9. Le retour du mode vampire (il fait nuit t'as capté)

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Le temps est calme, le ciel clair et la lune resplendissante à travers le voile noir de la nuit.

2h17.

Je me suis réveillée il y a environ 20 minutes en proie à un autre cauchemar. En errant dans l'internat, je me suis retrouvée face à une fenêtre dans un des couloirs du dernier étage. Après avoir forcé pour l'ouvrir, j'ai pu réussir à monter sur le toit, là où je suis assise actuellement, les bras enroulés autour des genoux, et la tête voyageant dans des horizons que j'espère atteindre un jour.

C'est si... reposant.

Les derniers jours ont été plutôt calmes, et je me suis finalement faite au fait de vivre en communauté. Les autres ont l'air de ne pas se soucier d'autre chose à mon propos que du fait que je m'intègre bien. Ils ont arrêté de poser des questions, et ne se sont pas montrés très invasifs, comme je le craignais. Au contraire, j'ai l'impression de me trouver ici comme si j'y étais depuis toujours, et ça me fait mal de penser que je ne suis pas censée être là.

Je passe le plus clair de mon temps avec Kyoka, à qui j'ai découvert une véritable passion pour la musique en tout genre. Sa chambre est littéralement la caverne d'Ali Baba de tous fans de rock.

Je me suis aussi rapprochée de Mina (enfin c'est plutôt elle qui m'a prise en otage). Sous ses airs un peu idiots, elle est quand même plutôt sensible aux autres et à leurs émotions.

Je ne parle pas beaucoup avec la plupart des gens de la classe, seulement deux ou trois paroles quand c'était nécessaire, mais ils se sont tous montrés amicaux.

J'ai aussi eu quelques discussions (le mot interactions définirait mieux nos échanges) avec Katsuki, qui s'avère être la tête de mule agressive de la classe. Les autres se sont habitués à ses sautes d'humeurs, ce qui semble avoir formé un genre de show étrange participant pour beaucoup à l'atmosphère légère de la classe.

Le soir après le premier cours de super-héros auquel j'ai assisté, Eijiro, une espèce de boule de bonne humeur sur pattes aux cheveux rouges, est venu me parler. A vrai dire, je m'y attendais plus ou moins. Il venait de faire le lien entre l'incident dans mon –ancien– appartement et mon alter. Encore une fois, j'ai été surprise de sa franchise et de son calme. Il voulait simplement être fixé et savoir si c'était vraiment moi ce jour-là. Quand je lui ai répondu oui, il est juste partit en souriant, me disant que si je voulais parler il était là, qu'il n'en parlerait pas aux autres tant que je ne le voulais pas et en me souhaitant bonne nuit.

Ça m'a littéralement scotchée sur place.

Je ne sais pas si c'est parce qu'ils sont confiants en leurs capacités et celles de leurs professeurs ou juste parce qu'ils sont tout bonnement idiots, mais chacun d'entre eux semble se dire que rien ne les atteindra, comme dans une série type american show des années deux mille. En mode "le pouvoir de la positivité !".

Ça me dépasse complètement.

Et c'est encore une chose qui me sépare d'eux.

J'ai beau m'habituer, il y a toujours ce quelque chose qui me dit : tu n'as rien à faire là.

Dans le meilleur des cas, je passerai ici quelques mois tout au plus avant qu'on ne m'envoie je ne sais où. Je ne peux tout bonnement pas devenir héroïne, et même si j'y croyais, ça ne dépend pas de moi. Tant que d'autres seront aussi persuadé que je suis un danger, il ne sera pas question pour eux de me laisser dans une école de héros. Alors on m'enverra sans doute en taule, ou dans un centre de redressement. Quelque chose dans le genre. Histoire de dire : "on va quand même pas la relâcher, mais on est pas des tortionnaires non plus".

Dans le pire des cas, mon infortune s'abattra sur cette joyeuse et naïve classe en me suivant, et tous se noyeront.

Super.

Lonely Wolf (Katsuki x oc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant