Lonely Wolf (Katsuki x oc)

3. Wow, la natuuure

Je tire sur le bord de ma casquette pour éviter au soleil de m'aveugler. Je suis devant les portes de mon immeuble, en train d'attendre les deux héros qui vont me servir de professeurs.

Le concierge, derrière moi, m'a regardée bizarrement quand je suis descendue. C'est bien la première fois que je sors de ma piaule, et même si il a reçu les papiers attestant de mon autorisation à le faire, j'ai l'impression qu'il reste tout de même méfiant, au vu des coups d'oeil récurrents qu'il me jette depuis tout à l'heure.

Je sors mon portable. Sept heures cinquante six. Je suis à l'heure. En avance même.

En levant les yeux, je peux enfin observer la rue dans laquelle je vis depuis deux ans. A travers les baies vitrées de l'immeuble, la rue est peu empruntée ce matin. Juste en face de moi, un supermarché à l'enseigne criarde et aux couleurs tape-à-l'œil se prépare à ouvrir ses portes. Les immeubles sont d'un blanc propre, et personne ne jette un regard en ma direction. Il parait qu'en remontant la rue, on tombe sur un parc. J'imagine que ce qu'internet me dit est vrai. J'aurai bien aimé le voir.

Ça fait tellement longtemps.

Nouveau coup d'œil sur mon téléphone. Huit heures une.

J'espère qu'ils ne vont pas tarder. Mine de rien, mon sac à dos est lourd.

Une voiture noire s'arrête sur le trottoir. Eraserhead et All Might en sortent, dans sa tenue de héros pour le premier, et de civil pour le second. J'imagine bien qu'il ne tient pas à ce que les gens apprennent qui il est vraiment.

J'ai un peu l'impression d'être une gamine de six ans qu'on surveille de partout, mais je ne peux m'en prendre qu'à moi-même s' ils n'ont pas confiance en moi. Ce n'est pas comme si j'avais cherché à leur faire bonne impression hier.

Ils parlent à peine et se dirigent vers dans ma direction. Je les vois hausser les sourcils de surprise à ma vue, et ne peux retenir un soupir discret. Mon style ne leur convient pas ? Qu'ils aillent se faire mettre.

— Vraiment ?

Aizawa soupire.

— Claquettes chaussettes ?

— Vous pensiez vraiment que je prévoyais des affaires de ville alors que je pensais avoir à passer ma vie dans cet appart ? Soyez contents que je vous suive sans rechigner.

Il soupire. Peut-être a-t-il enfin compris que je suis une cause perdue, et il fera demi-tour en me laissant là. Ça m'éviterait bien des problèmes, je le sens.

— Tes affaires sont prêtes à être déplacées ?

Je hoche rapidement la tête, le regard absorbé par le jeu de lumière sur les vitres d'un immeuble en face. Derrière moi, quelques cartons et une valise sont empilés, près à être embarqués. Je n'ai pas pris grand chose, mais c'est le stricte nécessaire.

Il marque une pause et pointe la voiture du doigt.

— Si tu es prête, on peut y aller.

Je grogne en signe d'acquiescement. Ils sortent et se dirigent vers la voiture, me faisant signe de les suivre.

J'hésite un peu, prends une grande inspiration, et franchis la porte vitrée en une grande enjambée.

Je baisse la tête directement, agressée par la lumière vive de l'extérieur. Heureusement que j'ai pensé à une casquette. Maintenant que je suis en pleine lumière, l'éclat du soleil me brûle la rétine.

Je relève lentement la tête en plissant les yeux.

Les couleurs.

C'est ce qui me frappe le plus en regardant autour de moi.