42. Notre -ta ?- dernière chance

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Je flotte.

Je flotte au milieu du silence, le corps tourbillonnant et l'esprit vide, pouvant à peine remuer.

Des lumières dansent devant mes yeux. J'ai l'impression de flotter, et que flotter est dangereux. Mais je me sens tellement bien. Je ne distingue rien autour de moi, et je n'ai pas si envie que ça de savoir où je suis.

La sensation de pouvoir rester là toute ma vie me prend, et je me demande un instant si ça ne serait pas mieux pour tout le monde.

Non...

Kats.

Mon esprit n'est pas du même avis que moi, et j'ai l'impression que mon corps suit sa cadence.

Si mon esprit et mon corps sont d'accord, c'est que moi aussi non ?

Alors pourquoi lutter ?

Pourquoi rester dehors, là où il fait froid, là où ça fait mal, que c'est douloureux, lugubre et que je ne trouve personne de mon côté. Parce que personne n'est réellement de mon côté. Pas en sachant la vérité.

TU DOIS RESTER ICI, C'EST MIEUX POUR TOUT LE MONDE.

Mieux pour eux ?

Peut-être. J'ai toujours été la cause des problèmes des gens autour de moi, et ça s'est encore vérifié.

Et si ce n'est pas aujourd'hui, ce sera pire demain.

Et ils ont assez de problèmes comme ça pour que je leur en rajoute, ce qui se passera sûrement si je me débats.

TU NE VEUX PAS ÊTRE UN FARDEAU, N'EST-CE PAS ?

Non. Bien sûr que non. Je veux qu'ils puissent sourire.

BIEN. ALORS TON CHOIX EST FAIT.

Mais...

C'est sans doute égoïste, terriblement égoïste, c'est sans doute mal.

Mais, si je veux les voir sourire, je veux sourire aussi.

Le monde extérieur est effrayant, dangereux, douloureux. Le monde extérieur s'est ligué contre moi.

Mais le monde extérieur est l'endroit où se trouvent maintenant tous ceux que je veux sauver. Si certains l'ont quitté il y a longtemps, d'autres sont apparus. Il me faut tenir, ne serait-ce que pour me prouver à moi-même que je mérite de rester dans ce monde-là.

Pour les autres. Pour moi.

Autour de moi, tout est flou. Brouillé, couvert de sons et d'une couleur claire verdâtre.

Mon corps est lourd. Infiniment lourd.

Toujours bloquée sous forme d'aigle, je commence à remuer les serres.

Mes nerfs m'apportent, un à un, les sensations habituelles de mouvement. Lentement, je force mon corps, mes membres, à se reconnecter un à un à mon cerveau.

Ma conscience s'éparpille en filaments de brume, se mêlant à l'environnement qui m'entoure. Je tente de la rattraper, comme du bout des doigts, de capturer quelques fils qui me rattachent à la réalité, quelques souvenirs.

Je peine à rester consciente, et mon esprit s'égare dans la douceur de là où je me trouve, ce qui apporte son lot de problèmes aussi. Parce que je ne sais absolument pas où je suis.

Je me souviens...

Je me souviens du vilain à la face brûlée et aux flammes. Ensuite, j'ai foncé vers les autres, et puis...

Et puis, plus rien.

Le vide total, avant que je ne me rende compte que j'étais ici.

C'est à cause d'un alter, à coup sûr.

Lonely Wolf (Katsuki x oc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant