TW : Mention de suicide et de harcèlement scolaire
(Musique à mettre :D)
____L'odeur.
C'est la première chose qui me parvient lorsque les murs disparaissent. L'odeur métallique du sang, qui prend aux narines, à la gorge, à l'estomac.
Puis le bruit.
Le bruit des talons de Theodosia qui court jusqu'au centre du cercle, pousse sans ménagement le corps inerte de Valéry pour serrer celui de Judicaël contre elle.
Le bruit de ses pleurs.
La vision de ses épaules qui tressaillent sous les sanglots.
Le bleu de son jean, le jaune de sa chemise, le marron de ses yeux, tout s'imbibe de rouge et disparaît.
Et ses mots, ses mots à peine murmurés qui sont répétés dans l'air immobile comme une prière.
Je ne te le pardonnerai jamais. Je ne te le pardonnerai jamais. Je ne te le pardonnerai jamais.
Je ne te le pardonnerai jamais.
Jamais. Jamais.
Jamais.
Et puis, de temps en temps, pour briser la litanie, un sanglot,
Reviens-moi, Judi. Reviens.
Elle le berce, les yeux perdus dans le vide. Comme s'il dormait. Comme s'il allait se réveiller.
Mais il ne se réveillera pas.
C'est…
C'est bizarre.
C'est vraiment bizarre.
J'ai manqué de tomber dans les pommes lors de l'exécution d'Hibiki, et là… là je n'ai jamais eu l'esprit aussi clair.
Je déteste ça.
Je déteste la manière dont mon cerveau enregistre absolument toutes les informations. Les pleurs, les visages, le sang. Tout ça… Tout ça pour quoi ?
Il y a une main sur mon épaule.
– Mika.
C'est Hibari. Je le regarde et je ne ressens rien. Enfin si. Je suis en colère.
– … Je crois qu'il est inutile de te demander comment tu vas.
Je vais pas bien. Personne ne peut aller bien après un truc pareil. Cela dit, vu la tête des autres et les bruits de vomissement, je crois que je m'en sors pas trop mal.
– Je voulais te dire merci. Pour ce procès. Tu as… Enfin, si tu n'avais pas été là…
Il baisse les yeux.
– Nous serions sûrement tous morts à l'heure qu'il est. Je suis vraiment désolé de ne pas avoir été plus clairvoyant. Nous le sommes tous.
– … J'espère bien que vous l'êtes.
Ma voix est tellement calme que je mets moi-même un moment à me rendre compte que c'est la mienne.
– J'espère bien que vous êtes désolés. Sauf que ça suffit pas. C'est peut-être moi qui ai choisi de prendre l'enquête en main, mais vous ? Dès que vous avez vu un coupable facile, vous vous êtes jetés sur l'occasion.
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Danganronpa : Babel's Curse
Random« Dieu savait. Il savait que s'ils finissaient la tour, alors... les humains pourraient L'oublier complètement. » L'illusion de pouvoir choisir son destin, d'être autre chose qu'un simple rouage dans la sinistre machinerie de ce jeu... Une carotte q...