17. Oh-oh, gadget-ô-chapeau

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Le lendemain, je me retrouve assise en tailleur dans les vestiaires féminins en regardant le costume que les partenaires de Yuei ont finalisé pour moi.

En soit, rien d'incroyable ; une veste flottante large et ignifugée, une sous-couche noire en mailles qui protège du froid, un pantalon cargo épais, des chaussettes fines conçues dans un assemblage de fibres micro filtrantes et de mon ADN que je ne connais absolument pas (mais je pourrais enfin marcher sans chaussures) et des poches en tout genre. Le tout en noir avec des touches de rouge et orange et avec des sangles pour tout tenir.

J'aime bien.

C'est sans doute ça qui me retient de l'enfiler pour le moment. Et pourtant, des gens ont travaillé dessus pour qu'il soit le plus pratique et résistant possible. Il est même fabriqué de sorte à ce qu'il ne gène pas mes transformations.

Je fixe l'arrière de la veste rembourrée. Deux fentes s'ouvrent au niveau des omoplates, qui me permettront d'utiliser mes ailes pour la première fois depuis longtemps.

Je ne pouvais pas les déplier avant. Avec les vêtements de sport du lycée, j'ai pas d'ouverture pour les faire passer, et mes vêtements de tout les jours non plus. Donc pas de vol. Aussi, je vois pas trop l'intérêt de les déplier quand je suis seule parce qu'elles sont assez encombrantes, même à leur taille minimale.

Même mes brassières de sport ne sont pas adaptées. Tous mes vêtements datent du temps où j'étais bloquée dans mon appart, donc je pensais pas en priorité à ma capacité à voler. Surtout au début.

Je soupire et me change finalement.

En sortant des vestiaires, je tire sur le devant de la veste pour essayer de bien replacer mes épaules. C'est assez étrange, mais agréable. Le costume épouse mes mouvements, et le tissu est fluide et chaud.

J'arrive au soleil au moment où mes épaules commencent à pousser. Les os passent dans les trous prévus exprès, et s'allongent, formant des articulations sur lesquelles poussent de longues plumes noires et brunes, même si mon aile gauche est parcourue d'une cicatrice étrange qui paraît, en la regardant de près, la déformer.

En quelques secondes, deux grandes ailes se dressent dans mon dos. J'effectue quelques mouvements pour tester, vérifiant que la veste n'entrave pas mes battements. Ça a l'air d'aller.

— Tu peux pas te décaler ? Tu gènes.

Je me retourne vers Hitoshi. Je l'ai senti arriver, mais de toute façon il ne rate pas une occasion de m'ennuyer, alors je ne vois pas pourquoi je ferais l'effort de me montrer aimable.

C'est vrai que je me suis arrêtée juste devant la sortie des vestiaires, et en étendant mes ailes, je bloque le passage.

Mon regard se plante sur lui, son arme de capture sur les épaules, dans l'uniforme de sport de Yuei. Il ne paraît pas déstabilisé par mes pupilles fendues, mais fronce les sourcils à la vue de ce que je porte.

— Désolé 'Toshi, j'avais oublié que t'avais pas les capacités d'être agréable.

Je me décale d'un pas vers la gauche en lui tournant le dos et repliant mes ailes. Elles produisent un bruissement alors qu'elles se replient dans mon dos, puis rapetissent pour venir reformer mes omoplates.

Dégagée de ce poids, je m'engage à la suite d'Hitoshi, avançant vers le centre d'un terrain où se tient Aizawa.

Le terrain en question est simplement une surface plane formée d'un mélange de sable et de terre.

Grâce aux chaussettes -je sais pas trop comment les décrire- que je porte, j'ai vraiment l'impression d'être pieds nus sur le sol, et je peux en ressentir toutes les imperfections.

Lonely Wolf (Katsuki x oc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant