24. Ya du soleil et des nanas lalalilalala

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Je toque à la porte de la chambre de Blondie. J'ai, honnêtement, vraiment hésité à venir, mais il faut que j'apprenne à affronter mes problèmes plutôt qu'à procrastiner, et les paroles d'Eijiro me tournent encore dans la tête plusieurs heures après.

J'aurais beau tenter de l'ignorer, il ne me sert à rien de tout reporter à plus tard.

Il est temps d'affronter ses problèmes en face.

Eijiro a raison, malgré tout ce qui pourrait me déplaire dans sa manière de le dire, le fond de sa pensée est vrai quand il dit qu'il ne sert à rien de se monter la tête et qu'il vaut mieux en parler en adultes.

Je veux dire, je ne vois pas d'autre moyen de régler le problème que d'en découvrir le fondement, plutôt que de faire des suppositions.

Merde, à cause de l'idiot aux cheveux rouges, j'ai la tête encore plus pleine de questions qu'elle ne l'était ce matin. Et je suis là, à attendre comme une idiote devant la porte de Katsuki, alors que je ne sais même pas si il est vraiment à l'intérieur. Il est sûrement dehors pour s'entraîner. Ça m'étonnerait qu'il m'ait attendue pour une nouvelle séance de révisions, parce que je sais qu'il a remarqué que j'étais étrange aujourd'hui, et il pense certainement que je ne viendrais pas.

Sauf qu'il faut que j'en sache plus sur cette histoire. Je n'aime pas rester sur des incertitudes, et pour l'instant, c'est la seule chose qui plane dans ma tête à un point tel que je ne peux pas me concentrer plus de cinq minutes sur n'importe quelle chose idiote.

Je toque une nouvelle fois, et rien d'autre ne me parvient depuis l'autre côté de la porte que le silence.

Je soupire, laissant ma main glisser le long du bois de la porte. Je m'y attendais, à vrai dire, mais ça reste une déception. Dire que je m'étais motivée à tirer ça au clair.

Je préfère largement qu'il me le dise en face plutôt qu'il ne se mette à me lancer des regards de pitié ou d'inquiétude chaque fois qu'il perçoit un mouvement étrange de ma part.

Finalement, je vais tirer ça au clair.

Hors de question que je parte avant d'en savoir plus sur tout ça. Pile au moment où je me motive à le faire, il n'est pas là ? Tant pis, j'attendrai.

Je me laisse glisser contre le mur, pose mes cahiers à côté de moi en soupirant. Je les ai pris plus en guise d'excuse que pour réellement travailler, et maintenant je me dis que je dois vraiment avoir l'air d'une idiote à attendre devant la chambre de quelqu'un d'autre. Je ne sais même pas à quelle heure il sera là.

Pourquoi est-ce que ça me tient à cœur même ?

Je n'ai aucune raison particulière de rester ici. Le regard des autres n'a jamais été une part de mes préoccupations. Probablement parce que j'ai grandi à l'écart, je ne perçois pas les regards agressifs et négatifs que les gens peuvent avoir sur moi comme étant quelque chose de particulièrement gênant. Les gens peuvent bien penser ce qu'ils veulent de moi, ça ne changera pas grand-chose à mon état et mes pensées.

Mais il est la personne de cette classe qui en sait le plus sur moi, même si ça reste peu. J'imagine que ça impacte peut-être ma vision des choses.

C'est comme quand il a des absences en pleine classe, quand il pète un câble à cause des taquineries des autres à un fréquence telle que c'est presque devenu une blague pour la classe.

Je ne suis pas très sensible en général. Enfin, je crois. Je n'ai pas vraiment de modèle auquel me référer. Mais j'ai parfois l'impression d'être seule à voir qu'il ne prend pas ça pour une blague. Vraiment. Quand les autres pouffent de rire à un de ses "excès de colère", j'ai l'impression d'être dans un de ces films débiles ou la lumière n'éclaire plus que les deux protagonistes alors que le monde autour paraît partir en couilles.

Lonely Wolf (Katsuki x oc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant