Lonely Wolf (Katsuki x oc)

44. Petit plongeon dans les enfers (tkt)

Mon monde ressuscite sur un mal de crâne digne d'un os éclaté, une sensation d'engourdissement, et une puanteur de poussière et d'humidité. Mon corps entier vrille, et des points rouges et blancs s'agitent dans les airs, narguant la raison qu'il me reste.

Qu'est-ce que je fous ici, au juste ?

Je ne sais pas où je suis. Je ne sais pas pourquoi j'y suis.

A tous les coups, c'est juste un nouveau trip que me fait mon cerveau, et j'ai définitivement vrillé. Peut-être que j'ai finalement crevé, et que je vais enfin savoir si un dieu se fout de ma gueule depuis le ciel, ou si j'ai juste été un mélange de malchance et de connerie par moi-même.

Je pense que me remettre en question ne devrait durer que quelques heures, et ensuite, après en avoir déduit que Hadès fera sans doute un très bon compagnon de taule, j'irai tenter de trouver de quoi picoler. Je l'ai jamais fait, et ça a l'air fun.

On a le droit de picoler, en enfer ?

Je poserai la question à mon daron quand je le verrai. Il doit bien traîner quelque part là-dessous, à chercher une nouvelle bouteille.

Mon crâne me fait vraiment mal, et j'ai une gène aux oreilles, sans doute un contre-coup.

Et ce n'est pas le seul problème. Non seulement j'ai un goût de bile dans la bouche, ce qui signifie que j'ai gerbé je sais pas quand, mais quelque chose d'humide imbibe mon flanc droit. Et ça fait putain de mal. La blessure, puisque ça a de toute évidence l'odeur du sang, palpite au rythme des battements de mon cœur.

Mon bras gauche me fait mal aussi. C'est une douleur plutôt sourde de ce côté-là, reste de la brûlure que m'a infligée le camé qui a maintenant presque disparue.

J'ai l'impression qu'on a tapé assez fort sur ma tête pour réussir à en faire sortir les globes oculaires de leurs orbites. Mes muscles me tirent.

Mes souvenirs me reviennent un à un en mémoire. Douche froide.

Pas d'autre mot pour décrire mon état mental en me souvenant de ce que j'ai fait.

Si on pense à exclure l'infiltration de vilains, tout allait plutôt bien. Exfiltration de la garde des profs, fuite face au malade qui a tenté de me transformer en poulet rôti, puis j'ai retrouvé les autres.

Ouais sauf que j'ai visiblement lamentablement échoué à aider Katsuki, et maintenant je me retrouve là.

J'essayais de l'aider à échapper à quoi, déjà ? Un enlèvement ?

Alors là, le destin se fout de ma gueule, c'est officiel.

Je cligne des yeux pour tenter de distinguer autre chose que du noir, mais c'est peine perdue. Par contre, je commence à deviner que je suis attachée à quelque chose, ou plutôt quelqu'un dans mon dos, là où mes deux poignets sont reliés entre eux par une corde épaisse et rugueuse.

Je retiens une exclamation de surprise en reconnaissant finalement une odeur, me parvenant difficilement sous les mauvaises effluves de l'endroit.

De la sueur, et des épices.

C'est comme si mon cœur faisait un bond en reconnaissant ce parfum.

Il est là.

— Kats ?

Je fronce les sourcils dans le noir quand je me rend compte que ma voix ma parait à peine, lointaine et étouffée. Il y a quelque chose sur mes oreilles, qui m'empêche de bien entendre, comme un casque insonorisant. Même en changeant mes oreilles pour celles d'un chat, les sons ne me parviennent que comme ils le feraient à un humain sans casque.