Seigneur, sortez-moi de là. Ça ne fait pas cinq minutes qu'on a commencé à regarder la cuisine plus en détail et Hibiki et Benedikt sont déjà en train de se lancer des piques passives agressives, enfin, surtout agressives. Si Lan Yue ne s'était pas placé.e entre les deux telle la grande muraille de Chine, ils seraient sûrement en train de se mettre joyeusement sur la gueule. Qui a eu l'idée de mettre la fille la plus dissidente du tas avec le droitard de service, déjà ? Ah oui, c'est vrai, on ne peut pas laisser quelqu'un tout seul, et gna gna gni et gna gna gna, en attendant on va se retrouver avec le premier mort sur les bras. Et Lan Yue au milieu avec ses deux cellules grises à peine fonctionnelles… rappelez moi de ne plus jamais faire d'effort, même si Sora me fixe avec de grands yeux brillants.
Je soupire et essaie d'ignorer leur engueulade pour me concentrer sur le lieu. La cuisine est vraiment bien fournie, l'électroménager en parfait état, et le cellier ressemble plus à un entrepôt géant vu la quantité de nourriture stockée. Comme disait Monokuma, si on meurt de quelque chose, ça sera pas de faim… Brr. Non, non, je dois pas penser à elle et à ses yeux de rat mort. Vite, autre chose à se mettre dans le ciboulot-
– … Tu devrais reposer ces gâteaux. À ce rythme, il n'y en aura plus pour les autres, soupire Benedikt, la voix teintée d'une certaine irritation.
Derrière moi, Lan Yue est en train de s'empiffrer d'oreos, les fesses posées sur les plaques de cuisson et pas l'air honteux pour un sou.
– Roooh, t'as vu la taille du cellier ? Je pense pas qu'on va manquer de quoi que ce soit, Ben. Tiens, t'en veux un ?
– Non merci, réplique sèchement Benedikt en ouvrant un tiroir, plus pour s'occuper les mains que pour faire avancer les recherches.
– Tu sais pas ce que tu rates ! Mika, attrape !
Évidemment, comme j'ai des réflexes de bulot, l'oreo que Lan Yue m'a envoyé s'écrase par terre, en foutant des miettes partout au passage.
– Les gaaaars, Shun va vraiment nous buter si vous continuez vos conneries !
Dit Hibiki alors qu'elle se marre… Je ramasse le biscuit éclaté pour le jeter à la poubelle, et vais en voler un directement à Lan Yue. Iel me regarde comme si je venais de le planter, mais bon, c'est mérité un peu. D'ailleurs, c'était clairement pour son petit numéro de drama queen, puisqu'iel retrouve le sourire presque immédiatement.
– Hey hey, les gens, j'ai une blague !
Le soupir de Benedikt résonne à travers la cuisine. Mood, mec. Mood.
– Vous savez que si on mange un pépito à minuit, ça devient un pépitard ?
…….
Je me mords l'intérieur des joues.
Non. Non non non. Je ne vais pas rire. Surtout pas pour une blague à deux balles dans le genre de celle-là. Je ne ris pas, c'est faux.
En tout cas, pas autant qu'Hibiki, qui se bidonne contre le mur, pointant du doigt la porte de la cuisine et répétant "tu sors, putain, tu sors" à l'intention de Lan Yue.
C'est plus fort que moi, je me mets à pouffer dès que mes yeux se posent sur le visage de Benedikt. Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu une expression aussi confuse. Il a pas eu de Pépito dans son enfance, lui ? Ça a dû être triste, tiens.
– … Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle, lâche-t-il, presque dépité devant nos têtes hilares.
Lan Yue descend de son perchoir et lui patpat l'épaule, un petit sourire aux lèvres.
– T'inquiète pas, tu finiras par t'habituer, Benny.
– Vous avez fini de flirter ou bien je peux dégueuler dans l'évier avant que vous ne vous léchiez mutuellement la glotte ?
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Danganronpa : Babel's Curse
De Todo« Dieu savait. Il savait que s'ils finissaient la tour, alors... les humains pourraient L'oublier complètement. » L'illusion de pouvoir choisir son destin, d'être autre chose qu'un simple rouage dans la sinistre machinerie de ce jeu... Une carotte q...