Lonely Wolf (Katsuki x oc)

43. Allez tous vous faire foutre

Je n'hésite pas. Ce n'est pas le moment d'hésiter.

L'interruption créée par mes camarades a percé une ouverture dans la vigilance du vilain. C'est maintenant ou jamais. Et je n'accepterai pas que ce soit "jamais" qui l'emporte.

Il faut récupérer la bille bleue, et je la récupérerai.

Je cours.

Mes pas frappent le sol aussi vite qu'il m'est possible de le faire, mon souffle s'accélère. Mes yeux ne fixent plus que l'éclat lumineux que le vilain tient entre ses doigts. La bille bleue. Il faut que je la lui vole, c'est mon objectif principal. Je ne connais pas l'alter de ce gars, c'est un danger.

A tout moment, il a juste récupéré la bille, et ce n'est pas lui qui est responsable de notre emprisonnement à l'intérieur. A tout moment, ils appellent des renforts et on est baisés.

Donc il faut s'activer.

Au moins jusqu'à ce qu'on vienne nous aider.

Dans mes oreilles résonne le bruit que font les autres, se démenant contre le cramé.

Celui devant moi tourne la tête rapidement en me voyant à moins d'un mètre de lui, mais n'a pas le temps de réagir.

Mon poing armé atterrit dans sont ventre, et son torse se recourbe par réflexe autour de mon bras en émettant un bruit étranglé difficilement. Les doigts de sa main droite s'entrouvrent autour de la bille. Mes yeux se fixent dessus.

Et au moment où ma propre main s'en approche, et que je la touche du bout des doigts, sa main gauche s'approche de mon visage.

Grande ouverte, son gant blanc ne la recouvre plus.

C'est comme si une alarme retentissait dans mon crâne.

S' il a enlevé son gant, c'est pour une raison. Alors, c'est qu'il compte utiliser son alter, et visiblement en me touchant.

Je fais un bond en arrière alors qu'il se redresse, raffermissant sa prise sur mon objectif, qui disparaît dans sa paume.

Ses épaules sont droites quand il se dresse devant moi, et je peux deviner son sourire amusé sous son masque quand un poids me saisit les épaules.

Je suis soudainement plaquée au sol sans ménagement, et dans la surprise, je n'ai d'autre réflexe que de tenter de me protéger le visage avec mes bras. Mais mes bras sont derrière mon dos, tenus par une main qui me paraît pourtant fine, et un corps est accroupi au-dessus du mien, ses genoux de chaque côté de mes hanches.

— On dirait que je me suis trouvée une nouvelle copine avec qui jouer !

La voix est féminine, presque enfantine, et ma peau se hérisse.

Quand je tourne la tête pour voir qui est la propriétaire de ce timbre, je rencontre un visage d'adolescente aux yeux jaunes perçants, des cheveux jaunes l'encadrant. Mes pupilles sont attirées cependant par les gouttes de sang séchant sur son cou, le col de son sweat gris, et le couteau qu'elle tient à la main, me menaçant de me planter à n'importe quel moment.

Elle lèche une goutte écarlate sur le coin de sa lèvre d'un air fou. Ses yeux rencontrent les miens et je frissonne.

Son sourire s'agrandit.

— Tu me laisses goûter ton sang, diiiis ?

Elle ressemble à une jeune qui supplierait une amie d'aller voir un film. Sauf qu'elle parle de sang, qu'elle a un couteau à la main, et qu'elle tente de me retenir de sauver mon... mon quoi d'ailleurs ?

Je me gifle mentalement. Pas le moment.

Clairement pas le moment.

J'active mon alter.