Lonely Wolf (Katsuki x oc)

46. La définition de galérer ? Ma vie.

La voix d'All Might résonne contre une porte que je n'avais pas vu derrière mon dos juste avant que le mur en question n'éclate. Les briques éclatent en fragments qui volent dans tous les sens, blessant quasiment toutes les personnes présentes.

Des débris se répandent partout, projetés à grande vitesse par une force phénoménale. La force de l'impact projette la chaise à laquelle je suis accrochée sur le bar sombre, et j'ai à peine le temps de rentrer la tête dans les épaules en précipitation avant que le bois n'explose en morceaux compacts qui se font un plaisir de m'agresser.

Mes liens se relâchent, et je m'en défais sans prêter attention aux échardes et bouts de bois qui se plantent dans ma chair.

Katsuki a échappé au cramé grâce à l'explosion, et All Might se tient à côté de lui, une main sur son épaule.

Dans le brouillard de mon esprit, je manque de glousser.

Les héros qui viennent d'arriver par plusieurs portes –et murs apparemment– forment une ligne humaine de puissance devant les entrées qu'ils se sont creusées. Katsuki se tient dans leur rang, entre le symbole de la paix et un autre que je ne connais pas.

Pendant ce temps, j'ai été projetée par l'explosion au beau milieu des rangs des vilains, et même s' ils ne font pas particulièrement attention à moi –faut dire qu'ils ont des adversaires plus coriaces à éliminer–, l'ironie de la situation me frappe alors que l'épais nuage de fumée se dissipe.

Je me retrouve parmi les rangs ennemis, à faire face à des gens censés être dans le même camp que moi.

Je tente de camoufler un rire qui essaie de s'échapper de ma poitrine. Mes épaules s'agitent et je ne sais plus si c'est de l'euphorie ou de la peine.

Il a fallu si peu de temps pour que tous mes efforts échouent que c'en est risible.

Je suis ridicule. Et je m'en rends d'autant plus compte que je suis bien incapable de bouger pour porter de l'aide, ou au moins stopper la litanie incessante et de mauvais goût du mec aux mains à côté de moi.

Je suis figée.

En moins d'une minute, ce qui s'apparentait à une pièce de métal enfonçant ses griffes dans ma chair s'est vu changé cette fois en véritable champ de bataille.

En si peu de temps, des héros ont débarqué, le repaire à explosé, et tout n'est plus que chaos.

Dans la pièce.

Dans ma tête.

J'ai dû mal à me rappeler ce que je fous ici. À quoi bon ? Je me doute que je risque beaucoup sur ce coup là. Une erreur, et retour à la case départ.

Case qui ne m'a pas vraiment manquée.

Sauf que maintenant, la classe va forcément finir par apprendre la vérité.

Il me semble que le cocon de verre qui renfermait la vérité jusqu'à présent a explosé. Que désormais, plus rien ne pourra l'empêcher de se répandre.

Je paierais cher pour pouvoir revenir en arrière, mais c'est une des nombreuses choses que je ne pourrais jamais faire.

Je ne saurais même pas à quelle date revenir.

J'ai fait trop d'erreurs dans ma vie pour savoir comment toutes les réparer.

Et dire que mon corps me lâche maintenant. Ou mon esprit ?

J'ai toujours été faible mentalement.

Je fais du mal aux gens et je me déteste pour ça. La malchance me colle à la peau comme un vieux souvenir honteux. Incapable de tout garder pour moi-même, je rejette tout sur les autres. Sans jamais me remettre en question. Le moindre problème me propulse au fond du trou, et il me faut énormément de temps pour m'en remettre, si tant est que je m'en remette un jour.