Chapitre 10

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Salut tout le monde ! Je vois que vous êtes de plus en plus nombreux à lire mon histoire, ça me fait vraiment plaisir !

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Une fois qu'ils furent tous allés dans leur chambre, je me rendis à la mienne, la 766. Je me sentais tout à coup fatiguée, très fatiguée...

Devoir obéir au Conseil m'était vraiment épuisant mentalement, et j'allais pour la première fois faire partie d'une équipe, une vraie, pas un duo comme Arkos et moi le faisions souvent.

J'allais enseigner l'art de la survie à huit gamins qui n'avaient rien demandé. Et j'allais être chef d'équipe.

Même pour moi, tout cela était difficile à concevoir...

La chambre d'Arkos se trouvait être la 765, juste à côté de la mienne. Ils s'y rendit en même temps que moi, et j'espérai qu'il y resterait, pas comme l'autre fois, parce que je n'étais vraiment pas d'humeur à le laisser me faire des câlins. N'y voyez pas de sous-entendus étranges, c'était surtout que comme Arkos était un mi-loup (pas un loup-garou, non ! Un mi-loup !), la nuit, son comportement avait tendance à être plus animal, et il faut croire que son côté bestial aimait beaucoup les câlins.

Mais pourquoi diable n'en faisait-il qu'à moi ?!

Il devait le faire juste pour m'énerver.

Ma chambre, comme toutes les autres, était équipée d'un verrou, mais de toute façon, ça ne le dérangeait pas de passer par la fenêtre, il l'avait déjà fait, même qu'il avait failli y passer parce que je l'avais pris pour un ennemi.

Il avait eu la trouille de sa vie. Et encore plus quand je l'avais jeté dehors avec un bon coup de pied au derrière.

- Bonne nuit, me dit-il.

Il avait l'air aussi déprimé que moi.

- Bonne nuit, lui répondis-je en réprimant un bâillement.

J'entrai dans ma chambre, pris une douche rapide car nos chambres possédaient une minuscule salle de bain, et me glissai rapidement sous les couvertures. Et je comptai.

Un, deux, trois, quatre, cinq...

Je l'entendis se lever.

Six, sept, huit...

Il sortit de sa chambre.

Neuf, dix...

Il ouvrit ma porte. Dix secondes. Record battu.

- Retourne dans ta chambre, Arkos...

Il grogna. Son côté animal était un peu plus fort que d'habitude.

- Écoute, je suis dans le même état que toi, continuai-je. Laisse-moi tranquille.

Il ne bougea pas. Bon. J'allais devoir employer la manière forte.

- Je te donne trois secondes, après, je m'énerve, le menaçai-je. Un... Deux...

Il ne bougeait toujours pas.

- Trois !

Je sautai du lit, mon épée à la main, et je posai le bout de ma lame juste sous son menton. Il déglutit.

- Tu ne veux pas aller voir quelqu'un d'autre pour une fois ?

- C'est pas pareil...

- Mais en quoi je suis différente, bordel ?! Pourquoi tu n'emmerdes que moi ?!

Ce n'était pas dans mon habitude de dire autant de gros mots à la fois, mais il y avait des limites à tout.

- Je sais pas moi, c'est comme ça ! C'est de ma faute si je déprime quand t'es pas là ? cria-t-il.

Ç'aurait pu sonner comme une déclaration, mais pas venant de sa part.

Il avait l'air si triste qu'il me fit pitié. Je retirai ma lame de son cou et posai l'épée sur mon lit.

Et puis ensuite, je lui tapotai gentiment la tête. Oui, comme un chien. Les chiens dépriment aussi quand vous n'êtes pas là, vous savez ? Arkos, c'était comme mon chien.

Je le lâchai, le poussai hors de ma chambre et lui claquai la porte au nez.

Il avait eu ce qu'il voulait, donc il pouvait enfin me laisser dormir. Pas trop tôt. Je commençai à en avoir par-dessus la tête, des envies de câlins de monsieur-je-suis-le-toutou-attitré-de-Mino.

Lorsque je me réveillai, le soleil était déjà levé depuis un bon moment. Et j'aurais pu dormir encore plus longtemps si quelqu'un que je ne connaissais que trop bien tambourinait sur la porte en hurlant :

- Hey, Miss Marmotte ! Y a du boulot aujourd'hui, je te rappelle !

Je me levai péniblement en prenant mon oreiller au passage et ouvrit la porte d'un geste brusque.

- La ferme, y en a qui dorment ici ! hurlai-je en lançant mon oreiller en plein dans la tête d'Arkos.
Il tomba en arrière et s'étala par terre.
- Tu es la dernière à te lever... gémit-il en se relevant. Et ils t'attendent pour les transformations.
Je grognai et reprit mon oreiller. Je refermai la porte pour la rouvrir quelques minutes plus tard, un peu plus réveillée.
Je suivis Arkos dans les couloirs tortueux de l'Arbre et nous arrivâmes bientôt à son sommet. Le dixième étage, en gros.
Nous ne nous dirigions heureusement pas vers la salle du Conseil mais vers la salle Cristalline, une pièce bien plus vaste, et bien plus belle.
Ses murs étaient entièrement composés de cristaux faits de la sève de l'Arbre, et qui, avec le temps, s'étaient polis. Chaque cristal émettait une douce lumière orangée qui permettait à la pièce d'être éclairée, car elle ne possédait aucune ouverture sur l'extérieur. Au centre de la salle reposait une orbe de cristal géante.

Étonnamment, aucun membre du Conseil n'était présent, mais je n'allais pas non plus réclamer à grand cris leur présence. Moins je les voyais, mieux je me portais.
La première à passer était la première à s'être portée volontaire, Alice.
J'espérai de tout cœur qu'elle survivrait. Mais je n'avais pas d'inquiétude à me faire, n'est-ce pas ? Alice n'était ni faible ni malade. Elle était aussi énergique que d'habitude lorsque je la vis arriver.
Le garde qui l'accompagnait lui expliqua en détail comment allait se dérouler l'opération.
- Tu vois cette orbe, là-bas, au milieu ? On va te laisser toute seule dans la pièce, ma grande, et tu vas aller la toucher. C'est un peu le cœur de notre Arbre. Il va t'analyser, tu auras peut-être un peu mal, mais rien de grave, ne t'inquiète pas. Ensuite, il va te transformer et si ton corps accepte le changement, tu seras des nôtres ! Des questions ?
- Heu... Oui... fit timidement Alice. Ça fait mal à quel point ?
- Ça dépend des personnes, on ne peut pas savoir, répondit-il.
- C'est comme un coup de jus, la plupart du temps, lui dis-je pour la rassurer. Je n'en savais rien, en vérité.
Elle m'adressa un sourire de remerciement.
- Bon, on y va, nous, fit le garde.
Nous sortîmes de la salle et il ferma la porte.
J'écoutai attentivement ce qui se déroulait désormais dans la pièce.
Je l'entendis, hésitante, se rapprocher de l'Orbe. J'entendis sa main se poser sur sa surface. J'entendis le silence angoissant qui suivit. Et j'entendis son cri de souffrance intense.
- Aliiice !! hurlai-je.
Arkos me retint avec que je ne puisse ouvrir la porte que me séparait d'elle. Je ne me débattis pas, de peur de le blesser. De toute façon, cela aurait été extrêmement dangereux pour Alice d'ouvrir la porte.
Il ne nous restait plus qu'à attendre.

Lumière de nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant