Chapitre II (16) : Blanc, l'innocent

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(TW mention de suicide)

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Monokuma s’avance, nous détaille de ses yeux vides. Puis elle hausse les épaules, pianote sur sa tablette quelques secondes, nous regarde à nouveau.

– Voilà. Vous avez le monodossier sur vos téléphones. Vous avez trois heures pour terminer l’enquête à partir de maintenant.

Judicaël fronce les sourcils.

– C’était pas quatre, plutôt ?

Monokuma cligne des yeux, fixe le vide, incline la tête. Elle n’a même pas l’air de vraiment y réfléchir.

– Aucune idée. Ptêtre. Quatre heures, alors, ça roule. Soyez à l’heure, c’est tout.

Elle retourne à l’intérieur de l’ascenseur, avec une démarche que je trouve bien peu assurée. J’ai quelques doutes quant aux critères de recrutement chez les Monokuma. Après, ils ont aussi recruté Inquisiteur. Ça devrait pas m’étonner plus que ça qu’il y ait aussi une junkie dans le tas.

On entre tous les trois dans le gymnase défoncé. La fumée s’est à peu près dissipée, mais la poussière rentre encore dans nos gorges et nous fait allègrement tousser. Les décombres qui recouvraient le corps ont été dégagés, ainsi que le corps lui-même évidemment. Tout ce qui reste, c’est de larges éclaboussures de sang sur le parquet et les morceaux de plâtre.

J’ai la nausée.

Et évidemment je décide d’ouvrir le monodossier pour me distraire, ce qui est plutôt contre productif. Revoir l’image de Lan Yue, ses yeux vides et morts, me donne encore plus envie de rendre mon déjeuner.

(TW représentation graphique de sang)

Par contre, Monokuma nous a encore écrit un pavé

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Par contre, Monokuma nous a encore écrit un pavé. Beaucoup trop détaillé. Moi qui pensait que Benedikt avait pris cher la dernière fois… Eh bah c’est encore pire.

Fractures ouvertes aux hanches, aux bassins, aux jambes. Lésions aux lombaires, à la moelle épinière, une fracture du poignet avec un nom dont tout le monde se fout, des brûlures, partout. Et enfin, la cause de la mort.

Chute d’un objet lourd, fracture crânienne, traumatisme crânien, hémorragie cérébrale. Perte de connaissance, mort rapide.

C’est écrit blanc sur noir. Clair, carré, scientifique. Glaçant.

– … Iel aurait pu survivre aux lésions et aux fractures, souffle Judicaël d’une voix blanche. Mais non, il a fallu qu’un foutu morceau de plafond lui tombe dessus. Putain.

Je ne réponds rien. Parce que moi, ce qui me frappe en plein dans le ventre, ce n’est pas la stupidité de la mort.

C’est le fait qu’avant de mourir, Lan Yue a eu le temps de subir des dizaines de blessures. Son maquillage a coulé, il a dû pleurer. Et s’il a pleuré, ça veut dire qu’il a souffert, ou qu’il a eu peur. Il n’est pas mort sur le coup, comme Benedikt. Il a eu tout le temps de voir sa mort arriver.

Danganronpa : Babel's CurseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant