Chapitre 24

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Bonjour tout le monde ! Je vous annonce que je vais partir en vacances pendant deux semaines, donc peut-être qu'il n'y aura pas de chapitre avant un bon bout de temps. Mais je vais faire mon possible.
Pour vous. ❤

En voyant cette inscription, je restai sans voix quelques instants. Elle me rappelait trop la Salle du Conseil. J'espérai de tout cœur que ces deux salles n'avaient rien en commun mais je ne me faisais pas d'illusion. Partout, il y avait des dirigeants et des dirigés. C'était ainsi.

J'aurais voulu que les Norsolcellys aient une société plus anarchique. J'aurais voulu que, pour une fois, personne ne soit manipulé. J'aurais voulu que, comme sur Terre, et ce malgré ses nombreuses imperfections, nous ayons, nous aussi, une démocratie.
J'aurais voulu que le pouvoir ne pervertisse pas tout ce qu'il approchait.
J'aurais voulu bien d'autres choses en somme, mais l'on y pouvait rien changer.
Il fallait faire avec ce qu'on avait. Mais avez-vous déjà tenté de vous battre avec un serpent en guise d'épée ? Il se retourne contre vous, et votre seul atout devient votre pire ennemi.

Arkos me tira de mes sombres pensées en me poussant dans la salle. Il garda sa main sur mon épaule. Il savait que je ne me sentais pas bien.
Quand nous fûmes tous à l'intérieur, Laniri referma doucement la porte et alla s'incliner avec le reste de son groupe.
Le mien ne bougea pas et je ne donnai aucun ordre. Nous restâmes donc debout. Crystal le remarqua et nous chuchota :
- Mais qu'est-ce que vous attendez ? Faîtes comme nous !

Je secouai imperceptiblement la tête. Nous, les Darks Angels, n'avions aucun maître.

Elle fit la moue mais n'insista pas.

Les Anciens n'étaient pas dix, comme les membres du Conseil. Ils n'étaient que trois. Une femme, au centre, et deux hommes l'entourant.

La femme fit signe au petit groupe de se relever. Ils obéirent à l'instant. Contrairement au Conseil, qui regroupait des immortels, les Anciens étaient tous les trois très vieux.

Arkos me murmura à l'oreille :
- C'est étrange... Je ne sens aucun pouvoir particulier chez l'homme de droite... Comme s'il était humain...
-

- C'est possible... Ils n'ont pas de transformateur ici, le seul connu étant dans l'Arbre.
- Mouais... Pauvre gars...
- Tu peux me lâcher l'épaule, maintenant, Arkos ?
- Non, j'aime bien.
- C'était un ordre.
- Et ben c'était une rébellion alors.
- Tu m'énerves.
- Merci.

La femme se leva, avec une grâce dont je ne me serais pas doutée, vu son âge, et déclara :

- Bienvenue à vous, jeunes rebelles de la Cité Interdite.
- La quoi ?! fit Alice.
- Votre Arbre, c'est ainsi qu'ils l'appellent.
- Ah d'accord.
- Nous ne vous refuserons pas l'asile, continua la femme. À une condition.
- Laquelle ? demandai-je, méfiante.
Je n'aimais pas les conditions.
- Quand le moment sera venu, vous nous aiderez à combattre vos anciens camarades.
Je me tendis. Ils avaient donc l'intention d'attaquer l'Arbre.
- Nous vous aiderons à renverser le Conseil, répondis-je prudemment. Nous ne détruirons pas l'Arbre. Nous ne tuerons pas nos anciens amis.
- Oh... Cela est fort désolant... Mais prévisible.

Les deux hommes se levèrent simultanément. Malgré leur âge, ils semblaient menaçants. Je posai la main sur mon épée. Les autres membres de mon équipe firent de même. Arkos s'avança.

- Nous ne sommes pas des mercenaires. Si vous continuez à vouloir faire de nous des traîtres, nous partirons et resterons en dehors de vos histoires.
- Hors de question que vous partiez maintenant que vous avez pris connaissance de notre QG. Et traîtres, dit-elle en appuyant sur le mot, vous l'êtes déjà.
- Dame Katrine ! s'écria Crystal. Ces personnes ne sont pas nos ennemies. Ils ont vaincu plusieurs membres du clan Huwura !

Katrine leva un sourcil.

- Ah oui ? Et puis-je savoir pour quelle raison ?
- Ils avaient pour mission de nous tuer, répondis-je.
Après un silence hésitant, j'ajoutai :
- Sur ordre du Conseil.

Katrine eut l'air stupéfaite.
Avant qu'elle ne puisse parler, je continuai :

- Nous sommes libres de tout serment nous liant à eux. Ils ont donc voulu nous supprimer. Mais c'est aussi pour cela que, quoi qu'il arrive, nous ne vous dénoncerons pas.

Elle murmura, comme pour elle-même :
- C'est donc ça... Elay... Ainsi tu ne maîtrises plus tes jouets ? Je t'avais dit qu'un jour, tu t'en mordrais les doigts.
- Vous connaissez Elay ? lui demandai-je.
- Il fut un temps où nous fûmes les meilleures amies du monde, déclara avec lassitude Katrine. Mais plus je vieillissais, plus elle s'embellissait... Cela ne pouvait pas durer.
- Dame Katrine, fit timidement Crystal, quelle est votre décision ?

Elle sembla réfléchir. Cela dura un long moment, où personne n'osa ouvrir la bouche. Elle se rassit soudain.

- Offrez-leur asile. Ils pourront partir quand cela leur chantera.

Elle semblait maintenant fragile, si fragile... L'âge, avec les souvenirs, l'avaient rattrapée, et elle sentait peser sur elle le lourd fardeau de la vieillesse. Les deux hommes s'assirent à leur tour, et lentement, comme au ralenti, nous sortîmes de la salle sous leurs yeux usés.

- Excusez-la, dit Crystal lorsque nous sortîmes. C'est dur pour elle de gérer la Citadelle à son âge. Avant, nous avions un chef immortel, mais il a disparu mystérieusement...

J'avais mal à la tête.

- Ah lui ? On peut en savoir plus ? demanda Arkos, curieux.
- Oui, je pense qu'on peut vous faire confiance. C'était une femme. Je n'étais pas encore née quand elle a disparu. Ça doit faire un peu moins de vingt ans, à présent.

J'avais très mal à la tête.

- Oui, c'est ça, dix-huit ans, si je me rappelle bien. Moi, j'en ai dix-sept. Il paraît qu'elle possédait de grands pouvoirs. Certaines mauvaises langues disent qu'elle avait de mauvaises intentions qu'elle voulait gouverner le monde. Ils disent que c'était un démon. Je ne peux pas vous dire si c'est vrai, je n'étais pas née !

Je devais m'arrêter, ce n'était plus possible.

- À quoi ressemblait-t-elle ? demanda encore Arkos.
- D'après la légende, ses cheveux étaient blancs comme la lune.

Je m'arrêtai brusquement. Ils ne le remarquèrent pas tout de suite. Arkos eut l'air préoccupé, tout d'un coup. Il secoua Crystal.

- Et ses yeux ? De quelle couleur ?
- Heu... C'est important ? balbutia-t-elle, légèrement sonnée.
- Oui ! Très ! Alors ?!
- Hey, doucement ! fit Laniri en repoussant Arkos, qui s'en moqua éperdument.
- Heu... Ils étaient... Aide-moi, Laniri, j'ai un trou !
- Ils étaient roses, répondit celui-ci.

Je m'effondrai par terre, la tête entre les mains. J'avais le sentiment qu'elle allait exploser.

*prépare sa forteresse pour se protéger des lecteurs en furie qui veulent la suite parce que ça se fait pas ce qu'elle a fait. Et c'est vrai. Ça se fait pas.*
Ouiiiii je sais !!! J'aurais pas dû arrêter le chapitre sur ce moment. Mais en tant que sadique professionnelle, j'avais pas le choix.
Faudra attendre ! :-P
Je vous aime bande de lecteurs enragés au citron vert. ❤

Lumière de nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant