- Ici, répondis-je en me levant.
Il y eut un silence rempli d'yeux écarquillés.
- Ouaaaaaaah !!! s'exclama enfin Alice. Qu'est-ce que tu lui as fait ?! continua-t-elle en secouant Arkos comme une prune.
- C'est pas moi ! se défendit-il.
- T'as... T'as des ailes ?! s'écria Éric.
- Il semblerait que oui... répondis-je d'un air malicieux.
Et pour appuyer mes propos, j'agitai mes plumes dans un doux bruissement.- T'es un ange ? demanda Éva.
- Sans blague, tu crois ? répliqua Cindy, qui semblait de fort mauvaise humeur.Voyant que j'observais cette dernière d'un air dubitatif, Alice me souffla :
- Laisse, elle a ses trucs...
Cindy devint toute rouge, mais ne dit rien.- Vous avez fait vite, observa Aurélien, déjà remis de sa surprise.
- On a trouvé un portail, expliquai-je. Un peu comme celui qui vous a amenés ici.
- Et le plan ? C'est quoi maintenant ?Je leur racontais patiemment tout ce qui était arrivé. Je n'omis aucun détail, je n'avais rien à cacher. Une fois mon monologue terminé, Arkos émit une remarque fort pertinente :
- Putain de merde... Quel bordel...
- Merci pour ton commentaire si intéressant, le taquinai-je.
Cela me rassurait tout de même qu'il réagisse enfin : son air blasé lorsque qu'il m'avait vue m'avait légèrement inquiétée.
- Donc, si je résume bien, on doit attaquer le Conseil ? demanda Aurélien.
- D'après la gardienne, oui.
- Mais on est censés faire comment ?! s'exclama Alice.
- Elle a raison, à dix contre un bon millier, on a peu de chances de l'emporter... fit remarquer Arkos.
- On pourrais demander aux Norsolcellys de nous aider... proposa timidement Caroline.
- Surtout pas ! objectai-je. Ils sont de mèche avec les Démons.
- Même Crystal ? demanda malicieusement Éric en lorgnant Aurélien.
- Ha ha ha, très drôle, vraiment ! répliqua celui-ci. N'empêche que cet abruti m'a donné une idée...
- Comment tu m'as appelé, là ?! s'exclama Éric.En voyant les autres soupirer, je compris que les derniers jours n'avaient pas été reposants pour eux.
- Arrêtez avec vos querelles, vous deux ! m'écriai-je. C'est quoi, ton idée, Aurélien ?
- J'ai pensé qu'on pourrait demander de l'aide aux Sirènes...
- Ce n'est pas une mauvaise idée, répondis-je en souriant.Arkos, resté pensif jusque là, s'exclama soudain :
- Ahaaaaaah ! Je sais !
- Arrête de crier, on t'entend très bien ! criai-je en lui tapant sur le crâne.
- Mais aie-euh...
- Alors ?
- Alors quoi ?
- Mais tu le fais exprès, ou bien ?! T'as pensé à quoi ?
- Non mais je me tais, maintenant. Si c'est pour me faire encore taper...
- Parle ou je t'assomme !
- Non.
Je changeai de technique.
- Allez... S'il te plait... Sois gentil... susurrai-je en adoptant un air mignon.
- Ouais... Peut-être... Je veux un bisou en échange.
- Quoi ?! m'exclamai-je. Mais c'est pas le moment !
- Si.
- Bon bah tiens ! dis-je en l'embrassant rapidement. Alors, cette idée ?
- Heu...
- Oui...?
- J'ai oublié...Je me retins de justesse de ne pas lui écraser la tête contre un arbre.
- Ah, si, c'est bon !
- Oui ?
- En tant qu'Alpha majeur, je peux réunir la plupart des meutes de Loups-garou...
Mon visage s'illumina.
- Super ! Ça nous ferait combien d'alliés ?
- Je ne sais pas... Un demi-millier, je pense.
- Ça suffira ! m'exclamai-je. Je te laisse faire ça...
- Si on commence à se mettre en route maintenant, je pourrai les réunir en chemin.
- En route, alors ! s'écria Alice.
- Donc on a fait tout ça pour rien ?! s'exclama Éric en montrant l'abri.
- Non, j'ai tout prévu, déclara Aurélien. J'ai posé des runes dessus, on devrait pouvoir le faire disparaître et l'invoquer à volonté.
- Mec, je t'adore, fit Éric.
- Oula, t'as de la fièvre, Éric ? demanda Éva en riant.Pendant qu'Aurélien s'occupait de l'abri, nous préparâmes les affaires pour le voyage. Au bout d'une heure, tout était prêt. À force d'être sur les routes, nous étions devenus des experts en la matière.
Un long, lent et monotone voyage s'entama. Nous devions souvent faire des pauses, pour permettre à Arkos d'appeler ses congénères. Mais au moins, nous étions une centaine au bout d'une semaine. Certains Alphas mineurs étaient sceptiques concernant mon histoire, mais tous se souvenaient de la légende des Anges, car les Loups-garou avaient gardé leurs vieilles traditions et légendes. Il suffisait alors qu'ils voient mes ailes pour qu'ils se joignent à notre cause.
Le voyage dura presque un mois. Nous étions dix sur le pas du départ, nous fûmes cinq cent à la frontière de la zone sécurisée.Nous n'avions pas totalement échappé à la vigilance des patrouilles, et déjà, en ville, une rumeur circulait sur une alliance de Loups-garou qui approchaient rapidement.
Le dernier bivouac fut soldé par l'élaboration du plan d'attaque. Tous les Dark Angels étaient présents, sauf Caroline, à qui j'avais demandé un petit service. La étaient aussi les Alphas des meutes, qui estimaient qu'ils avaient leur mot à dire.
- Commençons, déclarai-je. Je serai claire avec vous : vous êtes, vous, les Loups, notre dernier carte.
- Êtes-vous en train de dire qu'il est possible que nous ayons fait tout ce chemin pour ensuite rester passifs ? demanda l'un d'eux.
- Oui, répondis-je avec aplomb. Si la population est de notre côté, mieux vaut ne pas l'inquiéter.
- Miss Caroline est revenue, Dame Mino, me rapporta un jeune Loup.
- Qu'elle vienne, déclarai-je.
- Je suis là, fit-elle derrière lui.
- Alors ? lui demandai-je en souriant.
- J'ai fait mon enquête, répondit-elle. Pour tout le monde, on est morts pendant notre dernière mission. Mais toi, Mino, ils disent que tu nous a tués et que tu as survécu. Ta tête est mise à prix pour haute trahison.
- Combien ? fit Arkos.
- Un million de diams.J'entendis un Alpha siffler.
- Une sacrée somme, observa Aurélien.
- Ils savent ce que je suis, déclarai-je.
- Ils l'ont toujours su, continua Arkos.
- Voici le plan, fis-je pour couper court à cette discussion.Voilà voilà... Les actions s'enchaînent plus vite...
En passant, allez voir mon autre fiction, sur les énigmes policières ! Si vous aimez les énigmes... C'est par ici !
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Lumière de nuit
Fantasy"Qu'est-ce que tu fais ici ? - Moi aussi, je suis content de te revoir ! Voyant mon regard noir, il soupira. - A ton avis ? Je suis là pour toi. - Je n'ai rien demandé. - Je n'ai jamais dit ça. On surveillait un groupe de 4D depuis un bout de temps...