fin de votre règne.
Elle rit. Tout en elle était mielleux.
- Voyons, Mino... Tu voudrais affronter, à dix contre cent, les représentants du royaume ?
- Ce n'est plus un royaume, soufflai-je. C'est une dictature.
- Tout de suite les grands mots... soupira-t-elle en levant les yeux au ciel.

Faolïn se leva.

- Elay, cesse de faire semblant, voyons... Mino nous connais autant que nous la connaissons. N'est-ce pas ?

Je ne répondis pas. Je donnai seulement le signal, et nous encerclâmes les Conseillers.

- Un Ange voulant la guerre ? fit Elay. Voilà qui est amusant.
- Ce n'est pas moi qui ai tenté de changer le cours du destin, répliquai-je.
- Et qu'aurais-tu fait à notre place ? siffla-t-elle, révélant soudain sa colère et sa haine.

- Mais je ne suis pas à votre place.

Elle fonça vers moi, les yeux rouges de fureur. Le moment était venu de tester mes capacités.
Elle fut projetée contre le mur sans que je bouge un doigt. Impressionnant.
Les autres Conseillers ne bronchèrent pas. Faolïn dit soudain :
- On ne peut pas te battre.
- En effet, répondis-je bien que je n'en sache strictement rien.
- Mais le Léviathan le peut, cracha Elay en se relevant.
- Le quoi ? s'exclama Éric.
- Vois donc par toi-même.

Avant que je ne comprenne quoi que ce soit, nous fûmes projetés par une force invisible contre le mur. L'Arbre tremblait.
- Que ?!

Quelque chose sous ses racines bougeait.
- Aurélien ! hurlai-je. Téléporte-nous à l'extérieur !
- Tous ?
- Tous !

Aidé par Cindy, il y parvint et nous apparûmes derrière l'Arbre, qui tremblait toujours. Les membres du Conseil n'avaient pas résisté au transfert. Ils souriaient.

Aurélien et Cindy s'écroulèrent par terre, épuisés. Caroline les emmena un peu plus loin, en sécurité. Moins trois combattants.
Une chose énorme sortit soudain du sol, provoquant un séisme incontrôlable.
Le Conseil était-il fou ?! Le QG avait failli y passer !

Quant à la chose, c'était un immense Dragon noir aux yeux de braise. Mon coeur s'arrêta.
Un 100Z.
Cet animal était censé n'exister qu'en légendes. Celles-ci disaient que l'Arbre abritait un grand danger en son sein, et que seule une puissance telle que son coeur pouvait maîtriser un tel monstre. Le Conseil avait réussi à le réveiller. La Bête rugit dans la nuit. Ses écailles noires reflétaient la Lune.
Pourrions-nous vaincre une bête pareille ?
- Arkos ! Le signal !
Il hocha la tête et siffla si fort que le bruit partit en ultrasons. Les renforts arriveraient bientôt.

Elay riait en se tenant les côtes. Les autres membres se contentaient de sourire, et leurs yeux à tous étaient devenus rouges de cruauté. Ils se rapprochaient désormais plus des monstres que des Istaliens.

Le Léviathan pencha son œil rempli de haine sur notre petit groupe. Il ouvrit la gueule, et comprenant ce qu'il allait faire, je me concentrai de toutes mes forces pour réussir.
Et lorsqu'il cracha ses flammes, aucune ne nous atteignit. Mon champ de force avait fonctionné, mais mes réserves d'énergie avaient pris cher.
La Bête rugit de plus belle, mais les renforts arrivèrent à cet instant. Elle fut assaillie de toutes parts par des centaines de Loups-garou lui grimpant dessus comme des fourmis. Ils tentaient de trouver son point faible. L'animal voulut en écraser le plus possible et s'écroula sur le flanc, provoquant au passage quelques tremblements de terre mémorables pour la population.
Grossière erreur.
Max était là. Il posa ses deux mains au sol, et dans un effort surhumain, mit toute son énergie dans cette attaque. Des branches sortirent de toutes parts du sol et s'enroulèrent autour du corps du 100Z, le maintenant solidement au sol. Il se débattit, mais rien n'y fit, Max, n'ayant jamais eu l'occasion d'utiliser ses pouvoirs, était au top de sa puissance.
Il n'en restait pas moins vulnérable : toutes les branches provenaient de deux branches principales elles-mêmes reliées à ses mains. Il était donc, lui aussi, cloué au sol. Éva s'approcha de lui et me fit comprendre qu'elle le couvrait. J'acquiesçai et courut moi aussi vers le monstre, rejointe par les autres.
- Le point faible est forcément sur sa tête, déclarai-je.
- Sûrement, oui, fit Arkos.
- Allons-y ! cria Djibril.

Nous gravîmes les écailles du monstre jusqu'à arriver à sa tête. Don énorme œil se tourba vers nous, et je me noyai dans l'océan de haine que je voyais à l'intérieur. Ce fut Arkos qui me sortit de ma torpeur.
- Regarde.

Au centre du front du Léviathan, une écaille manquait. Une toute petite, minuscule écaille. À croire que tous les gros monstres possédaient leur point faible au milieu de la figure.

Tandis que je cherchais un moyen de le tuer grâce à ce trou, les branches craquèrent soudain.
- Max ne tient plus ! hurla Arkos dans le tumulte du géant rugissant.
- Il faut qu'il tienne encore un peu ! criai-je.
Trop tard. Max et ses branches cédèrent, et le titan se releva brutalement, envoyant en l'air une bonne centaine de Loups-garou. Je réussis à m'accrocher à une aspérité, mais pas les autres. Je vis Arkos tomber sous mes yeux.
- Arkos ! hurlai-je.
Pas de réponse. Pendant un moment, je crus au pire.
- Toujours vivant ! entendis-je enfin.
Je soupirai de soulagement. Il était à plusieurs dizaines se mètres plus bas, mais il allait bien.

Je revins à mes affaires. Le Dragon secoua sa tête, mais j'étais bien accrochée. Je rampai jusqu'au trou, l'épée à la main.

Lumière de nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant