Chapitre 8

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Salut ! Fandefantay avait trouvé la réponse, mais je lui avais déjà dit... Ça ne compte pas !
Allez, voici la suite !

Il retira sa casquette d'un geste brusque pour laisser apparaître... ses oreilles.

Et oui. Arkos avait des oreilles. Des oreilles de loup, toutes noires, noires comme ses cheveux.

Elle étaient dressées sur son crâne et il les agitait en souriant.

- Aaaah... soupira-t-il. Ça fait du bien.

- Moi qui croyais que tu aimais cette casquette... lui répondis-je.

- Je l'aime bien, mais ça serre un peu au bout d'un moment.

- En fait, c'est parce que vous vous ressemblez. Toi aussi, je t'aime bien mais tu es lourd au bout d'un moment.

Il hocha la tête, avant de réaliser ce que je venais de dire.

- Hey ! C'est pas sympa ça !

- Arrête de jacasser, on doit y aller.

J'adorais le faire tourner en bourrique ! Et il me rendait bien la pareille...

Sans plus nous attarder dans la clairière, nous marchâmes tranquillement vers l'orée de la forêt, suivis d'un troupeau d'élèves complètement excités. Au moins, Alice les avait remontés. Au début, ils ne se plaignirent pas, mais au bout de dix minutes, des gémissements se firent entendre.

Ah, les adolescents et leur paresse habituelle...

Mais je ne ralentis pas le pas pour autant. S'ils n'étaient pas capable de marcher deux petites heures, ils ne survivraient pas ici. Et je n'avais aucune raison de m'embêter à protéger des futurs morts.

Au bout d'une heure, Angélique s'assit brutalement et cria :

- Je ne ferai pas un seul pas de plus sans pause !

- À ton aise, lui répliquai-je. Rejoins-nous quand tu ne seras plus fatiguée alors.

Elle ouvrit la bouche d'un air sidéré.

- Tu... Tu ne vas pas me laisser toute seule ici, quand même ? balbutia-t-elle.

- Soit tu tiens encore une heure, soit tu restes là. C'est comme ça.

Comprenant qu'elle n'avait pas le choix, elle se releva tant bien que mal et continua à marcher en me fusillant du regard.

Le reste du groupe ayant compris la leçon, la marche se déroula sans autre incident de ce genre. Finalement, pour des nouveaux, ils se débrouillaient plutôt bien. Tant mieux.

Nous arrivâmes enfin au QG. Ce n'était pas un bâtiment mais un arbre gigantesque, entièrement creux mais bien vivant, regorgeant de vie.

C'était un cerisier qui restait en fleurs toute l'année.

On y entrait par une racine, arrivait au rez-de-chaussée, qui se trouvait être un immense hall peuplé en permanence du guerriers, comme moi ou Arkos, et de gardes, qui se chargeaient d'accueillir les personnes venues faire une requête.

Des escaliers étaient sculptés sur le tour intérieur de l'Arbre, et on accédait grâce à eux aux étages supérieurs.

Le premier étage réunissait les entrepôts en tout genre, armes, potions...

Du deuxième au neuvième étage, les salles étaient toutes les chambres des guerriers et des gardes, car nous dormions au sein du QG, pour assurer sa sécurité.

Et au dixième étage siégeait le Conseil. Celui qui décidait de notre vie à tous. Qui décidait si nous étions affectés à la Garde ou à l'Escouade.

Les gardes étaient tous faibles en magie. Ils se battaient avec une lance et un bouclier, et ne quittaient jamais la zone sécurisée. Leur rôle principal était d'accueillir les civils au sein du QG. Rien de très passionnant.

L'Escouade réunissaient les guerriers. Eux se déplaçaient à travers tout Istalia pour traquer et éliminer les monstres. Ils rentraient rarement au QG, et leur espérance de vie était courte, à cause des dangers du métier.
J'en faisais partie. Ma vie avait été décidée par dix vieux croulants qui ne pensaient qu'à leur propre personne. Je les détestais. Profondément.

Nous entrâmes dans le hall, et notre petit groupe fit sensation. Je m'approchai de Djibril, un garde de Première classe.
- Minori ! s'exclama-t-il avec un grand sourire. Vous êtes de retour parmi nous !
Il se courba.
- Relève-toi, Djibril, je t'ai déjà dit mille fois que je n'étais pas ta supérieure.
- Mais c'est tout comme, n'est-ce pas ? dit-il en se redressant.
Je soupirai. Pas étonnant qu'Arkos soit son meilleur ami, ils avaient le même caractère.
- Je dois voir le Conseil au plus vite, dis-je.
- Est-ce que cela aurait un rapport avec ce troupeau derrière vous ? me demanda-t-il en pointant le groupe d'élèves du doigt. Ces derniers ouvraient grand la bouche en regardant l'Arbre de tous les côtés.
- En partie... répondis-je, évasive.
Il hocha la tête et nous demanda de le suivre. Les élèves obéirent sans rechigner.
Nous montâmes les dix étages nous séparant du Conseil. J'entendis de nouveau des plaintes fuser parmi le groupe. Évidemment. L'ascension dura un quart d'heure puis nous arrivâmes enfin au dixième étage.

Le Conseil nous attendait. Il était composé de cinq hommes et cinq femmes. Ils paraissaient tous plus ou moins jeunes, la plupart d'entre eux ayant du sang de vampire ou d'elfe. Ils étaient assis en ligne, sur des trônes d'ébène.
Ils me regardèrent entrer et ne me lâchèrent plus des yeux. Ils attendaient quelque chose... Quelque chose que je ne ferais pas, et que je ne ferai jamais. Arkos, plus docile, mit un genou à terre et courba la tête.
- Bienvenue, fit la doyenne, Elay.
Je ne répondis rien et Arkos se remit debout.
Un homme se leva, et s'avança vers moi en tendant les bras d'un air fatigué.
- Te voilà enfin... dit-il avec un sourire.
- L'Ange gracieux est de retour, fit un autre.
Je me tendis. Ce surnom m'avait été donné à cause de la façon dont je me battais, avec grâce et souplesse. Arkos me disait souvent que j'avais l'air de voler. C'était lui qui m'avait surnommée ainsi, et lui seul. Je ne supportais pas le fait que le Conseil reprenne quelque chose d'aussi personnel. Mais je n'y pouvais rien.
- Je viens faire mon rapport, dis-je sèchement. Les monstres ont tous été éliminés avec succès. Il n'en reste plus sur Terre.
- Je n'en attendais pas moins de l'un des meilleurs guerriers de l'Escouade, me félicita Elay.
- Mais un problème est survenu, continuai-je. Lors de notre passage dans ce monde, vingt-trois personnes ont été emportées avec nous. Les voici.
Je montrai du pouce le groupe derrière moi.
Elay perdit son sourire.
- Oh... Je vois. Mais ce n'est qu'un détail mineur.
Je vis du coin de l'œil se crisper Alice. Pourvu qu'elle ne dise rien !
- Le plus important est que tous les monstres soient morts, continua la doyenne. Quant à ces jeunes personnes, nous nous en occupons.
- Qu'allez-vous faire ? demandai-je.
- Ils sont encore jeunes. Peut-être que certains pourraient se révéler être d'excellents soldats...
Arkos se crispa lui aussi.
- Mais, pour ça... fit-il.
- Oui, nous le savons bien, le coupa Elay. C'est pourquoi seuls les volontaires seront admis. Les autres seront envoyés dans un orphelinat jusqu'au prochain passage.

- Quoi ?! s'écria Alice.
Je me frappai le front. Et merde.
- Attendez... Si on est volontaire, il se passe quoi ? Hein ?
Et c'était reparti pour une brochette de questions...
Elay répondit calmement :
- Vous serez transformés en Istaliens. En créatures magiques, si vous préférez.
Alice se calma mais arbora un immense sourire.
- Mais c'est super, ça ! s'exclama-t-elle.
- À deux choses près, répondit Arkos. De un, une fois transformée, tes parents et tes amis de là-bas t'oublieront pour toujours et de deux, si la transformation rate, tu meurs. Il n'y a que 80% de chances de survivre.

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